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Les conséquences de la décision de la Russie relative à la suspension de l'exportation de céréales

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 305 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 05/06/2020
    • de MAUEL Christine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La Russie a décidé à la fin du mois d'avril de suspendre l'exportation de céréales jusqu'au 1er juillet. Cela fait suite à une décision antérieure de la Russie de limiter ses exportations de céréales à 7 millions de tonnes jusqu'au 1er juillet. Les autorités russes ont fait savoir que ce quota avait déjà été atteint et qu'ils ne souhaitaient dès lors plus exporter.

    La Belgique importe plus de céréales qu'elle n'en exporte. Les céréales russes sont particulièrement importées dans notre pays. Nous devons ainsi nous tourner vers d'autres états afin d'importer la quantité de céréales nécessaires pour notre transformation alimentaire et notre agriculture.

    Les institutions internationales réagissent négativement à la suspension de l'exportation des céréales russes qui augmenterait le risque de pénuries alimentaires et ferait monter les prix du blé, ce que nous pouvons déjà constater avec des cours bien plus hauts que les années précédentes. Chose positive pour nos céréaliers qui voient enfin des prix corrects pour leurs productions.

    Cependant, cette situation est préoccupante au niveau de la tension sur le marché international des céréales puisque la demande mondiale augmente chaque année alors que l'offre est de plus en plus affectée en raison des sécheresses qui menacent déjà les prochaines récoltes.

    Monsieur le Ministre comprend-il la décision de la Russie ?

    Quelle est sa position par rapport à cette décision qui tend le marché international des céréales ?

    Est-il inquiet par rapport à des risques de pénurie de céréales en Wallonie ?
  • Réponse du 18/06/2020
    • de BORSUS Willy
    En pleine pandémie du Covid-19, la Russie, principal producteur et exportateur de céréales dans le monde, a effectivement décidé fin du mois d’avril de suspendre ses exportations de blé, seigle, orge et maïs jusqu’au 1er juillet 2020. Cela fait suite à l’épuisement du quota d’exportation de 7 millions de tonnes de céréales, fixé précédemment par la Russie début avril.

    La Russie a motivé cette décision par la nécessité de montrer à sa population qu’elle agit pour stabiliser les prix (en forte hausse) sur le marché intérieur dans un contexte de pandémie et pour éviter tout détournement de production par effet d’appel du marché international. Les prix sur les marchés extérieurs sont en effet pour le moment plus attractifs pour les producteurs russes. L’embargo a pour but d’éviter toute pénurie alimentaire. La constitution de stocks permettra ainsi de faire baisser les prix sur le marché intérieur et d’assurer la sécurité alimentaire.

    Il faut savoir que les importations russes ne représentent que 0,5 % des toutes les importations céréalières en Belgique. En 2018, la Belgique a importé un peu plus de 32 820 tonnes de froment ce qui représente que 0,7 % de nos importations de froment 2018. Nos importations de céréales proviennent principalement de la France (55 %) et d’Allemagne (10 %).

    Comme le montrent ces chiffres, le blocage russe ne devrait pas poser de problèmes d’approvisionnement en Belgique. Il pourrait par contre avoir un impact sur les cours mondiaux. Mais dans ce cas d’autres facteurs nettement plus importants sont également à prendre en considération comme la sécheresse qui sévit sur l’Europe. Il est encore trop tôt pour savoir si cette sécheresse impactera les rendements céréaliers sur l’ensemble du territoire et les autres régions du monde.

    Je conclurai en soulignant que cette actualité illustre aussi combien la Wallonie a raison lorsqu’elle vise à la fois le marché européen et de proximité en sus du marché à l’exportation.