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La fermeture d'hébergements collectifs temporaires pour l'accueil des sans-abris et des sans-papiers

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 213 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 09/07/2020
    • de BEUGNIES John
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Pendant la période de confinement, des salles ou bâtiments ont été mis à la disposition de sans-abris ou de sans-papiers par certaines communes, associations, ASBL, clubs, paroisses et autres. Les activités commençant à reprendre et les salles reprenant leurs activités initiales, les personnes hébergées doivent retrouver un autre toit. Et il n'est pas totalement certain que les structures d'accueil habituelles soient déjà rouvertes à 100 %.

    Madame la Ministre peut-elle dresser un état des lieux de cet hébergement pendant le confinement ?

    A-t-elle déjà prévu des mesures pour encadrer ce déconfinement afin que ces personnes ne se retrouvent dans des situations problématiques ?
  • Réponse du 31/08/2020
    • de MORREALE Christie
    Le 17 mars dernier, à mon initiative, le Gouvernement wallon a décidé de faire appel aux Gouverneurs pour prendre les mesures nécessaires à l’échelle provinciale pour organiser un accueil alternatif, avec toutes les garanties sanitaires, pour le public fragilisé sans solution d’hébergement. Ces mesures ont été prises en concertation avec les bourgmestres, les Présidents de CPAS, les structures locales d’aide ou d’hébergement et la Croix-Rouge. Les personnes visées par ces mesures sont toutes les personnes dites « vulnérables », en ce compris les personnes sans-abri, les personnes présentant une problématique de santé mentale et/ou d’assuétudes, les migrants en transit, les personnes victimes de violence conjugale ou intrafamiliale, etc.

    Dès le 18 mars, le Gouvernement, sur ma proposition, a décidé d’octroyer des moyens à différents secteurs, dont celui de l’Action sociale, via le Fonds extraordinaire de solidarité. Au-delà des interventions exceptionnelles attribuées aux Gouverneurs, un montant d’un million d’euros a été dégagé en faveur des Relais sociaux, des Maisons d’accueil, des Maisons de vie communautaire et des Abris de nuit. Il leur a été demandé explicitement de collaborer avec les Gouverneurs chargés d’un rôle de coordination dans le cadre de la phase fédérale de gestion de crise.

    Plus concrètement, à Charleroi, l’abri de nuit a été déplacé dans un hall sportif. La Ville et le CPAS ont également mis en place un accueil de 9 personnes.

    À La Louvière, l’abri de nuit a déménagé sur le site de Bouvy du 24 mars au 8 juin 2020.

    À Liège, le Collectif Astrid (mutualisation des ressources entre la Ville, la Province, le CPAS et le Relais social du Pays de Liège) a opté pour la mise en place :
    - d’un hébergement sous tente individuelle qui a permis d’observer les mesures de distanciation sociale et l’accueil individualisé des personnes sans-abri (un peu plus de 200 tentes ont été distribuées et réparties sur le territoire) ;
    - d’un lieu principal au parc Astrid qui a permis d’accueillir 70 personnes et d’où le dispatching pour l’ensemble du dispositif s’est opéré.

    La Croix-Rouge a également organisé un centre de confinement qui pouvait accueillir 30 personnes.

    Pour les personnes non symptomatiques de la Covid-19, mais nécessitant une convalescence, des chambres d’hôtel ont été réquisitionnées. De plus, pour 10 personnes évaluées de la Covid-19, mais ne nécessitant pas ou plus d’hospitalisation, un hébergement en logement individuel (logements de transit CPAS/Ville) a été mis à disposition pour permettre l’isolement complet durant le temps de convalescence prescrit.

    À Mons, ont été organisées 5 places dans 2 maisons fréquentées par 5 personnes au total pendant la pandémie, ainsi que 20 places installées préventivement dans un hall omnisports. Il n’y a eu aucune occupation. Les installations ont été démontées et pourraient être réinstallées en cas de reconfinement.

    La Ville de Namur a assuré l’ouverture d’une structure d’accueil de nuit, à la suite de la fermeture de l’abri de nuit et l’abri de nuit supplétif (au moins 66 unités/jours).

    Le lieu d’accueil de confinement a été assuré principalement par le Relais Social Urbain Namurois, le Cabinet du Gouverneur et l’administration de la Province (accueil, logistique, accueil et soins). Le Gouverneur a mis à disposition 91 chambres individuelles dans l’Internat de l’École Hôtelière du 13 mars au 7 juin 2020. 11 occupations ont été enregistrées.

    Pour le confinement des personnes migrantes, le Gouverneur, avec les associations intervenantes, a organisé des lieux d’accueil en Basse-Sambre et Chevetogne.

    À Tournai, le centre de Templeuve avait une capacité de 30 personnes et y a accueilli 6 personnes. Le centre a fonctionné du 27 avril au 27 mai.

    À Verviers, 10 lits supplétifs abri de nuit ont été mis en place au hall de Gérardchamps et gérés en collaboration avec le Gouverneur. 30 personnes ont fréquenté ces lits. De plus 10 « kots » ont été mis en place par la Maison d'accueil « L'Accueil » en collaboration avec la ville et occupés par 10 personnes.
    À noter que le 22 avril, le Gouvernement, toujours sur ma proposition, a réservé des moyens additionnels aux Maisons d’accueil, aux Maisons de vie communautaire et aux Abris de nuit. 250 euros par place agréée ont été octroyés pour un total de 610 000 euros.

    Parallèlement aux phases de déconfinement décidées par le Conseil National de Sécurité, j’ai sollicité formellement les Relais sociaux, compte tenu de leur mission de coordination et de mise en réseau des partenaires publics et privés impliqués dans l'aide aux personnes en situation d'exclusion, pour qu’ils organisent avec leurs partenaires un espace de confinement « mobilisable » en cas de besoin.

    En outre, le monitoring quotidien contenant les données épidémiologiques et les places disponibles des maisons d’accueil, des maisons de vie communautaire et des abris de nuit permet une surveillance des collectivités et un suivi sanitaire si nécessaire.

    La crise sanitaire a instauré un dialogue permanent avec les Gouverneurs provinciaux. Elle a également suscité la mise en place d’une Task-Force pour répondre aux problèmes locaux qui nécessitaient des réponses urgentes. Pour la situation des personnes sans-abri et des personnes migrantes en transit, un groupe de travail issu de la Task-force « Urgences sociales » a réuni entre autres les Centres Régionaux d’Intégration, les Relais sociaux, les Collectifs Citoyens, la Fédération des CPAS et le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. Un dialogue et une concertation permanente se sont installés tout au long de la crise sanitaire avec l’ensemble des services investis en faveur des personnes vulnérables et je compte bien poursuivre en ce sens.