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La baisse de la population d'oiseaux migrateurs

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 273 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 29/06/2020
    • de DUPONT Jori
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Selon Natagora 8 des 10 espèces d'oiseaux communs habituellement observés dans le top 10 sont en dessous de leur moyenne. « On peut malheureusement constater que les espèces continuent à décliner de plus en plus. »

    Madame la Ministre est-elle au courant de cette situation ?

    Fait-elle un monitoring de cette situation ?
  • Réponse du 26/08/2020
    • de TELLIER Céline
    La lutte pour la préservation de la biodiversité est bien entendu au cœur de mes préoccupations, et je me tiens régulièrement informée de la situation.

    Depuis 1990, les populations d’espèces d’oiseaux les plus communes qui nichent en Wallonie sont suivies annuellement. Il s’agit du programme SOCWAL (Surveillance des oiseaux communs de Wallonie), coordonné par AVES-NATAGORA et financé par le SPW. Les espèces communes sont celles dont le nombre d’individus est très élevé. Par exemple, les merles, les rouges-gorges, les mésanges, et cetera.

    Grâce à ce suivi, il est possible de voir, pour chacune des espèces, si la population est en déclin, en augmentation ou si elle est stable.

    Pour les espèces communes, les résultats obtenus sur ces 30 dernières années sont les suivants :
    - 51% des espèces communes ont vu leurs effectifs diminuer ;
    - 26 % des espèces communes ont vu leurs effectifs augmenter ;
    - 23% des espèces communes présentent des effectifs stables.

    La baisse des effectifs n’est pas constante chaque année, mais en moyenne elle est de 1 % par an depuis 30 ans et cette diminution s’accélère depuis 10 ans.

    Les espèces qui nichent dans les campagnes voient leurs effectifs diminuer plus vite que les autres.

    Les espèces qui hivernent en Afrique et qui reviennent nicher chez nous voient également leurs effectifs diminuer plus vite que les autres.

    Pour les espèces rares et semi-rares (généralement ces espèces ne sont représentées que par quelques centaines d’individus tout au plus), on observe qu’il existe une relation inverse entre l’évolution d’une population et son effectif : plus l’espèce est rare, au plus les effectifs auront tendance à augmenter, et inversement, moins l’espèce est rare, plus les effectifs auront tendance à diminuer.

    Ce constat conduit à deux résultats antagonistes : sur les 40 dernières années, on observe d’une part que le nombre total d’oiseaux (toutes espèces confondues) a diminué de l’ordre de 10 %, et d’autre part, on observe que le nombre d’espèces nichant en Wallonie a augmenté de 22 espèces, contre 4 disparitions.

    Ces résultats contrastés montrent qu’il ne faut pas relâcher l’effort en matière de protection des espèces menacées et notamment des oiseaux, de restauration des habitats pour la faune et d’amplification du réseau écologique. Je serai très attentive à l’évolution des indicateurs dans ces domaines et poursuivrai l’effort que nous menons pour inverser les tendances négatives au travers de projets concrets.