/

Les conséquences du Covid-19 sur l'organisation et les finances des sociétés de logement de service public (SLSP)

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 177 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 14/05/2020
    • de MAUEL Christine
    • à DERMAGNE Pierre-Yves, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Comme dans toute entreprise, la pandémie de Covid-19 perturbe le fonctionnement des sociétés de logement de service public qui ont dû trouver des alternatives afin de garantir la continuité de leur travail périlleux.

    Bien que la plupart des employés des SLSP ont pu travailler depuis chez eux tant que cela est possible, d'autres membres du personnel comme les techniciennes de surface ou les ouvriers, par exemple, n'ont pas cette possibilité de travailler à distance. Si un directeur-gérant peut travailler depuis le siège social de la SLSP en appliquant les mesures de distanciation sociale, ce n'est pas toujours possible pour ces corps de métiers techniques.

    La Société wallonne du logement a-t-elle fourni des recommandations aux SLSP sur l'organisation de leur travail ? Des SLSP ont-elles dû recourir au chômage temporaire pour certains membres de leur personnel ?

    Ensuite, certaines SLSP ont remarqué dès le mois d'avril que les bonis qu'ils avaient planifiés ne seront pas atteints en raison de la pandémie de Covid-19. Cela est notamment dû à une recrudescence dans les non-exécutions ou les retards des paiements des loyers, alors que plusieurs SLSP ont mis en place de nombreuses initiatives depuis plusieurs années allant vers une diminution des retards de paiement.

    Nous le savons, la santé financière de certaines sociétés de logement n'était pas au beau fixe ou d'autres ont programmé un déficit pour l'année 2020 en raison de nombreux investissements prévus en vue de la création de logements publics.

    La SWL a-t-elle constaté des difficultés financières et structurelles dans le chef de certaines SLSP depuis le début de l'épidémie de Covid-19 ? Une recrudescence des retards de loyer se confirme-t-elle pour les mois d'avril et de mai ? Cela est-il chiffrable ?
  • Réponse du 15/06/2020
    • de DERMAGNE Pierre-Yves
    Comme le souligne l’honorable membre, il est évident que la pandémie a perturbé le bon fonctionnement des sociétés de logement de service public (SLSP) qui ont été soutenues, dans ce contexte, par les instances régionales.

    Dès le début de confinement, la Société wallonne du logement (SWL) leur a communiqué une série de recommandations afin qu’elles puissent garantir le suivi de leurs missions dans le cadre sanitaire défini par le Conseil national de sécurité (CNS). En ce qui concerne le recours au chômage temporaire, chaque SLSP a pris les mesures qu’elle jugeait nécessaires en fonction de sa situation propre.

    Il est clair que cette crise sanitaire engendre des diminutions de loyer, qui auront un impact sur les recettes des sociétés. Ce constat doit cependant être relativisé, car 80 % des ménages locataires bénéficient de revenus de remplacement qui ne devraient pas être affectés par la crise.

    Par ailleurs, les sociétés devraient voir certaines de leurs dépenses diminuer en du fait de la situation contextuelle, en particulier pour ce qui concerne les frais de fonctionnement ou de personnel.

    Afin d’évaluer avec plus de précision l’impact financier de cette situation pour les SLSP, j’ai demandé à la SWL de me proposer un monitoring de l’impact de la crise sur les sociétés, notamment au regard de certains postes essentiels de leur comptabilité, à savoir des produits d’exploitation définitivement perdus et des charges d’exploitation définitivement gagnées. Le ralentissement de l’activité des SLSP provoque, en effet, à la fois une baisse de recettes et de dépenses.

    Ce relevé concernerait, entre autres, les recettes locatives, les dépenses en frais d'administration de fonctionnement (téléphonie, internet, déplacement…), les dépenses de consommation de fonctionnement (eau, gaz, électricité, mazout, carburant…) et les dépenses de rémunération du personnel.

    Une comparaison serait effectuée avec des mois de référence « d’activité normale » antérieurs à la crise. Les différences permettront d’évaluer avec plus de précision les montants qui pourraient témoigner de l’impact du confinement.

    Notons enfin que les SLSP ne devraient pas rencontrer de difficultés particulières de trésorerie, leurs comptes courants étant gérés, de façon consolidée par la SWL.