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La Conférence interministérielle pour les droits des femmes

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 223 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 10/07/2020
    • de VANDEVOORDE Anouk
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Plusieurs réunions ont eu lieu depuis le début de la crise sanitaire dans le cadre de la Conférence interministérielle pour les droits des femmes (CIM).

    Comme l'expliquent les associations actives dans la lutte contre les violences faites aux femmes, « la crise actuelle met en lumière la précarité des actions de prévention primaire qui visent à diminuer les violences faites aux femmes et à éviter au maximum de devoir agir dans l'urgence quand ces violences s'expriment.

    Avec le confinement, davantage de femmes sont confrontées, 24h sur 24, à des situations inextricables que beaucoup connaissaient déjà avant : stress de l'enfermement quotidien avec son agresseur, contrôle permanent des communications et des sorties, montée des tensions dues à la promiscuité, risque d'aggravation des violences et de passage plus fréquent aux violences physiques et sexuelles dans les familles… »

    Quelles décisions ont été prises dans le cadre de la CIM ?

    Quelles mesures ont été prises au niveau de la Région wallonne ?

    Quels moyens financiers ont été dégagés à cet effet ?

    Les mesures prises seront-elles pérennes ?
  • Réponse du 31/08/2020
    • de MORREALE Christie
    La première Conférence interministérielle pour les droits des femmes du 8 mai dernier entérinait un certain nombre de mesures relatives à la lutte contre les violences faites aux femmes en temps de confinement. Comme j’ai déjà pu l’évoquer à l’occasion de réponses à des questions parlementaires sur le même sujet, des mesures spécifiques visant à renforcer la prise en charge des femmes victimes de violences pendant la crise sanitaire ont été prises. Ainsi, des campagnes faisant la promotion des numéros d’appel d’urgence ont été organisées, la ligne d’écoute « Violences conjugales » a été renforcée et un subside spécifique de plus de 41 000 euros lui a été attribué, le nombre de places d’accueil a été augmenté de manière transitoire dans le respect des règles sanitaires.

    Suite aux engagements pris dans le cadre de cette première réunion, un courrier signé conjointement avec mon collègue Pierre-Yves Dermagne a été adressé aux chefs de corps de toutes les Zones de Police de la Région wallonne. Il leur est recommandé de rappeler les victimes de violences conjugales s’étant manifestées avant la crise. Si cette mesure doit s’effectuer avec prudence, elle est susceptible, selon les Pôles de ressources en violences conjugales, de générer un véritable sentiment de sécurité chez les victimes.

    De même, je suis en train de mettre en place les relais pharmacies pour les victimes de violences conjugales, à l’échelle de la Région wallonne ; et ce, en collaboration avec les associations de pharmaciens (dont l’APB et l’AUP), les villes qui ont déjà mené de tels projets pilotes ainsi que les pôles de ressources « violences conjugales ». Cette mesure, qui devrait pouvoir être concrétisée avant l’automne, constituera un nouveau relais de proximité non négligeable pour les victimes.

    Durant les réunions préparatoires en vue de la seconde réunion, plusieurs auditions ont eu lieu. Les associations coupoles CFFB, Vrouwenraad et Vie féminine ont été entendues ainsi que deux Commissaires de la Zone de police Bruxelles-Ixelles.

    Suite à ces échanges, et au vu de l’ampleur de la tâche, il a été décidé d’aborder les violences faites aux femmes de manière approfondie et sous un angle systémique.

    Ainsi, les questions liées à la monoparentalité, à l’accès à une rémunération juste ou encore aux violences obstétriques seront traitées dans un second temps.

    En matière de violences faites aux femmes, sur base de recommandations réalisées par le GREVIO dans son rapport intermédiaire adressé à la Belgique et des auditions d’experts, il a été décidé de diviser le travail en quatre sous-groupes, sur base des quatre axes de la Convention d’Istanbul, à savoir les Politiques intégrées et la recherche, la Prévention-sensibilisation, la Protection-soutien et enfin les Poursuites.

    Chaque groupe de travail est piloté par une ou plusieurs entités, qui a identifié une liste de thématiques à mettre sur la table de la CIM DDF. La liste complète reprenant les thématiques de travail de l’ensemble des groupes a fait l’objet de débats et a été approuvée à la CIM de ce 26 juin.

    Il a été décidé de ne porter à la CIM que les thématiques qui nécessitent une coordination importante entre les différents niveaux de pouvoir.

    Il nous faut maintenant passer de la parole aux actes et avoir un impact significatif à tous les niveaux de la chaine d’intervention ; qu’il s’agisse d’améliorer l’enregistrement de nos données statistiques relatives aux victimes, de renforcer la formation des professionnels de première ligne avec une perspective de genre, de généraliser l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle dès le plus jeune âge, de généraliser les systèmes d’alarme harcèlement pour protéger les victimes à haut risque, ou encore de mettre en œuvre un outil performant d’évaluation des risques à tous les niveaux d’intervention…