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Les retombées de l'industrie spatiale en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 275 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 14/05/2020
    • de WITSEL Thierry
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Ce 3 mai 2020, le Gouvernement fédéral décidait d'augmenter de 250 millions d'euros la contribution de la Belgique à l'Agence spatiale européenne (ESA). Ce faisant, la contribution de l'État fédéral pour les cinq prochaines années se monte maintenant à près de 1 milliard et demi d'euros.

    En cette période particulièrement difficile, il s'agit d'une ambition forte qui pourrait se révéler très importante pour nos entreprises wallonnes. En effet, l'expérience démontre que les investissements dans l'ESA sont porteurs de retombées bien plus importantes encore pour les entreprises des pays membres.

    J'aimerais dès lors revenir sur les perspectives des entreprises wallonnes actives dans le secteur spatial, regroupées au sein du pôle de compétitivité « Skywin ».

    Au cours des dernières années, à quel montant peut-on estimer les retombées de l'action de l'ESA sur les entreprises wallonnes ?

    Quelle est la partie de l'enveloppe fédérale qui est ainsi réinvestie dans notre Région ?

    En termes d'emplois, quelles sont les perspectives attendues de ce soutien massif ?
  • Réponse du 29/05/2020
    • de BORSUS Willy
    Le secteur de l’aérospatial occupe une place de choix dans l’économie wallonne. Le Gouvernement compte donc poursuivre son engagement en faveur du développement de ce secteur, car il constitue un de ses grands atouts pour l’avenir.

    L’activité spatiale en Wallonie est une activité en croissance (hors crise Covid) qui regroupe à ce jour une trentaine de sociétés et de centres de recherche, pour un total de 1 800 travailleurs directs (emplois en grande majorité high-tech) et un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 350 millions d’euros.

    D’un point de vue économique, si - il y a 10 ans - les entreprises spatiales belges représentaient un chiffre d’affaires annuel de 330 millions d’euros, elles dépassent aujourd’hui plus de 650 millions d’euros de chiffre d’affaires, et génèrent plus de 3 000 emplois à haute valeur ajoutée. Ce chiffre ne reflète que les activités industrielles du secteur, ne prenant pas en compte les retours importants que le spatial génère dans les domaines scientifique et sociétal, ni le transfert de technologies spatiales vers d’autres domaines d’applications des secteurs industriel et scientifique.

    Si la contribution du Gouvernement fédéral, en articulation avec l’ESA, dans ce chiffre d’affaires est stratégique, il ne représente qu’une fraction de ce montant, le solde provenant de contrats commerciaux obtenus par les industriels belges. Une part significative des moyens financiers mis à disposition par le Gouvernement fédéral est en outre utilisée pour renforcer la position des scientifiques belges, dont l’apport au monde spatial est tout aussi important et stratégique.

    L’impact de l’investissement annuel de la Belgique de 200 millions est donc de 650 millions, soit un retour sur investissement situé entre 3 et 4.

    Sur la période 2015-2018, l’utilisation des fonds ESA s’est répartie de la façon suivante :
    - Wallonie : 39,5 %;
    - Bruxelles : 12,5 %;
    - Flandre : 48%.

    Suite à l’inter-ministérielle de Séville, on peut estimer que la répartition sera la suivante :
    - Wallonie : 40%;
    - Bruxelles : 10%;
    - Flandre : 50%.

    Si le financement alloué par le Gouvernement au spatial début des années 2010 était en ligne avec la taille du secteur spatial belge de l’époque, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En effet, le nombre d’acteurs en Belgique y a cru de manière exponentielle. C’est pourquoi, de façon à pouvoir consolider leurs acquis actuels et continuer à se développer grâce au soutien à l’innovation et à l’acquis technologique indispensable pour rester compétitif dans le contexte international actuel, les trois associations régionales (Wallonie Espace, Vlaamse Ruimtevaartindustrie et Brussels Aerospace & Defence Group) avaient plaidé pour une augmentation de 50 millions de la contribution financière du Gouvernement belge. Si la Belgique n’avait pas augmenté sa contribution à l’ESA, on aurait donc assisté à une décroissance des parts de marché pour la Belgique. En augmentant pourtant significativement le budget alloué (250 au lieu de 200 millions alloués par an), la Belgique a pu se maintenir au 6e rang des pays européens contributeurs aux programmes ESA (derrière l’Allemagne, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Espagne), preuve que le secteur spatial est considéré comme stratégique par les pays européens.