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L'impact de la pollution lumineuse sur les chauves-souris

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 261 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 23/06/2020
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Début février, j'interrogeais Madame la Ministre sur l'impact de la pollution lumineuse sur les animaux nocturnes. La presse nous informe qu'une étude « Smart Light-Hub » d'une durée de 3 semaines est actuellement en cours à Tellin afin d'évaluer les incidences sur le terrain et de proposer des solutions.

    Les chauves-souris sont particulièrement exposées, elles vivent généralement en colonie dans les églises. Une autre étude de Natagora a par ailleurs démontré que les chauves-souris vivant dans des églises éclairées étaient plus frêles et moins développées que celles vivant dans des églises non éclairées. Certaines s'acclimatent, mais s'attaquent alors à d'autres types d'insectes bouleversant par la même la biodiversité.

    Madame la Ministre a-t-elle connaissance de l'étude en cours à Tellin ?

    Quand pense-t-elle disposer des observations de celle-ci ?

    Aura-t-elle lieu dans d'autres villes de Wallonie ?

    Quelles sont les mesures possibles afin d'inviter les communes à diminuer le spectre lumineux autour des lieux de cultes ou a caractère historique et culturel ?

    Si les nuisances du large spectre de l'éclairage LED apparaissent évidentes sur bon nombre d'espèces au terme de l'étude, quelles mesures peut-elle prendre pour inviter le gestionnaire de réseau à privilégier les éclairages minimaux à savoir 2 200 k au lieu de 4 000 k ?
  • Réponse du 24/08/2020
    • de TELLIER Céline
    Comme l’honorable membre le souligne, l’impact de l’éclairage artificiel nocturne sur la biodiversité mérite une attention particulière. L’usage des lampes LED, dont le spectre lumineux est enrichi en bleu par rapport aux actuelles lampes au sodium, est connu pour être assez néfaste pour les animaux nocturnes.

    Le projet Interreg « Grande Région Smart Light Hub », initié il y a plusieurs mois et suivi attentivement par mon administration, entend évaluer l’impact de ce type d’éclairage sur certains animaux nocturnes tels que les chauves-souris et les papillons de nuit et rechercher des solutions alternatives aux éclairages les plus préjudiciables. Je tiens à rappeler que les activités de ces espèces, notamment en termes de pollinisation, sont cruciales pour nos écosystèmes.

    Ce projet comprend plusieurs actions portant sur l’étude des impacts de l’éclairage extérieur sur notre environnement. Cette étude portera sur un site à Tellin, comme il le mentionne, mais également sur un autre site, à Modave. Les premiers résultats de cette recherche pionnière en Wallonie sont attendus pour 2021. Mes services me tiendront informée des avancées de ce projet Interreg Smart Light Hub, dont je souhaite valoriser les acquis par le biais de collaborations avec les services en charge des éclairages publics.

    Sans attendre ces résultats et en s’inspirant d’autres études menées à l’étranger, mon administration a pris contact avec les gestionnaires d’éclairage public pour cerner l’étendue de l’éclairage nocturne en Wallonie. Outre l’éclairage des édifices religieux, historiques ou culturels que l’honorable membre évoque, l’analyse pointe aussi les incidences relatives aux sites Natura 2000, aux eaux de surface et aux zones non urbanisables du plan de secteur.

    Dans la foulée, mes services inviteront les gestionnaires de l’éclairage public communal à se pencher sur la question des points lumineux inutilement gênants pour la biodiversité et à en atténuer les impacts environnementaux. Cette atténuation passe prioritairement par la suppression des points lumineux gênants ou à défaut par leur extinction après 22 h, voire enfin par le changement du spectre lumineux. Cette réponse graduelle permet non seulement d’améliorer l’état de conservation d’espèces protégées, mais aussi de diminuer le budget communal lié à l’éclairage public qui constitue approximativement la moitié de la consommation électrique d’une commune.

    Je rappelle par ailleurs que plusieurs mesures de réduction de la pollution lumineuse se mettent également en place le long des voiries communales et régionales.