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L'intégration de la "culture du bâti"

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 314 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 11/06/2020
    • de MATHIEUX Françoise
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La notion « culture du bâti » est fondée sur la Déclaration de Davos signée, notamment par la Belgique, en Suisse en janvier 2018 et se définit comme suit : « comprend toutes les activités humaines qui transforment l'environnement bâti. L'ensemble de l'environnement bâti doit être envisagé comme un tout indissociable qui englobe l'intégralité du bâti existant et des aménagements qui sont ancrés dans l'environnement naturel et qui y sont liés. La culture du bâti comprend le bâti existant, lequel inclut les monuments et d'autres éléments du patrimoine culturel, la création contemporaine, les infrastructures, l'espace public ainsi que les paysages ».

    Cette notion insiste sur une harmonisation et une préservation de l'architecture, une réelle culture de notre bâti wallon et est importante à intégrer au sein de nos différentes législations en matière d'urbanisme et d'aménagement du territoire.

    Monsieur le Ministre est-il familier avec cette notion ?

    L'intégration de cette notion au sein du CoDT ne serait-elle pas une réelle plus-value ?

    En effet, ne serait-il pas pertinent d'intégrer cette définition au sein de l'article D.I.1 ou d'en faire une notion à reprendre en compte au sein du Schéma du développement du territoire afin de l'intégrer au plus haut niveau des outils urbanistiques ?
    Qu'en pense Monsieur le Ministre ?

    Cette notion pourrait également être précisée par la figure du maître-architecte qui aurait comme fonction de maintenir une harmonie architecturale bienvenue sur le territoire wallon et serait, selon sa réponse à la question d'actualité du 2 février 2020, nommé dès 2022.
  • Réponse du 06/07/2020
    • de BORSUS Willy
    En guise de contribution à l'Année du patrimoine culturel 2018, la Suisse a initié et conduit une Conférence européenne des Ministres de la Culture sur le thème de la « culture du bâti ». À l'issue des discussions, les États participants ont adopté la « Déclaration de Davos sur la Baukultur ».

    Tous les participants étaient d’accord que le terme allemand « Baukultur », qui est utilisé pour la première fois dans des documents internationaux officiels et qui réunit à la fois les concepts de construction et de culture, ouvre de nouvelles perspectives pour une vision intégrée du patrimoine, des bâtiments existants et des nouvelles constructions. De cette manière, la « culture du bâti » crée un cadre conceptuel solide qui est synonyme de bonne planification et de bonne construction.

    Dans le cadre de l’élaboration du SDT, ce sujet a été abordé au chapitre qui vise à valoriser les patrimoines naturels, culturels et paysagers et les préserver des pressions directes et indirectes de l'urbanisation. Les patrimoines doivent contribuer à l’amélioration de la qualité du cadre de vie des populations, à l’affirmation culturelle et territoriale et au développement socio-économique et de l’attractivité territoriale. Le SDT stipule que les principes énoncés par les conventions européennes - dont celle de Davos - doivent inspirer l’action des autorités publiques et qu’ils prennent donc place au cœur des projets d’aménagement.

    À cette fin, le SDT prévoit que les centralités et les territoires soient aménagés à partir de leur(s) patrimoine(s) et dans le respect de leur identité architecturale et paysagère.

    À l’échelle supra-communale et communale, les périmètres d’intérêt culturel, historique ou esthétique inscrits dans les plans de secteur sont pris en compte dans le cadre des différents projets d’aménagement.

    La Déclaration de Davos souligne que la « culture du bâti » ne peut réussir que dans le cadre d'un échange interdisciplinaire, à savoir une alliance étroite entre les législateurs, les institutions et les différents groupes professionnels impliqués dans la planification et la construction, avec la participation de la société civile.

    Les défis actuels tels que la lutte contre l’étalement urbain, la protection de la zone agricole, la rareté des ressources et la consommation des terres créent le besoin d’une conception de qualité de l’environnement bâti en passant par un projet de société. Pour cela, il faut sensibiliser le grand public à une culture de l’urbanisme, à l’intérêt d'aménager le territoire, de développer de nouveaux modes d’habiter.

    De même, il faut veiller à la qualité de la production architecturale qui deviendra le patrimoine culturel de demain. Ainsi, le maître architecte est une mesure qui soutient la mise en œuvre de la « culture du bâti ».