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Les nouvelles zones de baignade en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 298 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 02/07/2020
    • de DUPONT Jori
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Madame la Ministre a annoncé 4 nouvelles zones de baignade en Wallonie portant à 24 les zones de baignade. Nous vient donc quelques questions à propos des zones de baignade wallonnes, notamment en période de la Covid-19.

    A-t-elle pris des mesures ou adopté des recommandations pour gérer l'accès aux zones de baignade notamment en période de la Covid-19, principalement sur les nouvelles zones ?

    Quelle est son analyse des risques de propagation de la Covid-19 dans les zones de baignade naturelles ?
  • Réponse du 25/09/2020
    • de TELLIER Céline
    Les « nouvelles » zones de baignade ouvertes cette année, à la suite de l’amélioration de la qualité de l’eau, sont quatre zones de baignade rouvertes après une longue fermeture d’une dizaine d’années (cas de Houyet et de Pont-à-Lesse sur la Lesse et cas de Hotton sur l’Ourthe) et après une fermeture de moins de 3 ans suite à un manque d’entretien des égouts (cas de Bouillon au pont de la Poulie, sur la Semois).

    Les caractéristiques de ces zones étaient donc connues du SPW-ARNE, qui a contacté les autorités communales et les gestionnaires en temps utile, avant de proposer officiellement cette réouverture.
    Sciensano a été questionné fin avril 2020 sur les risques sanitaires de la Covid-19 liés aux eaux de surface et aux eaux de baignade et émis une réponse rassurante le 1er mai, estimant ces risques négligeables via les contacts avec l’eau de baignade.

    Avant de décider de l’ouverture ou non des zones de baignade officielles à la date habituelle du 15 juin ou à une date ultérieure, le SPW-ARNE a produit le 28 mai une note évaluant tous les risques liés à la Covid-19 dans ces zones baignade officielles.

    En substance :
    - le risque de contamination par le coronavirus responsable de la pandémie Covid-19 est très faible dans l’eau de baignade. Les risques sont nettement plus importants du fait du non-respect des règles de distanciation physique entre baigneurs, sur terre ou dans l’eau, ou du non-respect des règles d’hygiène (port du masque dans les espaces intérieurs, contacts avec les surfaces des WC, poignées de portes, rampes, contacts avec les déchets…) ;
    - en cas de fortes pluies, il y aurait un risque sanitaire légèrement plus élevé sur certaines zones de baignade en rivière, qui sont potentiellement impactées par des déversements d’eaux usées non épurées, via les égouts (« déversoirs d’orage »). Dans ce cas, une procédure devrait être appliquée à titre préventif ;
    - en cas d’ouverture des zones de baignade, il faudra donc des recommandations claires à faire respecter par les gestionnaires publics et privés : respect des règles de distanciation physique entre baigneurs, à terre ou dans l'eau, ou des règles d'hygiène habituelles liées à la Covid-19.

    Dans le cadre de la phase 3 du plan de déconfinement, le Conseil national de Sécurité a annoncé le 3 juin dernier que toutes les activités estivales seraient autorisées à partir du 8 juin (à l’exception de rassemblements comme des conférences, mais aussi des parcs d’attractions et des plaines de jeux intérieures qui rouvriraient le 1er juillet).

    L’ouverture de la saison de baignade a donc pu avoir lieu à la date habituelle du 15 juin. Cela a été annoncé le 12 juin par communiqué de presse.

    Comme mentionné dans ce communiqué, des analyses spécifiques de pointe ont été réalisées dans le cadre d’un partenariat avec la SPGE sur cinq zones de baignade sélectionnées pour leurs risques potentiels de contamination fécale en cas de fortes pluies, afin de détecter la présence du coronavirus dans les eaux de baignade (mais sans pouvoir évaluer en le pouvoir infectieux).

    Les résultats de cette étude montrent qu’aucune trace de matériel génétique du coronavirus (ARN) n’a pu être trouvée dans les 5 échantillons analysés. Ceci confirme que les risques de contagion par le coronavirus dans les eaux de baignade sont considérés comme négligeables.

    Le SPW-ARNE est particulièrement attentif concernant la qualité microbiologique des eaux de cette saison 2020.

    En effet, le seul danger potentiel concernant la présence éventuelle du coronavirus SARS-CoV-2 dans les rivières concerne principalement l'afflux d'eaux usées domestiques non traitées, qui peut se produire après des pluies intenses (lors d’un orage par exemple), à la suite du débordement d'un égout ou d’un collecteur via un système de trop-plein appelé déversoir d’orage.

    Ces eaux usées (« surverses d’orage ») sont donc déversées directement dans les cours d’eau et n’aboutissent pas à la station d’épuration comme en temps normal. C’est pourquoi, en vertu du principe de précaution, après l’épisode de pluies intenses du mercredi 17 juin dernier avec un cumul de précipitations s’élevant jusqu’à 35 litres par m², le SPW-ARNE a interdit la pratique de la baignade durant 48h (jusqu’au vendredi 19 juin à minuit) dans les zones de baignade situées en rivière, le long de la Semois, de l’Ourthe et de la Lesse.

    Par mesure de précaution, le SPW-ARNE a aussi émis des recommandations aux gestionnaires concernant l’hygiène et la distanciation physique sur les zones de baignade.

    Ces recommandations figurent sur la page « Actualités » du site internet dédié aux eaux de baignade : http://baignade.wallonie.be.

    Il s’agit des mesures de distanciation physique habituelles de 1,5 m en dehors de la « bulle familiale » et de recommandations en matière de port du masque dans les espaces intérieurs, notamment à l’intérieur des sanitaires, cafétérias, en matière de lavage fréquent des mains ou de désinfection au gel hydroalcoolique, de désinfection fréquente des surfaces et de ventilation maximale des WC, de bonne gestion des déchets tels que mégots, bouteilles et canettes...

    C’est toutefois aux bourgmestres et aux gestionnaires à gérer l’affluence du public sur les sites, car le respect de la distanciation physique entre bulles familiales peut diminuer fortement la capacité d’accueil des zones de baignade. Il revient au bourgmestre de chaque commune à édicter les prescriptions à mettre en œuvre sur le terrain et qui découlent des arrêtés royaux et ministériels publiés au Moniteur belge.

    En vertu de la « nouvelle loi communale » et de ses dispositions restées fédérales, en particulier l’Article 135, §2, le Bourgmestre est responsable des aspects salubrité publique et sûreté sur le territoire de sa commune, et notamment de la prévention des épidémies.