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L'analyse des données statistiques du trafic de transit grâce aux données de téléphonie mobile

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 423 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 06/07/2020
    • de NIKOLIC Diana
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Lors de la publication du Plan urbain de mobilité de Liège, le SPW indiquait disposer de nouvelles sources de données pour analyser les flux de trafic. En effet, grâce à un marché conclu avec Proximus, les données extraites des déplacements des téléphones mobiles permettent avec une grande fiabilité de retracer les flux de trafic.

    Dans le cadre du passage des quais en circulation locale pour les camions, assortie d'une intégration dans la grande zone 30 du centre urbain de Liège, il serait intéressant de voir dans quelle mesure ces données permettent d'extraire des données spécifiques aux poids lourds.

    Si le découpage géographique ne devrait pas poser de problème (on devrait sans aucun doute pouvoir isoler le nombre de véhicules qui passent sur les quais concernés), la segmentation par type de véhicule me semble plus compliquée.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire si les données permettent ce type de recoupements ?

    D'autres outils permettent-ils d'avoir une idée précise du trafic camion de transit ?

    Par ailleurs, on impute bon nombre de passages en transit par les quais du centre-ville aux deux ports pétroliers de Wandre et de Sclessin. L'opération de chargement/déchargement du carburant prenant un certain temps, il serait peut-être possible de déterminer à partir des données de téléphones mobiles le nombre de camions concernés qui empruntent ces itinéraires.

    Ce type d'analyse a-t-elle déjà été menée par le SPW ?
  • Réponse du 26/08/2020
    • de HENRY Philippe
    Les données de téléphonie mobile (appelées également Floating Mobile Data, FMD) permettent de déterminer l’heure exacte de chacune des connexions, ainsi que la localisation précise de l’antenne à laquelle le téléphone s’est connecté.

    Bien que ces sources de données extrêmement riches sont d’un grand intérêt pour les études dans le secteur de la mobilité, elles ne permettent pas d’isoler les poids lourds passant dans une zone. L’échantillon est énorme en termes de représentativité et de nombre d’observations par unité de temps, et nécessite de puissants algorithmes pour l’analyse de ces données.
    Elles sont actuellement utilisées pour des analyses ponctuelles lorsqu’il n’existe pas de sources de données plus précises, telles que des boucles de comptage, ou des caméras avec reconnaissance des plaques (ANPR).

    Concernant d’autres outils permettant la détection du trafic de transit des camions, mon administration possède les données ViaPass via les OBU, On Board Unit. Ces dispositifs placés dans les camions d’un poids supérieur à 3,5 tonnes calculent le péage dû en fonction de plusieurs paramètres, dont le nombre de kilomètres parcourus (calculé par des signaux satellites), sur quel type de route ces kilomètres ont été parcourus et par quel véhicule (le tarif du péage dépend du poids et de la classe d'émission EURO du véhicule).

    Cependant, l’utilisation de ces données à d’autres fins que l’établissement du montant de la redevance n’est autorisée que pour la réalisation de statistiques en vue d’améliorer la gestion du trafic et sous forme anonymisée et pas, par exemple, pour la verbalisation.
    C’est donc un outil intéressant pour le cas qui nous occupe, dans la limite de l’anonymisation des informations.

    La technologie des radars tronçon via caméra ANPR pourrait également être un outil prometteur pour cet objectif. Une installation de ce type va, par ailleurs, être mise en place, dans les prochaines semaines, dans la région de Theux-Pepinster.

    À propos de la dernière remarque de l’honorable membre, étant donné que les Floating Mobile data ne permettent de visualiser que les détenteurs de smartphones sans distinguer les poids lourds, l’analyse de ces données pour déterminer les camions empruntant les itinéraires vers les deux ports pétroliers n’a pas été réalisée.

    Par ailleurs, un marché de comptage à l’échelle de la Région wallonne, appelé « trademex » est en cours de développement et permettra, lorsqu’il sera pleinement opérationnel, dans une bonne année, de combiner les données provenant des big data et des autres points de comptage, avec distinction des types de véhicules.

    Pour conclure, je partage évidemment son intérêt pour les big data. Les données de téléphonie mobile peuvent produire des données pertinentes pour évaluer les flux de déplacements. La plus-value de ce type de données vient de la grande quantité d’informations recueillies, qui permet d’atteindre une précision d’analyse supérieure à celle d’enquêtes classiques. En contrepartie, les données obtenues sont basiques.

    D’autres recherches et exploitations de ces données, telles que le projet « trademex, sont et seront effectuées dans le futur, avec croisement d’autres sources de données. Je resterai bien entendu très attentif aux développements futurs de l’exploitation de ces données.