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Le monitoring des forêts

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 312 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 10/07/2020
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Une récente étude de la JRC d'Ispra, publiée dans Nature, sur l'état des forêts en Europe et se basant sur des données satellitaires révèle que les besoins des pays européens en biomasse ligneuse contribuent à une augmentation significative de l'exploitation forestière.

    Entre la période 2011-2015 et celle de 2016-2018, la superficie forestière « récoltée » (c'est-à-dire, la partie d'une forêt où des arbres sont abattus et d'autres plantés à leur place) a augmenté de près de 50 %. Par ailleurs, l'étude note une augmentation de la perte de biomasse (69 %) en Europe pour la période 2016-2018 par rapport à 2011-2015.

    L'étude est plutôt rassurante en ce qui concerne la Belgique (et donc la Wallonie vu que la forêt wallonne représente 79 % de la forêt en Belgique). Elle confirme que la superficie forestière « récoltée » a légèrement décru et que la taille des parcelles forestières a elle augmenté.

    Au-delà des conclusions, interpellantes au niveau européen, de cette enquête, la méthode ne manque pas d'intérêt : l'analyse par données satellitaires.

    La Wallonie dispose-t-elle de données satellitaires pour assurer le suivi et la gestion des forêts ?

    Dans l'affirmative, ces données sont-elles mises à disposition des forestiers ou des propriétaires publics ou privés de forêts ? Suivant leur granularité, ces données pourraient être un appui formidable pour la gestion et pour l'adaptation au changement climatique.

    La Wallonie participe-t-elle à des projets européens qui ont trait à l'analyse de données satellitaires dans le contexte de la gestion forestière ?

    Plus généralement, est-il prévu d'enrichir, par des telles données, l'excellent fichier écologique (https://www.fichierecologique.be/#!/1) de l'ASBL Forêt Nature ou d'autres applications à destination du monde de la forêt ?
  • Réponse du 28/07/2020
    • de TELLIER Céline
    Dans le cadre de la gestion forestière, la Wallonie recourt couramment à l’exploitation des images satellitaires. Elle participe également, généralement via ses partenaires scientifiques, à différents projets européens. De plus, la Wallonie soutient des programmes de recherches propres via différentes actions du Plan quinquennal de Recherches forestières.

    Tout récemment encore, une expérimentation a été menée pour le suivi de la problématique des scolytes sur base de ces données satellitaires.

    De manière synthétique, il existe aujourd’hui deux grandes sources de données satellitaires :
    1) Les données « Sentinel » ont une fréquence d’actualisation de 5 jours, une résolution de 10 mètres et un nombre important de bandes spectrales. Cette source de données, fournie gratuitement par de l’Agence Spatiale Européenne, est idéale pour de la télédétection sur de très grandes surfaces ;
    2) Pour les applications demandant une résolution plus fine, il est nécessaire d’utiliser des données « LiDAR » (Light Detection And Ranging). Celles-ci fournissent des informations très précises de la structure tridimensionnelle de la forêt jusqu’à l’échelle « arbre », voire plus petit.

    Tout comme l’utilisation des données Sentinel, l’utilisation des données Lidar nécessite de bonnes connaissances pour leur traitement. Il ne serait donc pas pertinent de les diffuser à l’état brut sur des sites grand public.

    Il existe déjà, en accès libre, une série de couvertures aériennes de très haute résolution (25 cm). Cette série est renouvelée quasi annuellement depuis 10 ans.
    Le fichier écologique des essences, tel qu’il a été conçu, se veut évolutif. Les données satellitaires pertinentes, tout comme d’autres informations, l’alimenteront à l’avenir.