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L'égalité homme-femme

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 224 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 10/07/2020
    • de VANDEVOORDE Anouk
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    L'Union européenne n'a enregistré que des progrès modérés ces dernières années sur la plupart des 17 objectifs de développement durable de l'ONU. Pire, elle s'est écartée de l'objectif « égalité entre les sexes », selon Eurostat. En effet, les disparités entre hommes et femmes se seraient accrues au détriment des femmes sur le marché du travail.

    Quelle est l'analyse de la situation de Madame la Ministre en Wallonie ?

    Quelles actions a-t-elle effectuées depuis le début de la législature pour essayer de diminuer les inégalités entre hommes et femmes ? Avec quels effets ?

    Quelles sont ses ambitions en la matière ?
  • Réponse du 31/08/2020
    • de MORREALE Christie
    Selon le rapport de l’IEFH sur l'écart salarial publié en novembre 2019 (chiffres pour 2017), l'écart salarial en Belgique est actuellement de 9,6 %. De 2014 à 2017, l'écart salarial des salaires annuels bruts a diminué de 24,5 % à 23,7 %. Une fois corrigé sur base du temps de travail, l'écart de rémunération est toujours de 9,6 % (contre 10,9 % en 2014).

    Cette situation est le reflet d’une multitude d’entraves sociales auxquelles les femmes doivent faire face encore aujourd’hui. En effet, parmi les salariés à temps partiel, plus de 80 % sont des femmes. Par ailleurs, les femmes subissent une ségrégation horizontale qui les cantonnent spécifiquement dans des métiers dits typiquement « féminins », à savoir dans les secteurs moins bien rémunérés du soin, de l’éducation ou encore du social. Les stéréotypes de genre ont un impact non négligeable dans le champ de l’éducation ainsi que dans le choix de la formation et de l’orientation professionnelle.

    À cette ségrégation horizontale peut s’ajouter une ségrégation verticale, plus communément appelée « plafond de verre ». Il s’agit ici d’un ensemble de barrières invisibles, créées à la fois par des préjugés et stéréotypes ou encore par le mode de fonctionnement des organisations qui empêchent les femmes d’accéder à des fonctions hiérarchiques supérieures.

    Si les politiques de quotas font leurs preuves pour réduire en partie ces discriminations, elles ne sont certainement pas suffisantes. Un long travail de sensibilisation, de prise de conscience et de changement de mentalité doit s’opérer pour que les femmes puissent enfin disposer des mêmes droits que les hommes.

    En tant que Ministre de l’Emploi et de la Formation, mais aussi avec ma casquette des droits des femmes, la question de l’égalité entre les femmes et les hommes est au cœur de la réflexion et guide chacune de mes actions.

    C’est pourquoi j’entends développer des actions fortes pour booster l’entreprenariat féminin afin de mieux outiller les femmes qui désirent se lancer, renforcer leurs réseaux, ou encore organiser des workshops. Un budget de 150 000 euros a été dégagé à cet égard.

    Par ailleurs, j’entends également agir pour amener les femmes dans les métiers porteurs d’avenir et dans les secteurs où elles restent actuellement minoritaires, notamment dans les Stem (sciences, technologies, ingénierie, mathématiques).

    Enfin, les inégalités entre hommes et femmes sont présentes dans bien d’autres secteurs que celui de l’emploi. J’ai, en tant que Ministre des droits des femmes, la tâche de rendre effective l’application du gendermainstreaming. La Wallonie s'est en effet engagée à intégrer la dimension de genre dans chaque domaine politique afin que les inégalités existantes soient éliminées et que les politiques publiques ne créent ni ne renforcent les inégalités entre les femmes et les hommes. Ainsi, un deuxième « plan genre » intégrant la dimension de genre dans l’ensemble des politiques wallonnes est en préparation avec la collaboration de l’ensemble des Ministres du Gouvernement. Il devrait être validé par le Gouvernement à l’automne.