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Le sans-abrisme en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 198 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 29/06/2020
    • de VANDEVOORDE Anouk
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Encore aujourd'hui, en 2020, alors que la Belgique est considérée comme un pays riche, des milliers de personnes vivent dans une telle pauvreté qu'ils sont incapables de payer un loyer et vivent donc dans la rue. Cette situation est évidemment intolérable.

    À combien estime-t-on le nombre de personnes sans abri en Wallonie ?

    Quelles actions Madame la Ministre a-t-elle effectuées depuis le début de la législature pour essayer de diminuer leur nombre ? Avec quels effets ?

    Quelles sont ses ambitions en la matière ?
  • Réponse du 31/08/2020
    • de MORREALE Christie
    La lutte contre le sans-abrisme doit effectivement continuer de nous mobiliser.

    En ce qui concerne le nombre de personnes sans-abri en Wallonie, depuis maintenant 10 ans, les Relais sociaux et leurs partenaires collectent des données sur le public en grande précarité et le fonctionnement des services qui lui viennent en aide. Ces données sont transmises à l'IWEPS qui les analyse. Les données collectées ne permettent pas d'éviter les doublons. Celles-ci sont en effet recueillies de manière différente selon le type de service : comptage des personnes en abri de nuit, échantillonnage en accueil de jour vu l'affluence, etc. Une estimation précise du nombre de personnes sans domicile fixe reste difficile à rapporter. À titre d’information, l'IWEPS a publié un rapport de recherche sur la prise en charge du sans-abrisme en 2016. Annuellement, l’institut publie également des fiches sur l'hébergement d'urgence disponibles sur leur site.

    En outre, un dénombrement a été réalisé fin 2019 par la Ville de Liège, en collaboration avec son Relais social. Nous ne disposons pas encore des conclusions définitives et cette question du dénombrement sera examinée prochainement, en concertation entre autres avec les différents Relais, de façon à faire évoluer notre connaissance de la situation du sans-abrisme en Wallonie.

    Par ailleurs, en termes de prévention du sans-abrisme, les Relais sociaux représentent des partenaires importants de la stratégie wallonne. La plupart d'entre eux ont mis en place des projets en partenariat avec des sociétés de logements sociaux ou des Agences Immobilières Sociales.

    À mon initiative, un budget additionnel de 350 000 euros a aussi été dégagé en faveur des Relais sociaux en janvier dernier pour la réinsertion des « primo-arrivants » en rue. L'objectif de l'appel à projets est d'atteindre immédiatement les personnes qui se retrouvent depuis peu en rue et de leur proposer un accompagnement adéquat, afin qu'elles ne s'y enlisent pas et que leur situation ne se chronicise. Il s'agit d'agir en amont d'une chronicisation du sans-abrisme. Cette offre vient finalement compléter le dispositif « Housing First », déjà financé par la Région à concurrence de 125 000 euros par Relais.

    Ces personnes confrontées à la rue depuis peu, bien que probablement en situation de crise peuvent encore être rapidement mobilisables. La finalité du projet est d'intégrer durablement la personne dans un logement, de faire le point sur ce qui l’a amenée en rue et de développer des outils pour dépasser ces difficultés sur le moyen et le long terme.

    Actuellement, les sept Relais sociaux urbains couvrent les grandes villes wallonnes. La Province du Brabant-wallon et celle de Luxembourg, ainsi que les opérateurs locaux qui relèvent de l'Action sociale réfléchissent, avec notre soutien, à la création d'un Relais social intercommunal. À terme, la mise en œuvre de ces deux Relais sociaux intercommunaux permettrait d'avoir une vision régionale plus globale de la grande précarité.

    Sur le plan de la prévention, il convient de rappeler que les services de médiation de dettes ont aussi été renforcés ces dernières années, afin d'aider au mieux nos concitoyens, de leur éviter la spirale de l'endettement et de se retrouver à la rue.
    Enfin, la collaboration avec mon collègue en charge du Logement, le Ministre Pierre-Yves Dermagne, permet à nos services respectifs de se rencontrer fréquemment, notamment dans le cadre des comités d'accompagnement annuels, des projets « Housing First » et des réunions du « Housing First Lab » organisées par le Service public de Programmation Intégration sociale (SPP IS). Le Plan de sortie de la pauvreté représente également une opportunité pour renforcer l’approche globale et transversale du phénomène et faire de la lutte contre le sans-abrisme une priorité.