/

L'accompagnement et le soutien aux victimes des violences intrafamiliales

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 170 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/06/2020
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Dès le début du confinement, les appels concernant des violences conjugales ont triplé dans la Région bruxelloise. En Flandre, le nombre d'appels à la ligne de signalement de violences 1712 a fait un bond de 70 % depuis le début du confinement. En Wallonie, on sait également que les chiffres des violences intrafamiliales ont explosé.

    Outre le dispositif qui sera prochainement mis en place avec le soutien des pharmacies par le Fédéral, que pense Madame la Ministre de la mise à disposition de logements de transit, spécifiquement réservés aux victimes et à leurs enfants, par le biais d'une collaboration avec les Agences immobilières sociales au niveau local ?

    Qu'en est-il du soutien financier de la Wallonie vers les associations du secteur ?

    Un soutien à la création d'associations locales luttant contre les violences faites aux femmes et la mise en réseau de celles-ci au-delà des frontières communales afin de coordonner l'information de première ligne et les services existants est-il envisageable ?

    Quels sont les chiffres des violences intrafamiliales en Wallonie suite à la crise sanitaire ?

    Que pense-t-elle également de la mise en place d'un plan impliquant les services de la police locale, en collaboration avec les associations locales actives luttant contre les violences faites aux femmes, en ce compris le rappel automatique des victimes qui se sont signalées au cours de l'année écoulée ?
  • Réponse du 21/10/2021
    • de MORREALE Christie
    Au plus fort de la crise sanitaire, les chiffres d’appels à la ligne d’écoute violences conjugales ont triplé. Si la situation s’est stabilisée aujourd’hui, on enregistre encore une hausse des appels par rapport à la situation d’avant crise.

    Le 26 novembre 2020, le Gouvernement wallon adoptait le plan intrafrancophone de lutte contre les violences envers les femmes 2020-2024 et s’engageait à travers une quarantaine de mesures.

    De manière générale, un renforcement du soutien structurel aux associations actives dans la lutte contre les violences faites aux femmes a été mis en place. Depuis le début de la législature, 13 agréments ont été octroyés et 3 demandes d’agrément sont en cours d’analyse. Les budgets consacrés à ces services ont doublé entre 2019 et 2021 et s’élèvent aujourd’hui à plus d’un million d’euros.

    La ligne d’écoute violences conjugales a été enforcée à concurrence de plus de 40 000 euros en 2020 et de plus de 70 000 euros en 2021.

    En outre, le Protocole d’accord entre la Communauté française, l’Association des Provinces wallonnes et les Provinces relatif à la politique locale pour l’égalité des femmes et des hommes a été renouvelé en 2020. Il prévoit notamment le financement des 13 plateformes de concertation des acteurs locaux actifs dans la lutte contre les violences, à concurrence de 65 000 euros par an. L’association des provinces wallonnes (APW) dispose quant à elle d’un soutien annuel de 21 000 euros.

    Par ailleurs, la Wallonie a été la première entité à généraliser les « Relais pharmacie ». Ainsi, à mon initiative, depuis le 25 novembre 2020, les 1 800 pharmacies wallonnes orientent les victimes qui en expriment le besoin ou en détresse psychologique, vers des services spécialisés de prise en charge et d’accompagnement ou vers la police.

    Le Gouvernement wallon s’est engagé, à travers la mesure 55 du plan précité, à : « Renforcer l’accessibilité des maisons d’accueil pour les victimes de violence conjugale ». Ainsi, un appel à projets visant à soutenir la création de places d’accueils à destination des femmes victimes de violences et leurs enfants a été lancé fin mars 2021. Suite à cet appel, 67 nouvelles places d’accueil seront créées d’ici fin 2021 et du personnel complémentaire sera engagé au sein de 7 structures d’accueil réparties dans les provinces de Hainaut, Liège, Namur et Brabant wallon. Un budget de 460 000 euros a été dégagé pour financer cette mesure.

    Par ailleurs, un nouvel appel à projets d’un montant de 1 500 000 euros visant à augmenter le nombre de places de logements à destination des femmes vient d’être lancé. Il vise à soutenir financièrement les entreprises d’économie sociale, ayant la forme de coopératives agréées et actives dans le secteur de l’immobilier, dans l’acquisition de logements privatifs à destination des femmes victimes de violences et de leurs enfants. Il s’inscrit dans un parcours de post-hébergement, c’est-à-dire dans le processus de reconstruction sur le long terme de l’autonomie des femmes victimes de violence.

    Les mesures prises pour que les forces de police recontactent les femmes ayant signalé des violences sont issues des travaux de la Conférence interministérielle Droits des femmes. En effet, les différents Ministres membres de la CIM ont souhaité que cette mesure réalisée spontanément par certaines zones de police soit généralisée. En juin 2020, avec mon Collègue P.Y. Dermagne, nous avions d’ailleurs attiré l’attention des zones de police en ce sens. En décembre 2020, le Collège des procureurs généraux adoptait la COL 20/2020 relative à la généralisation de la pratique de la « revisite » par le service de police en matière de violences entre partenaires pendant la période de crise sanitaire liée au coronavirus.