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Le soutien au commerce local par l'épargne citoyenne

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 276 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 15/05/2020
    • de WITSEL Thierry
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La crise sanitaire n'a pas épargné le secteur HORECA. Les commerces de proximité sont particulièrement impactés.

    Pour soutenir ces commerces locaux, la Commune de Blegny, en collaboration avec l'ASBL Blegny Move, propose aux citoyens de participer à une épargne citoyenne pour aider les commerces de proximité.

    L'objectif est de récolter 500 000 euros d'ici le 30 juin prochain.

    Ces fonds récoltés permettront aux commerçants de recevoir directement une avance en trésorerie correspondant à des bons d'achat à valoir, nominatifs et d'une valeur de 10 euros, qui seront distribués dans la population locale.

    Pour favoriser la circulation des liquidités dans le commerce local, les fonds récoltés permettront aussi d'augmenter les chèques commerces en circulation.

    Quant aux participants à l'épargne, ils bénéficieront d'un taux d'intérêt de 3 % garanti par l'administration communale de Blegny, ainsi que d'une garantie de capital, par l'assurance de reprise des engagements de l'ASBL par la Commune de Blegny en cas de disparition de l'ASBL.

    Quelle est la position de Monsieur le Ministre quant à cette initiative ?

    La Région wallonne ne pourrait- elle pas soutenir ce type d'initiative ?
    Si oui, comment ?

    Pourrait-elle être étendue à d'autres communes ?
  • Réponse du 11/06/2020
    • de BORSUS Willy
    Je peux assurer que je mesure véritablement le choc et les difficultés profondes générées par les mesures de gestion de la crise du Covid-19, auxquelles font face les entreprises et indépendants notamment du secteur HORECA ainsi que le commerce de proximité, qui ont vu leur chiffre d’affaires s’effondrer, voire disparaître en cette période.

    Je rejoins l'honorable membre sur le fait qu’il faut soutenir le commerce local wallon à passer le cap de la crise. Nos commerçants wallons ont et auront besoin d'aides pour passer ce cap.

    J’ai effectivement constaté à cet effet que de nombreuses initiatives locales ont pu voir le jour pour soutenir le commerce de proximité dont celle de la Commune de Blegny.

    Je salue cette initiative que le bourgmestre, que j’ai eu l’occasion de rencontrer incidemment, m’a exposée récemment.

    En ce qui concerne le soutien à la liquidité des commerçants, différentes mesures régionales de soutien ont déjà été mises en place afin d’aider les entreprises à faire face à leurs problèmes de manque de liquidité et à renforcer leur trésorerie à travers des solutions de financement adaptées et surtout rapides afin de leur permettre de maintenir leur activité pendant la crise.

    Tout d’abord, le Gouvernement a approuvé une première mesure de soutien via l’indemnité compensatoire de 5 000 euros prévue par l’arrêté du Gouvernement wallon du 20 mars 2020, pour un montant total de 233 millions d'euros.

    Par ailleurs, le Gouvernement a approuvé le 22 avril dernier une seconde mesure d’indemnité de 2 500 euros, pour une enveloppe complémentaire de 285 millions d'euros portant ainsi l’enveloppe totale pour soutenir les indépendants et les PME à 518 millions d'euros.

    Pour rappel, pour bénéficier de cette indemnité, les indépendants et entreprises doivent répondre aux conditions suivantes :
    * pour les indépendants : ceux-ci doivent prouver l’octroi du droit passerelle complet pendant la période de mars et avril 2020 ;
    * pour les entreprises : celles-ci doivent prouver l’octroi du droit passerelle complet du gérant pendant la période de mars et avril 2020 ou prouver qu’une majorité des employés est en chômage temporaire pour force majeure en mars et avril lorsque le gérant est employé.

    Pour rappel, ces indemnités sont cumulables avec une troisième mesure prise afin de soutenir la liquidité de nos indépendants et PME, particulièrement critique en ce qui concerne l’HORECA, à savoir le prêt « ricochet ». Ceux-ci peuvent faire appel via leurs banques au prêt ricochet de la SOWALFIN (jusqu’à 45 000 euros via un crédit court terme de la banque de maximum 30 000 euros garanti par la SOCAMUT à 75 %, un prêt subordonné de la SOCAMUT de maximum 15 000 euros conjointement au prêt bancaire, remboursable après une franchise en capital de 6 mois maximum.).

    Pour les TPE en difficulté, le dispositif « Ré-Action » de la SOGEPA, programme d’accompagnement économique et financier aux entrepreneurs de moins de 10 personnes qui traversent une période de difficultés passagères a également été mis sur pied.

    Ces mesures régionales sont intervenues dans le cadre d’une première phase d’urgence. Désormais, des mesures adéquates doivent à cet effet pouvoir être prises dans le cadre de la phase de relance, nous y travaillons.

    Le Plan « Horizon proximité » sur lequel nous travaillions avant la crise nécessite à cet effet des ajustements pour s’axer davantage sur la relance économique d’après crise.

    En effet, il apparaît primordial que le Plan « Horizon proximité » s’articule autour notamment du lien entre le tourisme et le commerce de proximité.

    Par ailleurs, ces dernières semaines, nous avons pu constater que cette période de crise s’est accompagnée d’une modification des canaux de distribution des commerçants qui se sont davantage orientés vers le digital, il s’agira dès lors d’accompagner/de mettre en avant notamment ces commerçants, avec l’appui de l’Agence du Numérique.

    La problématique d’enrayement du phénomène des cellules vides aura bien entendu encore davantage de sens au cœur du Plan Horizon Proximité, un prolongement et une intensification du programme Créashop-Plus sont envisagés à cet effet.

    En ce qui concerne le questionnement sur le soutien plus important de l’épargne privée, je peux dire qu’il est important que la Région puisse apporter une réponse homogène.

    À cet effet, un élargissement du Prêt Coup de Pouce est actuellement à l’étude, et ce, afin de permettre aux particuliers d’investir une partie de leur épargne dans les entreprises et in fine, dans l’économie réelle et partant, de renforcer la trésorerie des entrepreneurs. Ce mécanisme présente également l’avantage de stimuler l’esprit d’entreprise en rapprochant les particuliers de l’écosystème entrepreneurial.

    Quant à l’extension de l’initiative que cite l'honorable membre à d’autres communes, cette décision doit pouvoir être prise par celles-ci en toute autonomie.