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La sécurisation du RAVeL de l'Ourthe

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 427 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 09/07/2020
    • de DODRIMONT Philippe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Sur mon vélo, j'ai récemment parcouru les kilomètres du RAVeL de l'Ourthe au départ de Hamoir jusqu'à Angleur.

    En cette période où le mode doux reprend place dans le quotidien des citoyens et en profitant des travaux du pont de Tilff qui vont encore perturber pour de longs mois les activités sur le RAVeL, ne devrait-il pas être envisagé en urgence quelques travaux d'entretien ?

    Ne devrions-nous pas également accélérer les procédures en cours concernant les chaînons manquants du RAVeL ?

    À la base, les RAVeL ont été créés pour assurer un confort et une sécurité optimale aux nombreux usagers qui souhaitent se balader en famille, à pied, à cheval, en vélo voire même en roller.

    Cependant, lors de mon périple, j'ai relevé quelques passages qui ne permettaient pas d'assurer sécurité et confort, les deux objectifs principalement recherchés lors de la création d'un RAVeL. 

    J'aimerais dans un premier temps attirer l'attention de Monsieur le Ministre sur plusieurs points d'ombre majeurs relevés lors de la traversée du RAVeL de l'Ourthe.

    Tout d'abord, lorsqu'en arrivant à Comblain-au-Pont, au sortir du RAVeL, quelques centaines de mètres avant le pont de la rue du Vicinal, les usagers sont obligés d'effectuer 500 mètres sur la grand-route (N654) avant de passer sur le pont et poursuivre sur le RAVeL aménagé quelques mètres à gauche du pont. Pire encore, pour les usagers qui empruntent le RAveL dans l'autre sens, ils sont obligés de traverser deux fois la grand-route, grand-route où la circulation est parfois dense comme lors du marché hebdomadaire de Comblain-Au-Pont.

    Est-il dès lors possible de réfléchir à un aménagement de ce tronçon permettant de circuler uniquement sur le RAVeL sans avoir à prendre la nationale ?

    Ensuite, moins de deux kilomètres plus loin, à peu près à hauteur du pont de Scay, les usagers sont contraints de traverser le passage à niveau sur la N633 à l'intersection de la rue du Pont et de la rue d'Aywaille. Un nouveau déficit de sécurité pour toute personne qui emprunte le RAVeL de l'Ourthe, quel que soit son moyen de locomotion. 

    Peut-on également envisager un aménagement pour cette partie relativement dangereuse du RAVeL de l'Ourthe ?

    Aujourd'hui, il n'y a même pas de marquage au sol. Cela pourrait-il, à tout le moins, être envisagé ?

    Enfin, le passage au centre d'Esneux où les cyclistes sont obligés de passer par le rond-point de la rue de la Station et ensuite de franchir quelques centaines de mètres plus loin le carrefour entre la route régionale N633 et l'avenue de la Station pour rejoindre la partie aménagée du RAVeL.

    Là aussi, il n'existe actuellement aucun marquage au sol.

    Est-il possible de remédier à cette carence ?

    Existe-t-il un projet, vu les espaces disponibles, pour y créer un espace spécifique pour les usagers faibles ?

    Par ailleurs, le tronçon actuellement non aménagé entre les entités de Comblain-la-Tour et Comblain-Fairon présente une difficulté importante pour les cyclistes, surtout pour les vélos de route. Une étude précise aurait été réalisée et elle conduirait à des aménagements spécifiques visant à la protection des parcelles traversées. On parle d'un passage suspendu.

    Qu'en est-il exactement ?

    Une évaluation du coût a-t-elle été réalisée ?

    Un agenda peut-il être annoncé pour ce chaînon manquant ? 

    J'ai également pu constater d'autres difficultés tout au long du RAVeL :
    - le manque de signalisation du côté de Chanxhe où rien n'indique qu'il faut prendre une épingle pour monter sur le pont permettant de rejoindre le RAVeL de l'autre côté de la berge;
    - l'état désastreux et dangereux de certains tronçons notamment entre Esneux et Hony à hauteur de Lhonneux ;
    - entre Tilff et Angleur, une petite passerelle est interdite à toute circulation et les usagers du RAVeL sont contraints de passer sur une portion de terrain non aménagé, très boueux et dangereux pour les cyclistes. Elle se situe plus ou moins au kilomètre 2 du RAVeL au départ d'Angleur ;
    -  enfin, le manque d'aménagements aux abords du RAVeL tels que bancs publics, poubelles, parking, aire de pique-nique doit aussi retenir notre attention.

    Monsieur le Ministre a-t-il l'intention de réaliser ces différents aménagements ?

    Selon lui, lesquels de ces aménagements méritent d'être prioritaires ?

    Y a-t-il des estimations réalisées à ce jour ?

    Compte-t-il en demander ?

    Quels sont les montants budgétaires disponibles pour améliorer la situation ?
  • Réponse du 06/10/2020
    • de HENRY Philippe
    Il paraît tout d’abord important de rappeler que si le projet général du Réseau autonome des Voies lentes (RAVeL) vise bien à aménager un maximum de sites propres spécifiquement dédiés aux usagers non motorisés tels que les piétons, cyclistes et cavaliers en se reposant sur les chemins de service des Voies hydrauliques et les anciennes lignes de chemin de fer, il est illusoire de penser qu’un itinéraire cyclable reliant des pôles aussi distants que Liège, Durbuy et La-Roche-en-Ardenne ne sera composé que de sites propres RAVeL de bout en bout. Comme expliqué sur le site Internet du RAVeL (voir page https://ravel.wallonie.be/home/tips/les-differentes-voiries-empruntees.html), un itinéraire cyclable est si possible composé en majorité de sites propres RAVeL (ou de pistes cyclables séparées), inévitablement reliés entre eux par des liaisons sur routes partagées. Ces liaisons sont proposées dans la mesure du possible sur des routes à faible circulation automobile, à vitesse réduite ou équipées de pistes cyclables. Lorsqu’il n’existe pas d’autres alternatives, ces liaisons empruntent parfois des voiries avec du trafic automobile soutenu.

    Dans le contexte du RAVeL de l’Ourthe, où un chemin de service induré continu en bord de rivière n’existait pas, il est inévitable que des liaisons sur voiries partagées doivent être empruntées entre les sites propres RAVeL.
    Rappelons aussi que le RAVeL de l’Ourthe s’inscrit dans l’itinéraire cyclable régional W7 qui vise à relier à terme le village de Lanaye (Ville de Visé) à Bouillon, en passant par Liège, Durbuy, La-Roche-en-Ardenne et Libramont.

    Tout comme l'honorable membre, je souhaiterais accélérer les procédures pour le développement des modes actifs. Cependant, la création de nouveaux sites propres RAVeL sur le RAVeL de l’Ourthe, situés en général en sites Nature 2000, nécessite non seulement des études écologiques et techniques, mais également des démarches administratives d’expropriation (lourdes et longues) et d’obtention de permis d’urbanisme. Plusieurs années sont nécessaires pour l’ensemble des procédures, avant le démarrage des travaux.

    Plus précisément, en ce qui concerne la traversée de Comblain-au-Pont, dans le cadre de son Plan communal de Développement rural qu’elle a approuvé, la volonté de la Commune de Comblain-au-Pont a été de faire passer l’itinéraire cyclable au cœur du village par la place Leblanc et de conserver du stationnement le long de la N654, empêchant toute possibilité de création d’un site propre RAVeL en bord d’Ourthe. La traversée du village de Comblain-au-Pont se fait donc sur une liaison sur routes partagées suivant la volonté de la Commune. Cette liaison a d’ailleurs été signalée/balisée sur le terrain et passe par la rue Émile Vandervelde, la rue Large, la rue du Chêne et la place Leblanc en vue de rejoindre le pont de la rue du vicinal. Ce tracé est d’ailleurs décrit et cartographié de la sorte sur le site internet du RAVeL. Il revient à la commune d’éventuellement renoncer aux places de stationnement pour permettre un aménagement plus direct.

    Au niveau de la route régionale N633 (proximité Pont de Scay), celle-ci est empruntée sur seulement 50 m et la vitesse est limitée à 50 km/h, et même 30 km/h au droit du passage à niveau. Pour améliorer la situation, une présignalisation d’avertissements de croisement d’usagers non motorisés pourrait être posée le long de la N633 pour prévenir et attirer l’attention des automobilistes. Quelques chevrons et logos vélos pourraient également être apposés au sol. Les piétons disposent de trottoirs et de passages pour piétons. La réalisation d’une passerelle accrochée au pont du chemin de fer sur l’Amblève ne me parait pas être une priorité dans le cadre du Plan RAVeL (cette passerelle n’est d’ailleurs à priori pas prévue), le passage par la rue de Liotte au trafic relativement faible ne présentant pas de problème de sécurité important.

    Dans le centre d’Esneux, dans le cadre de son Plan communal de Développement rural, la Commune d’Esneux a un projet de réaménagement complet des voiries communales et du RAVeL, visant notamment à donner plus d’espace sécurisé aux modes actifs. La sécurisation de la traversée d’Esneux est donc du ressort de la commune.

    Pour le tronçon entre Comblain-Fairon et Comblain-la-Tour, l’étude de cette zone vient de s’achever. La procédure de passation de marché va pouvoir être entamée. Il s’agit de réaliser, entre autres, sur une partie du tracé, une structure en bois sur pilotis destinée à franchir une zone spécifique protégée. Cet aménagement a été élaboré en concertation avec le Département de la Nature et des Forêts.
    La réalisation de cette liaison cyclopédestre RAVeL, au pied de l’ancienne carrière de Fairon-Chirmont, nécessite l’expropriation préalable de deux parcelles de terrain. Ce processus long est toujours en cours et est indépendant du gestionnaire. L’engagement du budget destiné à la réalisation de ces travaux, de l’ordre de 350 000 euros, est prévu en 2020. La durée de la réalisation des travaux est évaluée à 70 jours ouvrables.

    Concernant le manque d’aménagements de mobilier urbain (bancs, tables, poubelles, aires de pique-nique, parking, etc.), cette compétence relève des opérateurs touristiques locaux, dont font partie les Communes et la Province, la vocation première du SPW M&I étant d’aménager et d’entretenir la piste RAVeL et la signalisation. Le CITW, Centre d’Ingénierie touristique de Wallonie, mène actuellement une étude à l’attention des opérateurs touristiques visant à établir un référentiel pour la mise en place d’aires de repos sur le RAVeL et les itinéraires cyclables à vocation touristique. La Province de Liège est associée étroitement à l’étude, qui vise également à identifier la localisation de ces aires sur plusieurs itinéraires en Province de Liège, dont le RAVeL de l’Ourthe. Je suppose que la phase suivante verra la Province de Liège financer la mise en place de ces aires de repos, pour lesquelles des subsides peuvent également être sollicités par les opérateurs locaux auprès du Commissariat général au Tourisme.

    Pour les autres problèmes locaux mentionnés, un budget de 250 000 euros est prévu en 2020 dans le cadre du Plan RAVeL pour « Ourthe : Réhabilitation du revêtement de plusieurs tronçons du RAVeL ». La réparation de la passerelle interdite à la circulation à Colonster est inscrite dans les travaux prioritaires. Ceux-ci font l’objet d’un marché dont le cahier spécial des charges doit être publié prochainement.