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L'usage de la langue des signes dans les points Handicontact

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 165 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 29/05/2020
    • de VANDORPE Mathilde
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Les services Handicontact des communes permettent d'informer et orienter les personnes handicapées et leurs familles, en s'adressant directement à un service public. Ils sont des relais vers les bureaux régionaux de l'AViQ.

    En ce qui concerne l'apprentissage à la langue des signes pour les agents de ces points Handicontact (qui font souvent partie du personnel communal), ne serait-il pas opportun de faire en sorte qu'au moins un agent suive les cours du soir en promotion sociale afin de maîtriser cette langue ?

    Ce serait très utile de permettre ainsi - d'autant plus dans le contexte actuel - une meilleure approche de la culture sourde et de la langue des signes au niveau local. Un accueil de qualité est en effet essentiel, pour tout un chacun, quel que soit son handicap. La Wallonie n'a-t-elle pas un rôle d'impulsion à jouer dans ce cadre ?

    Parallèlement à cela, certaines villes reçoivent le label Handycity. Ne conviendrait-il pas d'intégrer ce critère supplémentaire de maîtrise de la langue des signes à l'obtention de celui-ci, prévu la prochaine fois en 2024 ? S'agissant d'un label attribué par l'association socialiste de la personne handicapée (ASPH), quelle est la marge de manœuvre de Madame la Ministre dans ce cadre ?
  • Réponse du 31/08/2020
    • de MORREALE Christie
    Le projet de « Handicontacts » a été initié par les Commissions subrégionales de coordination. Aujourd’hui, la plupart des villes et communes disposent d’un handicontact.

    Il va de soi que l’initiative de création de cette fonction relève de l’autonomie de chaque pouvoir local. Afin de soutenir les villes et communes dans cette initiative, mais également de soutenir les Handicontacts dans leur fonction, l’AViQ a désigné, en son sein, une coordinatrice qui est en permanence à la disposition du réseau de handicontacts. Elle apporte au quotidien un soutien individualisé ou collectif.

    Des newsletters consolident les liens et apportent aussi des informations diverses utiles pour les missions des handicontacts.

    Une des missions du « Handicontact » est de soutenir ses collègues des services communaux qui aident, accompagnent, ou informent les personnes en situation de handicap sans nécessairement les remplacer.

    Dès lors, il est important de signaler que les Handicontacts ne doivent pas être les seuls à être sensibilisés à l’accueil des personnes sourdes et malentendantes, mais bien tout agent communal qui, dans le cadre de son travail, accueille le citoyen.

    En pratique et assez logiquement, la fonction de Handicontact varie d’une ville ou commune à l’autre ; ceci en fonction des réalités, des besoins et de l’organisation de chaque pouvoir local. Il en est de même pour ce qui est du temps consacré à cette fonction ainsi de la « formation » de la personne qui assure ce rôle.

    Ainsi, en termes de temps de travail, celui-ci varie de quelques heures par semaine à mi-temps ou à temps plein. Quant à la « formation » du handicontact, il peut s’agir d’agents administratifs, d’assistants sociaux voir dans certaines communes d’un-e échevin-e.

    Sur la base d’une enquête réalisée par l’AViQ, il s’avère effectivement que trop peu de communes disposent d’un personnel maîtrisant la langue des signes. Cette situation n’est pas seulement propre aux pouvoirs locaux ; il y a en effet globalement un manque d’interprètes en langue des signes.

    De cette enquête est en effet ressorti notamment que peu de communes disposaient d’une personne capable de parler la langue des signes. Il semble en outre que les agents communaux ne rencontraient pas souvent de personnes sourdes ou malentendantes. Ceci doit sans doute être nuancé. Il est malheureusement logique que les personnes sourdes ou malentendantes ne se présentent pas ou peu auprès de l’administration si elles savent par avance que personne ne pourra dialoguer avec elles en langue des signes…

    J’en viens à la question relative à l’opportunité de faire en sorte qu'au moins un agent suive les cours du soir en promotion sociale afin de maîtriser la langue des signes. Le fait est que cette décision relève de l’autonomie communale. Il n’en demeure pas moins que l’AViQ au travers de ses actions de coordination des handicontacts ne manque pas d’encourager une meilleure maîtrise de la langue des signes.

    Je souligne par ailleurs que les communes ont également la possibilité d’utiliser les services de « Relais-signe », un projet développé par le SISW (Service d’Interprétation des Sourds de Wallonie) en partenariat avec son homologue bruxellois, le SISB (le Service d’Interprétation des Sourds de Bruxelles).

    L’interprétation à distance est une offre de service complémentaire à l’interprétation en face à face proposée par ces services depuis janvier 2015.

    « Relais-signe » offre deux types de service d’interprétation à distance :
    - l’interprétation pour une conversation téléphonique,
    - l’interprétariat pour des entretiens courts (moins de 15 minutes) entre deux ou trois personnes.

    Enfin, des tables rondes « Handicontacts » sont planifiées au cours du 2e semestre 2020, l’AViQ ne manquera pas de rappeler aux communes d’être attentives à l’accueil des personnes sourdes et malentendantes.

    En ce qui concerne la demande d’intégrer l’accueil en langues des signes dans le label Handicity. Il convient de préciser que ce label a été développé par l’ASPH. Il ne m’appartient pas donc pas de définir, modifier ou compléter les critères de ce label.

    Je ne manquerai toutefois pas de transmettre la suggestion de l'honorable membre à cette association.