/

Le lien entre la pauvreté et la Covid-19

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 90 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/06/2020
    • de VANDEVOORDE Anouk
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Dans un article du 23 mai, on estime que les personnes touchées par la pauvreté risquent davantage de contracter la Covid-19. En effet, selon la Présidente du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, « les populations les plus précarisées sont celles qui pratiquent davantage le report de soins ». Cette dernière ajoute : « Ce sont des populations qui vont de façon plus importante contracter des maladies chroniques. Lorsque l'on a trop peu pour vivre, on se concentre sur l'indispensable et l'on reporte les soins de santé. De plus, ces personnes vivent parfois dans des lieux plus densément peuplés, et dans des logements étroits où il est bien plus difficile de s'isoler. »

    Par ailleurs, la crise sanitaire est en train d'augmenter le taux de pauvreté, et notamment en Wallonie. « La courbe sanitaire diminue, mais la courbe sociale augmente », nous explique la Présidente du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. « Des ménages font face à des diminutions de revenus et à une augmentation des prix. Pour les personnes qui disposaient déjà d'un revenu où le moindre euro comptait, le trou ne fait que se creuser. »

    Monsieur le Ministre-Président partage-t-il les constats de la Présidente du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté ?
    Quelles mesures a-t-il prises pour que les habitants de la Région wallonne en situation de pauvreté aient moins de risques de contracter le coronavirus ?

    Quelles mesures a-t-il prises pour éviter que la crise sanitaire n'augmente le taux de pauvreté en Wallonie ?

    Quelles sont ses ambitions en ces matières ?
  • Réponse du 26/08/2020
    • de DI RUPO Elio
    L’IWEPS vient de publier début juillet 2020 son rapport de recherche N°40 qui analyse l’impact de la crise sanitaire sur les conditions de vie et les inégalités sociales en Wallonie.

    Cette étude attire notamment l’attention sur une prévisible augmentation des diagnostics et décès liés aux maladies chroniques en raison des reports de soins de santé. Par ailleurs, la crise sanitaire a entraîné une augmentation considérable des troubles anxieux et dépressifs.
    Il est également relevé que l’accès aux soins de santé s’est avéré particulièrement problématique pour les jeunes, les adultes en situation socio-économique difficile, les familles monoparentales, et plus globalement les personnes en situation de pauvreté.

    Les experts sont unanimes : la crise Covid-19 a creusé les inégalités sociales. Je ne peux donc que partager les constats de Madame Mahy.

    Pendant la phase aiguë de la crise et le confinement, le Gouvernement wallon a pris toute une série de mesures relevant de l’urgence sociale. Ainsi, nous avons par exemple veillé à garantir l’accès à l’eau sans limites de débit, à suspendre les expulsions domiciliaires, à organiser le confinement et la protection des personnes sans-abri, à soutenir les structures résidentielles hébergeant les personnes en difficultés sociales, ou encore à fournir du matériel de protection aux services actifs dans le domaine de l’action sociale.

    Mon ambition est a à présent d’aller au-delà de la gestion de la pauvreté.
    Ce sera possible en agissant aujourd’hui, à travers des mesures concrètes, pour sortir un maximum de personnes des conditions précaires dans lesquelles elles vivent ou survivent.
    Pour y parvenir, il faut se concentrer sur l’accès au logement, à l’énergie, à l’eau, au bien-être, à la santé, à l’alimentation, mais aussi à l’insertion socioprofessionnelle par la formation et l’emploi.