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La fracture numérique

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 363 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 09/07/2020
    • de COURARD Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    On le sait, même si nous vivons actuellement dans l'ère du numérique, de nombreux citoyens ne sont pas connectés. Il peut s'agir de personnes âgées, de personnes vivant en milieu précaire, résidant dans une zone mal desservie en termes de connexion ou simplement dépourvue d'équipements … Notons que d'après l'étude réalisée par l'Agence du Numérique (baromètre 2019) cette fracture du numérique que l'on nomme aussi « illectronisme » concerne encore 11 % des citoyens wallons.

    Malheureusement, le confinement n'a fait que de renforcer l'isolement de ces personnes éloignées du numérique. La numérisation des démarches administratives en forte augmentation en temps normal s'est considérablement accentuée en ces temps de crise où tous les guichets affichaient porte close. Certains pays ont néanmoins su profiter de cette situation, tout comme la France. En effet, à l'initiative de la coopérative MedNum, un numéro d'appel permettant de rompre l'isolement de ces citoyens « déconnectés » a été mis en place et a récolté un franc succès. Les près de 2000 médiateurs numériques bénévoles ont récoltés plus de 10 000 appels.

    Quelles sont les mesures prises à l'heure actuelle afin de lutter contre cet « illectronisme » dans notre région ?

    Le système évoqué ci-dessus est-il applicable en Wallonie ?

    La mise en place d'un tel centre d'appel a-t-elle été étudiée durant ce confinement  ?
    Si oui, pourquoi n'a-t-il pas été possible de concrétiser cette action  ?
    Sinon, est-il possible que cela soit mis en place  ?

    Cela est-il envisageable si confinement il devait y avoir à nouveau  ?
  • Réponse du 20/07/2020
    • de BORSUS Willy
    La récente crise sanitaire liée à la Covid-19 a effectivement mis en lumière la fragilité de nos concitoyens en situation de fracture numérique. Or, comme le rappelle l'honorable membre à juste titre sur base des chiffres du Baromètre de maturité numérique des citoyens publié par l’Agence du Numérique, cette fracture concerne encore une fraction importante de notre population. 

    L'honorable membre a été l'instigateur, en 2005, du réseau des Espaces publics de Wallonie qui constitue un instrument essentiel de lutte contre la fracture numérique en ce qu’il permet d’accompagner les citoyens qui le souhaitent dans leurs démarches d’utilisation du numérique et cela, bien souvent au plus près de chez eux dans une structure de proximité qui renforce non seulement les compétences numériques, mais qui tisse aussi des liens sociaux indispensables. J’ai donc veillé jusqu’ici à maintenir ce réseau essentiel et à en assurer l’animation par le recours au financement de la Région wallonne. Pour les besoins plus spécifiques des demandeurs d’emploi éloignés du numérique, le Programme mobilisateur pour les TIC ou PMTIC reste évidemment la réponse la plus adéquate.

    Toutefois, ces dispositifs nés il y a une quinzaine d’années méritent sans doute une actualisation du fait de l’évolution des besoins des publics auxquels ils sont destinés ainsi que du contexte socio-économique dans lequel ils s’inscrivent. Pour cela, j’ai demandé au Service public de Wallonie et de l’Agence du Numérique de m’adresser un plan stratégique d’inclusion numérique qui prenne en compte ces évolutions dans le cadre du contexte actuel. La Fondation Roi Baudouin s’est d'ores et déjà jointe à cette ambition en finançant une consultation externe apportée par le réseau « We Tech Care », expert dans le domaine de la résorption de la fracture numérique en France et qui vient d’étendre ses services en Belgique. J’attends les résultats de ce plan stratégique dès septembre.

    Pour ce qui concerne l’initiative « MedNum » qu'il évoque, elle n’a pas, à ma connaissance, été suggérée par les acteurs de la médiation numérique en Wallonie et n’a donc pas fait l’objet d’une évaluation ni, a fortiori, d’une mise en œuvre avec le soutien de la Région. Une telle mise en œuvre, aussi pertinente et utile soit-elle, ne pourra s’envisager sans le recours à un réseau fortement structuré autour de l’inclusion numérique. Ce qui souligne sans doute encore le besoin de repenser l’ensemble du dispositif. Que l'honorable membre soit rassuré, je suis attentif à la dimension d’inclusion et que je réserverai ma plus grande attention au plan qui me sera proposé par le Service public de Wallonie et l’Agence du numérique dès la rentrée.