Le "Campus automobile" de Spa-Francorchamps.
- Session : 2005-2006
- Année : 2006
- N° : 14 (2005-2006) 1
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Question écrite du 14/03/2006
- de JEHOLET Pierre-Yves
- à ARENA Marie, Ministre de la Formation
Suite au reportage « Question à la une » diffusé sur la RTBF ce 8 mars 2006 et qui avait pour thème « le circuit de Spa-Francorchamps », je me permets de revenir sur la gestion du Campus automobile.
Dans ce reportage, les journalistes de la RTBF ont fait mention de critiques émanant de stagiaires quant au manque de matériel évident du centre de compétence. Ceux-ci auraient d'ailleurs déposé plainte auprès du Forem et auraient obtenu un allongement de leur formation en dédommagement.
Qu'a Madame la Ministre à répondre à ces critiques ? Le centre est-il vraiment opérationnel ? N'est-il pas prématuré de l'ouvrir dès le mois d'octobre 2005 aux stagiaires alors même que le matériel nécessaire aux formations n'était pas disponible ?
Qu'en est-il du budget initial étant donné qu'en réponse à une question écrite du 16 février 2005 (Bulletin des questions et réponses n° 6 (2004-2005), p. 48), Madame la Ministre m'avait donné les chiffres de 6 millions d'euros pour le financement du bâtiment et de 3 millions d'euros pour l'équipement ?
Le plan d'action du centre prévoyait en 2005 un volume de 20.000 heures-stagiaires. Ce chiffres a-t-il été atteint ? Madame la Ministre peut-elle nous faire état du nombre de demandes déjà enregistrées pour l'année 2006 ?
Réponse du 28/03/2006
- de ARENA Marie
L'émission de télévision « Francorchamps et les retombées du Grand Prix » a consacré une séquence au Campus automobile. L'équipe de télévision avait visité les lieux et interviewé le président de l'ASBL Campus auto en février, alors que le centre venait d'ouvrir ses portes en octobre. Il est évident que, parmi les messages essentiels que les responsables de Camus auto ont voulu faire passer, les journalistes sont choisi certains extraits qui sont forcément réducteurs.
Dans le cadre de la procédure de gestion des plaintes intégrée dans le système qualité Iso de Forem formation, les stagiaires ont la possibilité d'exprimer leurs griefs par rapport à leur formation. C'est à cette procédure que deux stagiaires ont fait référence devant les journalistes. Ils ont considéré que l'attente de certaines pièces en commande avait réduit la qualité de leur formation. Cette plainte a été gérée, comme la procédure le prévoit, avec la Direction générale de Forem Formation. Il est apparu que ces inconvénients étaient maintenant résolus et que la formation pouvait se poursuivre dans de bonnes conditions. Entre-temps, l'un des stagiaires a obtenu un emploi, grâce à l'accompagnement effectué par le Campus auto.
Pendant la durée de leur formation, les stagiaires en question n'ont pas pu être formés à l'assistance en course, ni aux systèmes d'acquisition de données car il n'y a pas de courses en hiver et ces deux modules exigent une voiture en essais ou en course. Le centre a donc invité les stagiaires à venir compléter leur formation au cours de la saison.
En 2005, une partie de l'équipement du centre a été transférée des locaux provisoires du Forem de Cointe vers le Campus auto. Mais, l'activité démarrera réellement à partir de cette année. Les aménagements et équipements permettant de lancer de nouvelles formations sont mis en place chaque semaine. Un planning de disponibilité des ateliers et équipements montre que, dès à présent, le centre peut fonctionner efficacement, notamment en collaboration avec le Centre de compétence Autoform. Ainsi, les ateliers montage-démontage, machines-outils et carrosserie sont prêts. La quasi totalité des ateliers, à l'exception des cellules bancs moteurs, seront équipés en mai.
Il est donc prévu d'inaugurer le centre lorsqu'il sera totalement équipé, à savoir le 20 octobre 2006, au moment des 24 heures 2CV de Francorchamps auquel le Campus auto est partie prenante.
En ce qui concerne le budget d'investissement du centre, l'émission a reproduit de manière approximative les chiffres reçus en arrondissant le coût à 10 millions d'euros.
Les montants exacts sont bien ceux qui ont été communiqués à l'honorable Membre, ainsi qu'à son collègue M. Stoffels, à savoir :
- la construction du bâtiment est à charge du Forem (soit 6 millions d'euros) ;
- le projet retenu dans le cadre de l'initiative communautaire Interreg Euregio représente un montant de 5.748.263 euros (50 % FEDER et 50 % contributions publiques). Dans ce cadre, les équipements du centre sont essentiellement financés par le Forem, l'ULg et l'Université d'Aix-la-Chapelle pour un montant de 3 millions d'euros (3,8 millions d'euros si l'on inclut les frais de personnel et de fonctionnement associés) ;
- le reste du budget Interreg, soit +/- 2 millions d'euros, permet de financer les actions menées par deux partenaires limbourgeois proposant une offre de formation complémentaire à Lommel et à Genk.
Les plans d'actions 2005 et 2006 du centre ont consacré jusqu'à présent de nombreuses ressources au suivi de la construction du bâtiment et à son accès à la piste, à la mise en place des équipements et des outils de gestion et de communication du centre, ainsi qu'à la préparation et au développement de modules formations, tant pour les demandeurs d'emploi, les travailleurs, les enseignants ou les étudiants. En ce qui concerne l'offre de formation :
- deux sessions simultanées de technicien automobile de compétition sont en cours ;
- une nouvelle formation pour demandeurs d'emploi moins qualifiés ne disposant pas de connaissances de base en mécanique a commencé en février ;
- la formation « Automobile engineering for industrial designers » est prête ;
- des sessions de formation en carrosserie aluminium pour travailleurs sont planifiées en début mai ;
- des modules de formation pour travailleurs ont déjà été donnés par l'Université d'Aix-la-Chapelle en novembre 2005 et en janvier 2006 ;
- deux premières séances de sensibilisation pour les écoles techniques et professionnelles sont programmées en mai et en juin ;
- une formation de commissaires de piste, de stands, techniques est à l'étude ;
- une formation complémentaire pour ingénieurs sur les nouveaux modes de propulsion devrait démarrer en septembre ;
- par ailleurs, en collaboration avec les organisations sectorielles, des réunions avec des entreprises actives dans la préparation des véhicules de compétition et avec les équipementiers wallons sont planifiées.
La plan d'action du centre prévoyait effectivement 20.000 heures-stagiaires en 2005. La mise à disposition des bâtiments a eu lieu avec quelques retards. Dès lors, 14.215 heures-stagiaires ont été réalisées en 2005.
Lors du premier recrutement de stagiaires en 2006, le centre a reçu 61 demandes. Un nouvel appel aux candidats sera publié en avril.
Ainsi, l'objectif du centre sera d'atteindre 40.000 heures de formation en 2006, 60.000 en 2007 et 80.000 en 2008.
Pour conclure, je suis persuadée que la redynamisation de l'économie wallonne passe avant tout par un changement des mentalités. Dès lors, tout en insistant sur la liberté d'expression des journalistes de cette émission, je tiens à regretter leur tendance à discréditer toutes les initiatives visant à favoriser cette redynamisation , que ce soit le Plan Marshall ou les tentatives pour exploiter le circuit en tant qu'outil économique.
L'enthousiasme des responsables du Campus auto a certainement eu pour conséquence une ouverture un peu prématurée du centre. Cependant, comme le signalait la journaliste dans son reportage « cet outil économique doit encore faire ses preuves »… Laissons-lui donc le temps de faire ses preuves en relation avec le développement du zoning de Blachimont.
En effet, à 200 mètres du Campus auto, se prépare le zoning de Blachimont, dédié aux entreprises de l'automobile. Sa dimension et sa proximité du circuit font espérer de meilleurs résultats que ceux du petit zoning de Ster dont il était également fait mention dans l'émission.
Le Campus automobile contribuera à l'attractivité du zoning, par une mise à disposition de main d'œuvre qualifiée, par des offres de formations sur mesure, par ses équipements de test et par son raccordement à la piste pour des essais en situation réelle.