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Les financements régionaux en faveur de l'école du dehors

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 268 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 26/06/2020
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'école du dehors consiste à organiser les cours scolaires à l'extérieur. C'est un modèle reconnu pour de nombreux intérêts pédagogiques. Les élèves participant régulièrement à des expériences ou activités en extérieur bénéficient de nombreux bienfaits : santé psychique, physique et système immunitaire améliorés, développements moteur, cognitif, social, émotionnel et créatif favorisés. De plus en plus d'écoles s'y mettent et la demande ne cesse de croître.

    L'an passé Inter-Environnement Wallonie a présenté en commission son rapport sur les Ateliers de la biodiversité en Wallonie et encourageait à soutenir les activités et apprentissages liés à l'environnement et à la biodiversité au sein des écoles.

    Un autre aspect auquel nous ne pensions pas forcément avant la crise de la Covid-19 est le volet sanitaire. En effet, l'école du dehors en plus de renforcer l'immunité des enfants leur permet de respecter aisément les distanciations physiques.

    Madame la Ministre peut-elle faire le point sur l'ensemble des financements wallons qui sont dédiés directement ou indirectement à ces activités scolaires liées à l'environnement et à la biodiversité au sein des écoles ?

    Y a-t-il en particulier, des aides dédicacées spécifiquement aux "écoles du dehors"  (professionnels de l'éducation à l'environnement, enseignants, conseillers pédagogiques, guides-nature, CRIE, associations environnementales, …) ?

    Est-il prévu d'accentuer ces efforts, comme le suggéraient les conclusions des Ateliers de la biodiversité en Wallonie ?
  • Réponse du 10/02/2021
    • de TELLIER Céline
    La pédagogie de l’école du dehors a commencé à se développer il y a près de 10 ans dans les associations et les écoles sur le territoire wallon.

    À l’initiative du Réseau des centres régionaux d'initiation à l'environnement (CRIE) (répartis sur le territoire, les 11 CRIE (Centres régionaux d'initiation à l'environnement) permettent à chaque Wallon de trouver des activités proches de chez lui. Le réseau des CRIE s'efforce de proposer des activités d'éducation à l'environnement variées et de qualité, accessibles à tous), le Collectif « Tous Dehors » (www.tousdehors.be) coordonné par le CRIE de Mouscron, rassemble sur tout le territoire, des personnes d'horizons divers (professionnels de l'éducation à l'environnement, enseignants, conseillers pédagogiques, guides-nature...).

    L’objectif est d'œuvrer ensemble pour davantage de sorties nature en Belgique francophone, pour tous les publics. L’édition de leurs publications pédagogiques proposant des activités uniques en lien avec les socles primaires et maternels a largement été soutenue par la Wallonie.

    D’autres associations d’éducation à l’environnement et à la nature proposent une pédagogie en extérieur et cela avec les enseignants et principalement dans les écoles fondamentales. Citons parmi elles : « Virelles Nature » (8 des 11 CRIE), la « Leçon verte » avec son programme « Osons l’école du dehors », les « Découvertes de Comblain », la Ville de Tournai, et cetera. Aujourd’hui, ce sont environ 150 classes du fondamental qui sortent en « école du dehors » entre 5 et 10 fois par année scolaire, accompagnées par le secteur subventionné.

    La part de financement dédiée à l’école du dehors n’est pas aisée à chiffrer, mais le secteur associatif de l’ErE observe une demande grandissante des écoles souhaitant être encadrées dans la mise en place d’activités pédagogiques en extérieur. L’objectif de ces associations est aussi d’autonomiser les enseignants.

    Avec cette demande croissante, les associations se trouvent aujourd’hui confrontées à un problème d’accessibilité aux lieux, les écoles en milieu urbain étant davantage concernées.

    En effet, ce type d’activité nécessite de pouvoir retourner aux mêmes endroits et de pouvoir y laisser des aménagements et autres constructions naturelles permettant de recevoir les classes par tous les temps. À titre d’exemple, le CRIE de Liège est actuellement à la recherche d’un lieu à louer ou à prêter.

    À côté de l’École du dehors en tant que telle, d’autres activités ou projets scolaires sont liés à l’environnement et à la nature comme le programme « Ose le vert, recrée ta cour ».

    Cette opération est en cours d’évaluation, car pour accompagner 140 classes par année scolaire, le budget qui y a été consacré se monte à près de 1 million d’Euros en ce compris les subventions pour les ASBL accompagnant les écoles (Natagora et Good Planet) en les rencontrant 3 fois et les bourses destinées aux écoles pour l’achat de matériel.

    Le budget total des subventions de fonctionnement en éducation à l’environnement, dont une partie des activités est dédiée au secteur de l’enseignement, est d’environ 5,2 millions d’euros par année (hors l’appel à projet Ose le vert). Ces associations font évidemment bien d’autres choses que de la sensibilisation scolaire et touchent un large public.

    Convaincue par son importance, je suis très attentive à l’évolution de l’école du dehors et entends continuer à soutenir cette initiative, au travers d’un soutien financier, mais également, de manière plus structurelle pour lui assurer une reconnaissance et un avenir serein.

    L’accord de coopération entre la Région de Bruxelles capitale, la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles en matière d’éducation relative à l’environnement, à la nature et au développement durable donne déjà une place à l’école de dehors. Cependant, pour légitimer le travail des enseignants souhaitant se lancer dans ce type d’activités, des réflexions sont en cours pour faire davantage le lien avec le pacte d’excellence.

    La politique de sensibilisation à l’environnement est en cours de mutation. Il est aujourd’hui essentiel de permettre à tous les citoyens d’accéder à nature, de s’y reconnecter. L’école du dehors en est un des moyens. En renforçant leurs liens avec leur environnement proche et en participer à sa préservation, les enfants se développent de manière plus harmonieuse, se reconnecte à leur nature et seront dans le futur, des adultes plus respectueux de l’environnement, ce n’est plus à prouver.