/

Le développement d'une filière wallonne de réemploi de matériaux de construction

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 257 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 17/06/2020
    • de CREMASCO Veronica
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le Soir du 19 mai 2020, dans un article intitulé « Ré-employer les matériaux de chantier, enjeu d'avenir », mettait en évidence les tonnes de matériaux non triés sur les chantiers, qui finissent dans des conteneurs tout venant. Regrettable, car loin d'être des déchets, une grande partie de ces matériaux sont des ressources réutilisables.

    Ainsi en Région de Bruxelles Capitale, la coopérative BatiGroupe et l'ASBL Groupe Terre impliquées respectivement dans la construction durable et l'économie sociale ont développé « BatiTerre », une filière de réemploi de matériaux de construction ayant pour objectif de diminuer la quantité de déchets produits et de créer de l'emploi pour les personnes éloignées du marché.

    La crise sanitaire a été l'occasion de faire le point pour BatiTerre et de décider investir davantage dans l'entreprise lancée en 2019 avec le soutien de la plateforme de la Région bruxelloise Be Circular.

    L'enjeu des matériaux de construction est déterminant pour notre Région, mais la filière semble timide. La Wallonie soutient-elle aussi la création d'entreprises dans le secteur du réemploi de matériaux de construction ? Si oui, comment et dans quel délai ?
  • Réponse du 24/07/2020
    • de TELLIER Céline
    Les matériaux et déchets de construction constituent l’un des flux prioritaires du Plan wallon des Déchets-Ressources (PWD-R), de la future Stratégie wallonne de déploiement de l’économie circulaire et du plan économie circulaire de l’Union européenne.

    Leur gestion adéquate fait partie intégrante du développement d’une construction plus durable.

    Dès le milieu des années 90, la Wallonie a investi dans le développement de filières de recyclage de déchets de construction et dans l’adaptation de la réglementation et des cahiers des charges types, pour favoriser une approche structurelle de l’inclusion de l’environnement et de la problématique des déchets dans les chantiers publics et privés. La performance énergétique des ouvrages a constitué une nouvelle étape, parallèlement à l’intérêt porté par Nature et Progrès et le cluster écoconstruction pour des modes constructifs recourant à des matériaux naturels.

    La Wallonie se situe désormais face à un nouveau palier à franchir, pour accentuer la circularité des ressources et réduire l’empreinte environnementale des activités de construction. Différentes initiatives sont prises à cet effet par ou avec le soutien de la Wallonie, telles que :
    - identifier les types de matériaux susceptibles d’être réemployés et les actions à entreprendre pour développer le réemploi ;
    - préparer des clauses ad hoc pour le cahier des charges des travaux de bâtiment CCTB 2022 ;
    - sensibiliser et former les acteurs professionnels ainsi que les maîtres d’ouvrages, et développer des expériences pilotes et de démonstration. Ce sont deux objectifs qui font partie des objectifs du projet interreg REC2 (http://rec2.eu/) cofinancé par la Wallonie, auquel participent des acteurs tels que le cluster écoconstruction, la Confédération Construction wallonne, le CSTC et l’ASBL Ressources ;
    - regrouper et donner de la visibilité à l’offre en matériaux de réemploi, tel que le propose le site Opalis (https://opalis.eu/fr) développé par l’ASBL Rotor dans le cadre d’un autre projet interreg, FCRBE ;
    - développer un cadre normatif sur la démolition sélective et l’inventaire avant démolition, comme le prévoit le PWD-R.

    Dans le cadre de la stratégie régionale de déploiement de l’économie circulaire, qui vient d’être approuvée par le Gouvernement, une feuille de route spécialement dédiée aux déchets de construction et de démolition est en préparation. C’est dans ce contexte que sera étudiée la possibilité de développer des appels à projets du type de ceux de BE CIRCULAR, à l’instar de ce qui a été fait en Région de Bruxelles-Capitale.