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L'appel du secteur viticole à la suite des dégâts causés par le gel

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 349 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 02/07/2020
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Si plusieurs pans de notre secteur agricole souffrent du déficit de précipitations, le secteur viticole wallon a été particulièrement impacté par les nuits de gel des mois d'avril et de mai. Selon les exploitants, les trois quarts des vignerons wallons ont été impactés par le gel.

    Les conséquences financières pourraient s'avérer importantes, dès lors plusieurs vignerons ont demandé la réunion de la commission communale de constat de dégâts aux cultures.

    À la connaissance de Monsieur le Ministre, combien de demandes de réunions de la commission communale de constat de dégâts aux cultures ont-elles été introduites ?

    A-t-il pu rencontrer les exploitants du secteur afin de faire le point sur la situation ?

    Va-t-il, dès à présent, solliciter l'IRM afin de s’assurer qu'elle pourra rendre rapidement, si cela s'avère nécessaire, un avis pour objectiver la situation comme étant exceptionnelle ?

    En coordination avec le secteur viticole, Monsieur le Ministre envisage-t-il de mettre en œuvre des mesures de soutien afin de permettre aux exploitations de s'équiper de matériel permettant protéger les vignes du gel ?
  • Réponse du 09/07/2020
    • de BORSUS Willy
    Les gelées du mois d’avril n’ont rien d’exceptionnel et ne constituent pas un nouvel événement climatologique. Ce qui est nouveau, c’est la fréquence des hivers doux qui donnent lieu à des cycles de la vigne plus précoces, exposant non plus les bourgeons, mais les jeunes pousses à ce gel. Mes services n’ont eu connaissance que de deux commissions communales réunies pour des dégâts sur des vignes : Genappe et La Bruyère. J’ajouterais que l’Association des Vignerons de Wallonie que je soutiens ne m’a, à ce stade, pas envoyé de demande particulière à ce sujet.

    Vu le temps passé depuis ces gels d’avril et, mai, nous ne disposons pas d’argument permettant d’introduire une demande d’avis sur le caractère exceptionnel de ce gel. En outre, étant donné la période de gel d’avril 2017 reconnue comme calamité agricole, le secteur est suffisamment au courant de la procédure.

    Divers types de mesures de protection peuvent être prises ou envisagées suivant leur faisabilité technique et/ou économique :
    - préventives, par une taille ou la conduite du palissage des bois taillés adaptés à protéger les bourgeons et à en retarder le débourrement. Les tontes avant débourrement des parcelles enherbées diminuent également les risques de dégâts ;
    - supprimer les obstacles à l’écoulement de l’air (bois, haies en aval de la pente) et créer des obstacles en amont (haies) ;
    - curatives ou d’urgence, en utilisant différentes techniques permettant d’élever temporairement la température dans la zone des bourgeons et d’éviter que cette température ne descende sous les 0° C (chauffage autour des ceps, à l’aide de bougies ou de chaufferettes, brassage d’air avec des hélices, fils électriques chauffants).

    Les vignerons peuvent bénéficier d’aides ADISA, s’ils remplissent les conditions d’admissibilité, notamment pour des systèmes de protection contre le gel et les intempéries (40 000 euros), pour des aménagements horticoles (99 000 euros) et pour du matériel d’entretien de leurs cultures (10 000 euros).

    Enfin, sur des parcelles plus exposées au gel tardif, le mieux est de ne planter que des cépages plus résistants, à débourrement tardif, et à aoûtement précoce. À cet effet, les différents spécialistes en la matière (CARAH (Centre pour l’Agronomie et l’Agro-Industrie de la Province de Hainaut), Association des Vignerons de Wallonie, et cetera) peuvent conseiller les viticulteurs à ce sujet.

    Le secteur viticole wallon est un secteur que je soutiens avec détermination, de façon régulière et offensive. Ce secteur représente en effet de belles perspectives en et pour la Wallonie. Les derniers chiffres officiels font état de 1,3 million de bouteilles produites en Wallonie en 2018. Il y a par ailleurs environ 70 vignerons en Wallonie, mais tous ne sont pas encore en production ou en commercialisation.