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Le renforcement de la consommation locale

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 295 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 03/06/2020
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La crise du Covid-19 a permis aux citoyens de reconsidérer leurs habitudes de consommation et à privilégier les circuits courts, notamment en consommant autant que possible local.

    C'est ce qu'il ressort d'un sondage mené par le magazine Vlan, l'objectif de ce sondage étant de fournir des outils pour guider les commerçants locaux à gérer l'après-crise.

    Il s'agit bien entendu d'un sondage, mais les résultats nous indiquent que les paradigmes liés à la consommation semblent avoir changés. Ainsi, 86 % des sondés indiquent qu'ils continueront à consommer local après la crise.

    Quelle lecture Monsieur le Ministre a-t-il quant aux tendances de consommations futures ?

    Cette lecture confirme-t-elle le résultat de l'enquête menée par le Vlan ?

    Des mesures sont-elles envisagées en vue de soutenir la consommation locale ?

    Que pense-t-il de l'appel de Comeos à taxer Amazon en vue de soutenir les commerces belges en perdition ?
  • Réponse du 25/06/2020
    • de BORSUS Willy
    La volonté des citoyens de s’alimenter en produits locaux et de se reconnecter avec les agriculteurs tire vers le haut le développement des circuits courts depuis plusieurs années déjà.

    La crise actuelle a accéléré cet engouement et a démontré la remarquable capacité d’adaptation et de résilience de ces différents modèles d’approvisionnement.

    Pour maintenir cet élan, l’APAQ-W poursuit ses actions de promotion et de géolocalisation des producteurs et points de distribution en circuit court via notamment son site internet « Le Clic Local », http://lecliclocal.be/

    La campagne de promotion « Ma quinzaine locale » prévue en mai sera finalement organisée du 3 au 18 octobre prochain. Cet événement fera découvrir tous les acteurs, producteurs fermiers, magasins à la ferme, points de vente collectifs, réseaux coopératifs, GAC… de Wallonie et de Bruxelles, il s’inscrit dans la campagne globale de sensibilisation de l’APAQ-W « Je cuisine local, durable et de saison » https://www.jecuisinelocal.be/

    Comme repris parmi les objectifs de la Déclaration de politique régionale, la Wallonie soutient, via les subventions à l’investissement des projets de « Halls Relais Agricoles », la création d’infrastructures de transformation, de stockage, de commercialisation et de plateforme logistique portées par des groupements de producteurs pour développer les circuits courts.

    Un maillage d’outils collectifs de transformation et de valorisation des produits agricoles se met ainsi progressivement en place sur le territoire wallon pour répondre à des besoins locaux rencontrés tant par les producteurs que par les consommateurs.

    Par ailleurs, la Sowalfin coordonne, depuis septembre 2011, sept projets en circuits courts.

    Ces sept projets travaillent sur pratiquement tout le territoire wallon afin de développer des filières en circuits courts dont principalement :
    - la filière maraîchère ;
    - la filière céréalière panifiable ;
    - la filière fruiticole haute-tige de variétés locales ;
    - la commercialisation de produits en circuits courts ;
    - la filière viande ;
    - la filière fromagère.

    Dans le cadre de la stratégie de relance économique et plus particulièrement dans le cadre d’une stratégie de redéploiement, le thème de l’alimentation devrait certainement faire l’objet d’une attention particulière, en lien avec les possibilités offertes par l’agriculture wallonne et la filière agro-alimentaire qui peut venir en aval de celle-ci (notamment la transformation).

    La crise et le confinement, je l’ai mentionné, ont amené un regain d’intérêt des consommateurs pour les producteurs et les produits locaux qui s’est ajouté à une tendance de fond observée ces dernières années.

    Ainsi, les acteurs de la commercialisation de produits en circuits courts ont temporairement multiplié par trois leur chiffre d’affaires. Les producteurs travaillant déjà dans ces modèles ont vu leur charge de travail fortement augmenter alors que la saison ne fait que démarrer. Quant aux autres producteurs, c’est l’occasion pour eux d’avoir de nouvelles possibilités de débouchés.

    Cette augmentation de la demande a mis en lumière certaines faiblesses ou manques de structuration des filières en circuits courts. La dynamique a cependant pris une autre dimension qu’il convient surtout de soutenir et de conforter à l’avenir.

    En ce qui concerne le soutien au commerce de proximité, le Plan « Horizon proximité » sur lequel nous travaillions avant la crise nécessite à cet effet des ajustements pour s’axer davantage sur la relance économique d’après crise.

    En effet, il apparaît primordial que le Plan « Horizon proximité » s’articule autour notamment du lien entre le tourisme et le commerce de proximité.

    Par ailleurs, ces dernières semaines, nous avons pu constater que cette période de crise s’est accompagnée d’une modification des canaux de distribution des commerçants qui se sont davantage orientés vers le digital, il s’agira dès lors d’accompagner et de mettre en avant notamment ces commerçants, avec l’appui de l’Agence du Numérique.

    La problématique d’enrayement du phénomène des cellules vides aura bien entendu encore davantage de sens au cœur du Plan Horizon Proximité, un prolongement et une intensification du programme Creashop-Plus sont envisagés à cet effet.

    Enfin, un élargissement et une amélioration du dispositif du prêt « coup de pouce » permettront de mobiliser davantage l’épargne privée, en permettant aux particuliers d’investir une partie de leur épargne dans les entreprises et in fine, dans l’économie réelle et partant, de renforcer les quasi-fonds propres des entrepreneurs. Les commerçants et artisans représentent en effet le premier secteur d’activité des emprunteurs actuels ayant recours au dispositif du prêt coup de pouce (35,1 %).