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Les effets positifs de la crise sanitaire de la Covid-19 sur le secteur du bio wallon

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 329 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 23/06/2020
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    M. Philppe Mattard, Président de la l'APAQ-W, a déclaré dans la presse : « Toute crise se décline en opportunités et c'est le cas ici. On se rend compte que, d'abord, le bio a été privilégié par pas mal de consommateurs, mais les produits locaux également. Et bien souvent le bio rime avec local dans pas mal de points de vente à la ferme, dans pas mal de ventes en circuit court. Ça, c'est un point positif. On l'a constaté également dans la grande distribution qui enregistre une forte vente des produits locaux, mais aussi des produits bio. ». Ce point est par ailleurs confirmé par une étude de Biowallonie menée auprès de 115 producteurs/transformateurs et magasin bio.

    Ainsi, 75 % des agriculteurs ont vu leurs revenus augmenter ou rester stables. Sans conteste, le bio wallon est sur la voie du progrès, car près de 74 fermes bio supplémentaires ont été actées en plus en 2019, faisant approcher le nombre d'exploitations agricoles bio à presque 2 000.

    Cependant, si les chiffres sont positifs et les perspectives bonnes, acheter bio est encore une habitude minoritaire dans la consommation globale, comme l'indique Biowallonie : « 20 % des consommateurs qui achètent du bio représentent 80 % des achats. Ils sont à un panier annuel de 947 euros alors que les 80 % restants ne vont acheter qu'entre 20 et 100 euros par an. »

    Monsieur le Ministre dispose-t-il des mêmes indices pour la filière bio en Wallonie tant en consommation qu'en perspectives de développement ?

    Qu'en est-il des campagnes et des programmes en vue de soutenir cette filière ? Quels sont les objectifs de développement ?

    Comment ceux-ci se traduisent-ils en actions sur le terrain ?

    Est-ce que la crise de la Covid-19 compromet ce plan de développement ?
  • Réponse du 13/07/2020
    • de BORSUS Willy
    Notre objectif pour l’agriculture biologique en Wallonie est, pour rappel, celui énoncé dans la Déclaration de politique régionale (DPR) et vise à atteindre 30 % de superficie agricole bio à l’Horizon 2030. Cet objectif est ambitieux et s’inscrit dans un objectif plus large de l’Europe à travers le projet « Farm-to-Fork » avec un objectif de 25 % de superficie bio en Europe pour 2030.
    Pour atteindre l’objectif que la Wallonie s’est fixé, un nouveau plan stratégique est en cours de préparation.

    La crise que nous venons de connaitre a rebattu quelque peu les cartes de la consommation. Le confinement, le développement du télétravail, les craintes/peurs de contracter le virus ont eu des impacts sur le comportement d’achat des consommateurs. Comme souligné, Biowallonie a réalisé une enquête auprès de quelques opérateurs bio : 7 gérants de magasins bio sur 10 ont bénéficié d’une meilleure situation économique lors du Covid. Les raisons invoquées sont multiples (moins de files, magasins de proximité…). L’étude de marché réalisée par l’APAQ-W montre que la Covid a également été, pour certains consommateurs, une des raisons invoquées pour une diminution de consommation des produits bio (deuxième raison dans le top 3) vraisemblablement en lien avec une perte de pouvoir d’achat. À noter que tous les opérateurs bio n’ont pas été impactés positivement par la crise, à l’exemple des opérateurs fournissant l’HORECA.

    Pour soutenir l’agriculture biologique wallonne, en tant qu’opportunité économique, et également fidéliser les nouveaux consommateurs bio, l’APAQ-W a initié une vaste campagne de communication en faveur du bio qui s’est déroulée du 8 juin au 5 juillet. Intitulée « Confiez au bio ce que vous avez de plus précieux », cette campagne 100 % digitale mettait au cœur de ses messages la confiance en incitant les consommateurs à confier à l’agriculture biologique leur alimentation, leur environnement, leur famille… Une confiance accordée à divers niveaux : en un mode de production règlementé et labellisé, en des artisans, producteurs, transformateurs et points de vente contrôlés. Huit opérateurs-ambassadeurs du secteur bio ont revêtu le rôle d’ambassadeur durant le temps de cette campagne de promotion afin de porter les messages essentiels à travers des capsules vidéo, des interviews… Ces femmes et hommes qui ont choisi l’agriculture biologique pour des motivations diverses soulignent tous le gage de confiance que l’agriculture biologique apporte aux consommateurs ! Durant les quatre semaines de la campagne, deux influenceuses sont parties à la rencontre du secteur bio wallon et ont rendu visite à certains de nos opérateurs ambassadeurs. Une présentatrice bien connue en radio et télévision contribue également à promouvoir l’agriculture biologique en tant qu’ambassadrice des produits locaux pour l’Apaq-W. Tout au long des quatre semaines de la campagne, de nombreuses animations se sont déroulées sur les réseaux sociaux et en radio : diffusion de spot, jeux-concours.

    Le site internet dédié au secteur bio www.biomonchoix.be a fait peau neuve, et regorge d’informations sur l’agriculture biologique (réglementation, contrôle…) et propose aux visiteurs de découvrir et localiser de bonnes adresses proches de chez lui, grâce à un moteur de recherche simple « Où trouver vos produits bio ? ».

    Toute l’année, des messages sur la confiance continueront à être véhiculés sur les réseaux sociaux « Biomonchoix ».

    À l’automne, l’APAQ-W mènera une campagne digitale sur les réseaux sociaux : cette campagne visera à mettre en avant une filière particulière : après les fruits et légumes et la viande bovine, en 2020 le focus sera mis sur la filière céréales.

    Pour terminer, une étude de marché a été réalisée en mai 2020 par l’APAQ-W auprès de 1000 consommateurs belges et apporte de nombreux éléments encourageants dans notre démarche au niveau wallon. Ainsi pour les répondants francophones :
    - le label européen jouit d’une plus grande notoriété (62 % vs 36 % en 2018) ;
    - l’intérêt pour le bio ne cesse d’augmenter (60 % vs. 54 % en 2018) ;
    - 70 % des répondants ont l’intention de consommer (davantage) de bio à l’avenir ;
    - la majorité des répondants consomment bio depuis plus de 2 ans et 17 % sont de nouveaux consommateurs ;
    - 26 % ont augmenté leur consommation de bio durant les 12 derniers mois : la prise de conscience écologique ainsi que la plus grande disponibilité des produits bio sont des facteurs de l’évolution positive de la consommation ;
    - le consommateur francophone marque un intérêt à consommer des produits bio en collectivités et principalement au niveau des cantines scolaires (60 %) ; restaurants et bars (58 %) ; maisons de repos (57 %), crèches (57 %), hôpitaux (56 %).