/

La transformation numérique des administrations wallonnes

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 163 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 14/05/2020
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La crise du Covid-19 met en exergue la nécessité d'adapter davantage l'administration wallonne dans l'ensemble des pans de son administration à la transformation numérique.
     
    Les nouvelles technologies représentent une double opportunité. D'une part, elles permettent de moderniser le fonctionnement interne de nos administrations en vue d'une plus grande efficacité. D'autre part, elles offrent la possibilité d'offrir de nouveaux services aux citoyens et de répondre ainsi à de nouveaux besoins.
     
    Il serait opportun que les enseignements tirés de cette crise nous conduisent vers la création d'un véritable plan de grande envergure de transformation numérique de nos administrations wallonnes. Cela permettrait, tout simplement, de vivre avec son temps dans un souci d'efficacité et de service aux citoyens sans omettre d'éviter d'accroître la fracture numérique.
     
    Madame la Ministre pourrait-elle nous présenter ce qu'elle compte mettre en place à court et moyen termes afin d'atteindre ces objectifs ?
  • Réponse du 11/06/2020
    • de DE BUE Valérie
    La transformation numérique comporte deux volets : un volet transformation et un volet numérique, et je peux assurer qu’avec les services du SPW, nous avons anticipé les attentes de l'honorable membre et nous sommes très actifs sur l’un comme sur l’autre de ces volets.

    C’est ainsi que je vais déposer au Gouvernement une note de cadrage et d’intention qui vise à transformer l’Administration pour la rendre «e eficace, accessible et numérique par défaut» »

    Cette note part du constat que des avancées notables ont déjà eu lieu ces dernières années sur le sujet, mais que les résultats ne sont pas encore à la hauteur des espérances et que des défis importants restent à relever.

    De nombreux éléments nous poussent par ailleurs à revoir fondamentalement notre copie en la matière : les attentes des usagers eux-mêmes bien sûr, mais aussi la DPR, la Cour des Ccmptes, la vision 2030 du SPW, les résultats d’audits, l’exercice de budget base 0, etc,.,sans oublier bien évidemment la crise Covid-19 qu'évoque l'honorable membre et qui a bouleversé en profondeur nos habitudes et modes de travail, et surtout l’importance cruciale que va avoir la relance post Covid-19.

    Dans ce contexte nous devons poser les bases de ce qui demain doit devenir une administration accessible, simple, efficace et digitale par défaut.

    Par défaut ne signifie pas que les personnes victimes de la fracture numérique sont laissées pour compte, mais simplement que les dispositifs sont d’abord pensés pour fonctionner dans une optique entièrement numérique, c’est-à-dire sans support papier et sans présence physique de fonctionnaires dans les bureaux, ce qui peut s’avérer très utile dans le contexte actuel, et qu’ensuite il doit être possible de «  atérialiser   certains éléments de la procédure si nécessaire pour certains publics cibles. L’approche est donc inversée par rapport à l’approche classique, mais devenue obsolète de «  ématérialisation  .

    La note propose 10 principes directeurs phares qui devront être systématisés dans la conception de nouveaux dispositifs comme dans l’optimisation de dispositifs existants. Elle propose également une méthodologie en 5 phases visant à organiser concrètement les travaux dans les mois et années à venir.

    Les phases 1 et 2 visent à préparer les outils, définir les indicateurs et les leviers qui seront utilisés dans les phases ultérieures, et sélectionner les dispositifs prioritaires à traiter. Cette sélection sera effectuée par les ministres avec le concours du haut management du SPW et des UAPs L’objectif est de clôturer ces phases pour le mois de juillet 2020. La phase 3 permettra ensuite un diagnostic rapide des opportunités d’optimisation de ces dispositifs dans une optique intégrée, c’est-à-dire prenant en compte différentes dimensions, ainsi qu’une évaluation des coûts et bénéfices associés. Cela permettra de définir et de faire valider par le Gouvernement des projets d’améliorations bien circonscrits. La phase 4 consistera en la mise en œuvre et l’industrialisation de ces projets. Et enfin la phase 5 permettra d’évaluer les impacts et retours d’expérience afin d’améliorer ce qui peut l’être et de jeter les bases d’une seconde liste de dispositifs à optimiser.

    L’objectif est vraiment d’éviter l’éparpillement et de viser à améliorer l’efficacité des dispositifs et de leur traitement, avec de réels indicateurs d’évaluation chiffrés, en travaillant pour et avec les usagers et les agents de l’Administration, et avec un engagement ferme et fort de l’ensemble des membres du Gouvernement.

    Sur le volet plus «  umérique   de la transformation, j’ai déjà eu l’occasion de signaler qu’une «  ission CIO   avait été lancée il y a un an, afin d’évaluer et d’optimiser l’organisation et le fonctionnement des acteurs informatiques du SPW. Afin également de fournir des solutions et des services plus en ligne avec les attentes actuelles.

    Comme le dit très bien l'honorable membre, les nouvelles technologies doivent en effet être à même de jouer un rôle de support aux besoins métiers, mais également un rôle moteur dans la transformation de l’administration, de sa relation avec ses usagers et des services qui leurssont proposés.

    Dans ce contexte, la mission clôture actuellement sa phase 2 et un rapport devrait d’ailleurs prochainement être proposé au Gouvernement. Un grand nombre de chantiers ont été menés à bien, de la révision du processus de demande de projets à la création de centres de services, en passant par la simplification de l’architecture, la révision des modes de passation de marchés publics ou encore le repositionnement des guichets usagers. C’est tout le paysage informatique qui est en train d’être redessiné pour pouvoir répondre le mieux possible aux attentes justifiées, mais exigeantes à son égard.

    Dans la lignée de ce que prévoyait la DPR, une nouvelle direction générale rassemblant et réorganisant les acteurs informatiques actuels devrait d’ailleurs voir le jour au sein du Secrétariat général du SPW d’ici la fin de l’année. Elle sera dirigée par un nouveau CIO dont l’engagement doit être lancé dans les semaines à venir et qui fera partie à part entière du Comité Ssratégique du SPW, preuve s’il en fallait encore de toute l’importance stratégique que revêt désormais cette matière pour moi comme pour l’Administration.

    En conclusion, je crois donc pouvoir dire que tout est fait pour mettre l’Administration en ordre de marche afin qu’elle puisse opérer pleinement et dans les meilleures conditions sa transformation numérique. Je m’en voudrais toutefois de terminer sans mentionner que toute médaille a malheureusement son revers, et que celui-ci est généralement d’ordre budgétaire.

    Comme cela a déjà été dit lors du premier rapport de la mission CIO, si l’Administration wallonne veut s’inscrire dans la lignée des administrations modèles en matière de transformation numérique, et améliorer et diversifier ses services digitaux aux usagers, il conviendra qu’elle relève son niveau d’investissement dans ces matières de manière très significative. Les administrations modèles investissent en effet bien davantage que nous dans ces outils qui montrent chaque jour leur plus-value, notamment pour assurer la continuité de service durant la phase de crise que nous traversons.