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La pénurie de chauffeurs de poids lourds

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 175 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 12/06/2020
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le secteur belge du transport et de la logistique recherche quelque 5 000 chauffeurs de poids lourds. En 2019, le secteur représentait, au niveau de l'économie, 5 500 entreprises et plus de 70 000 travailleurs. C'est pourtant, depuis quelques années, l'une des professions en pénurie dans notre pays.

    Dans ce cadre, depuis le lundi 16 mars, le Fonds social transport et logistique (FSTL) a lancé une grande campagne, notamment via la radio et les réseaux sociaux, via laquelle le public est invité à découvrir le métier.

    Quels sont les chiffres pour la Wallonie concernant le secteur du transport ?

    Quelles dispositions Madame la Ministre compte-t-elle mettre en place afin de soutenir ce secteur en pénurie ?

    En matière de promotion de la formation au métier de chauffeur de poids lourds, n'y a-t-il pas, selon elle, des mesures à mettre en place en concertation avec le FOREm ?
  • Réponse du 22/12/2021
    • de MORREALE Christie
    Depuis le début de l’année, le FOREm a diffusé 9 247 opportunités d’emploi dans les métiers du transport parmi lesquelles 7 917 pour le métier de chauffeur de poids lourd, ce qui représente une augmentation de 63 % par rapport à 2019 et de 205 % par rapport à 2020 du nombre d’offres reçues à la même période.

    La liste 2021 des fonctions critiques et métiers en pénurie dénombre 126 fonctions critiques dont 76 sont en pénurie de main-d’œuvre. Parmi ces fonctions critiques, 8 métiers concernent le secteur du transport et de la logistique.

    Les difficultés de recrutement des conducteurs de poids lourd semblent liées à une pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Il s’agit d’une situation structurelle dans la mesure où elle a été observée ces cinq dernières années.

    Une expérience professionnelle utile est souvent recherchée par les employeurs alors que celle-ci serait trop souvent absente dans le chef des candidats. Des notions d’une langue étrangère sont également recommandées pour les livraisons internationales. Par ailleurs, les horaires de travail variés sont parfois considérés comme susceptibles de dissuader d’éventuels candidats. Enfin, il est à ajouter que la maintenance des véhicules entraine également un besoin de main-d’œuvre pour des mécaniciens.
    La crise sanitaire a eu un impact majeur sur le transport et la logistique. Le secteur a été fortement affecté à des degrés divers. En effet, certaines activités ont dû être temporairement mises à l'arrêt durant le confinement de printemps (le transport touristique par exemple) tandis que d'autres, jugées essentielles ont été maintenues (le transport de marchandises) voire stimulées (le développement de l’e-commerce et la livraison de colis).

    En matière de perspectives, la crise sanitaire et les mesures de confinement semblent avoir accéléré la transition numérique et les modes de consommation, en témoigne la croissance d'achats en e-commerce. L'attrait pour le commerce de proximité, s'il se maintient dans le temps, constitue une autre pratique, parfois combinée à la précédente, qui pourrait affecter l'organisation du secteur. Dans ce contexte, la logistique « du dernier kilomètre » pourrait encore gagner en importance.

    Le confinement a également embarrassé le déroulement des formations. Si les certificats d’aptitude professionnelle et les permis provisoires ont été prolongés et ne posent donc pas de problème de continuité de l'exercice des actifs, les nouveaux candidats aux métiers n’ont pas pu être formés complètement. Le manque de personnel qualifié, qui constituait déjà une source de tension sur le marché, pourrait encore s’aggraver dans l’hypothèse d’une reprise soutenue de l’activité économique des entreprises du secteur.

    Pour répondre aux pénuries dans le secteur du transport de marchandises, le FOREm, en collaboration avec le Fonds social du transport et de la logistique (FSTL), a mis en place et intensifié une série d’actions :
    - Affectation d’un conseiller entreprise par territoire dédicacé au secteur du transport de marchandises et validation d’un plan d’action réalisé en collaboration avec le consultant régional du FSTL.
    - PFI : l’engorgement dans les auto-écoles est réel et représente un frein à l’intensification des PFI. Le service aux entreprises du FOREm transmet mensuellement un reporting sur les PFI en cours au FSTL. De plus, des actions de promotion sont mises en place.
    - Recrutement de formateurs conducteur poids lourd.
    - Intensification de la sous-traitance pour les formations théoriques pour affecter un maximum de ressources à la formation pratique.
    - Renforcement des collaborations avec les écoles de plein exercice et de promotion sociale.

    Outre ces actions spécifiques, depuis 2016, le Chèque-Formation soutient particulièrement la formation, même obligatoire, des travailleurs du secteur du transport tel que la formation CAP par exemple.