La sécurisation pour les usagers faibles de la N947 à Jambes
- Session : 2019-2020
- Année : 2020
- N° : 402 (2019-2020) 1
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Question écrite du 23/06/2020
- de HAZEE Stéphane
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
Il apparaît nécessaire d'examiner les risques présentés par la rue de Dave pour les usagers faibles et en particulier au niveau des traversées piétonnes et d'améliorer les conditions de vie des habitants et usagers de ce quartier situé en pleine ville. La dangerosité des lieux est générée par une combinaison de facteurs : le trafic fort volumineux, presque ininterrompu aux heures de pointe, le constant non-respect par de trop nombreux conducteurs de la limitation de vitesse (pourtant fixée à 50 km/h), l'absence d'aménagements conçus pour diminuer et faire respecter la vitesse et sécuriser les passages pour piétons existants (rétrécissement de la chaussée, ralentisseurs, etc.).
Un des problèmes principaux est le contrôle de la vitesse des véhicules sur cette chaussée rectiligne. J'ai adressé une demande en ce sens à la collègue de Monsieur le Ministre en charge de la sécurité routière, quant à la possibilité de placer un radar pour obliger à respecter la vitesse autorisée.
Des riverains se sont également interrogés sur le nombre et la localisation des passages pour piétons, dont la logique n'apparaît pas évidente et qui peut dès lors conduire des usagers à vouloir traverser en dehors des passages, afin d'éviter des distances qui peuvent apparaître excessives.
Je me tourne vers Monsieur le Ministre pour voir si la situation peut être analysée, en concertation avec la Ville de Namur, de manière à voir comment mieux répondre aux besoins des habitants et usagers de ce quartier.
Globalement, il apparaît que des budgets sont prévus dans le Plan mobilité et infrastructures en cours de révision, concernant la N947 (Namur/Jambes) notamment pour des aménagements cyclopiétons et pour une priorisation des bus rue de Dave (du CPAS jusque Place de Wallonie). Peut-il nous donner plus d'informations à ce sujet ?
Plus spécifiquement, eu égard à ce qui est décrit plus haut, peut-il nous indiquer si la situation des usagers faibles et relayée par des riverains de la rue de Dave est connue au SPW ?
Si ce n'est pas le cas, est-il possible que son administration se penche sur cette question ?
Son administration peut-elle également porter des propositions d'amélioration en commission provinciale de sécurité routière ?
Est-il par ailleurs possible de mener une analyse sur les emplacements des passages pour piétons et leur sécurisation afin d'examiner :
- leur localisation, afin de voir si leur nombre ne doit pas être augmenté et si certains passages ne doivent pas être déplacés, selon la configuration des lieux et les besoins locaux, notamment au niveau de l'accès au CPAS et à la résidence des Chardonnerets ;
- la possibilité d'envisager de mieux sécuriser ces passages pour piétons (éclairage, rétrécissement, ralentisseur, signalisation…) ?
Réponse du 01/10/2020
- de HENRY Philippe
Les contraintes sur les voiries régionales sont multiples et plus importantes que sur les voiries communales : trafic routier important, circulation locale, piétons, cyclistes, transports en commun, stationnement des riverains, circulation régionale et de transit, passage nécessaire des poids lourds qui amènent les marchandises vers nos villes, des espaces souvent ténus entre les façades des maisons que nous ne pouvons évidemment pas reculer, et cetera.
Autant de contraintes nécessitant de faire des choix difficiles. Le manque de place génère dans tous ces projets inévitablement de la frustration.
Nos experts de la sécurité routière mettent tout en œuvre pour aménager ces espaces en respectant les normes de design les plus récentes tout en répondant aux besoins exprimés sur le terrain.
Lors de la réfection des voiries, les projets d’aménagement routier sont toujours soumis à un permis d’urbanisme. À cette occasion, les autorités locales ainsi que les citoyens ont l’occasion de présenter toutes leurs remarques, si ce n’est pas déjà fait, sur les aménagements concrètement prévus par la région. Les remarques sont autant que possible prises en compte par le SPW. Malheureusement ce n’est pas toujours possible de toutes les mettre en œuvre et chaque décision est motivée et argumentée par le SPW.
Cette procédure de consultation, nécessaire et obligatoire, a également été suivie pour la réhabilitation récente de la N947 à Jambes.
L’implantation des passages piétons relève de divers critères de sécurité notamment concernant la visibilité réciproque des usagers et la longueur de la traversée afin qu’un passage piéton ne donne pas un faux sentiment de sécurité aux piétons. Lors de l’implantation des passages pour piétons, le SPW doit tenir compte de la configuration des lieux avec les voiries latérales et des divers intervenants tels qu’arrêts de bus, entrées cochères, stationnement. Le choix de leur emplacement est le fruit d’un processus suivant une logique précise visant à assurer la sécurité des piétons. Les critères de sécurité des passages pour piétons sont clairement définis et publics.
Nous pouvons, dans le cas précis de cette voirie, citer la prise en compte des éléments suivants : lors de l’étude, il a été tenu compte des personnes à mobilité réduite via de la réfection des trottoirs et la création d’avancées de trottoirs surbaissées et la pose de dalles podotactiles. En outre, un enduit rouge a été également placé devant les traversées afin de les rendre plus visibles des conducteurs et les sécuriser.
Il n’est pas possible de créer des traversées piétonnes qui répondent à toutes les demandes des habitants et usagers de la rue de Dave. Le SPW a opéré certains arbitrages en veillant à l’intérêt général et à la prise en compte de tous les usagers tout en mettant toujours le focus sur la sécurité des personnes.
Le placement d’un éclairage sur les passages pour piétons est toujours envisageable afin d’améliorer la visibilité de nuit. En son absence, les piétons ne doivent pas se contenter d’avoir la priorité pour traverser, mais s’assurer d’être vus par les conducteurs avant de traverser.
Si la Ville de Namur ou la zone de Police de Namur capitale estime que la création de nouveaux passages pour piétons ou un renforcement de la sécurisation des passages est nécessaire, elle peut en faire la demande au SPW lors d’une CPSR et celui-ci procédera à l’analyse de la demande afin de savoir si les critères sont rencontrés.
En ce qui concerne la vitesse excessive des véhicules, il faut noter que la RN947 est une voirie de transit. Il n’est dès lors pas évident d’envisager des casse-vitesses ou des chicanes.
Selon les informations reçues de la zone de Police de Namur que nous avons interrogée, les limitations de vitesse sont bien respectées sur la N947. Nous sommes évidemment très favorables à l’implantation d’un radar tronçon qui aurait un effet global sur cette voirie. Il existe également des systèmes de contrôle embarqués dans les véhicules qui seront petit à petit installés dans les nouveaux modèles de véhicules sous l’impulsion de règlements européens. Une réduction complémentaire de la vitesse fait également partie des solutions intéressantes pour augmenter la sécurité des usagers faibles et nous y sommes évidemment très favorables.
Le budget communal prévu pour la RN947 dans le Plan de mobilité de la Ville de Namur s’élève à 575 000 euros.
Le budget régional prévu sur l’axe Jambe-RN947 dans le Plan mobilité et infrastructure est d’environ 5 900 000 euros. Ce budget couvre les besoins pour le contournement de Jambe, des aménagements pour les bus, des aménagements pour les cyclistes et piétons, et une passerelle au-dessus du chemin de fer.
La création du contournement de Jambes va très certainement soulager la RN947 et donc augmenter la sécurité et la convivialité de la rue de Dave. Ces travaux d’aménagement seront l’occasion de réétudier la sécurité de la rue de Dave en particulier pour son tronçon entre le carrefour de l’avenue Materne et le CPAS.