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La problématique des brûleurs au gaz et radiants électriques comme chauffage d'appoint dans le secteur de l'HORECA

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 366 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 11/06/2020
    • de MATHIEUX Françoise
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    En hiver, de nombreuses terrasses de cafés et restaurants sont chauffées par des brûleurs au gaz, ou par des radiants électriques.

    Ces types de chauffage ont été interdits dans certaines villes françaises, comme à Rennes, en raison notamment de leur consommation énergétique et leur impact sur l'environnement.

    Quel est le positionnement wallon à ce sujet ?

    Pourrait-on en arriver à une interdiction ?

    À la connaissance de Monsieur le Ministre, quelles sont les autres solutions plausibles en tant qu'alternatives durables ?
  • Réponse du 15/07/2020
    • de HENRY Philippe
    L’utilisation de brûleurs au gaz et radiants électriques pour chauffer les terrasses en hiver ne va pas dans le sens de la lutte contre le changement climatique. Ces dispositifs ont un impact environnemental certain et devraient, dans la mesure du possible être évités et remplacés par d’autres systèmes qui font sens d’un point de vue environnemental.

    Toutefois il semble prioritaire de concentrer nos moyens sur des actions ayant un fort impact au niveau de la réduction des consommations énergétiques, que ce soit au niveau du transport ou des bâtiments. Cela ne doit toutefois pas nous empêcher de réfléchir et mettre en place des solutions.

    Les dispositifs de chauffage des terrasses ne sont pas couverts par les réglementations sur la performance énergétique des bâtiments, que ce soit au niveau européen ou wallon. Ceci, car il s’agit ici de dispositifs généralement utilisés en extérieur.

    Il faut savoir que les terrasses chauffées ne sont pas classées dans le RGPE, et ne sont donc pas soumises à un permis d'environnement. De plus, l'octroi des autorisations d'activités commerciales, comme les terrasses, est une compétence communale. Via ce biais, celles-ci ont la possibilité d’agir pour diminuer les pertes de chaleur notamment.

    À titre d'exemple, la ville de Namur lie les permis d'exploiter de nouveaux commerces à l'obligation d'avoir un système de fermeture automatique des portes dans le but d'éviter les gaspillages énergétiques. C'est ainsi aux différentes communes de prendre éventuellement des initiatives selon ce qu'elles souhaitent faire. Par exemple, en liant une autorisation d'exploiter une terrasse non couverte à une interdiction de chauffage ou, à tout le moins, une limitation de la capacité de chauffage sur cette terrasse.

    Parmi les alternatives, remplacer les brûleurs au gaz par un dispositif de chauffage radiant présente un intérêt limité. En effet, ces chauffages radiants ont une action très localisée et assez directionnelle. Dans le cas d’une manifestation type ‘marché de Noël ouvert’, il est probable qu’il en faille plus d’un pour remplacer un brûleur au gaz.

    De plus, ces chauffages étant électriques, il est peu probable de voir une différence significative en termes de consommation d’énergie primaire.
    On note juste le fait que le chauffage radiant électrique ne rejette pas de CO2 à l’endroit où il est utilisé.

    Une alternative simple à mettre en place consisterait à mettre des couvertures à disposition des clients. Cela peut se faire à l’initiative du tenancier, mais également être une politique de la ville, comme certaines villes le font déjà.

    Une autre option serait de déployer en hiver un volume fermé dans lequel se trouverait la terrasse. C’est loin d’être idéal, mais permet un minimum de gestion de la chaleur générée et une suppression de l’effet du vent. Cependant, cela présente des désavantages en termes de logistique pour l’organisation de ce type d’évènement (à l’installation et durant l’exploitation de ce type de structure) ainsi qu’au niveau de la convivialité par rapport à un marché de Noël ‘tout ouvert’ comme on les connait actuellement.

    De plus, si ce genre de structure légère chauffée venait à être installée de façon permanente, elle entrerait dans le cadre de la règlementation PEB et il ne serait pas si simple de respecter l’ensemble des exigences PEB qui seraient d’application.

    Pour ce qui est des consommations, les bilans ne différencient pas l’usage qui est fait des bonbonnes de gaz : sont-elles dédiées à des brûleurs mobiles au gaz, à la cuisson, aux clarks au gaz ou à une des nombreuses autres utilisations possibles de ces bonbonnes ? Pour tous ces usages, la consommation de butane propane s’élevait à 61 GWh en 2018.

    Chaque année, les bilans énergétiques de la Région font un focus sur un sous-secteur. Il pourrait être envisagé de proposer l’Horeca pour un prochain rapport, avec une analyse spécifique au chauffage de terrasse.

    La question soulevée ici mériterait d’être discutée plus amplement et pourrait faire l’objet de réflexions lors de la consultation générale climat que nous organiserons les prochains mois.