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L'entretien des terrains de golf en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 328 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 14/07/2020
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le monde du golf s'adapte à la nouvelle priorité du respect de l'environnement et de la biodiversité. L'association francophone belge de golf, l'AF Golf vient de signer un partenariat avec GEO Foundation et s'est engagée sur une stratégie environnementale à long terme en vue d'améliorer la qualité de l'air, optimiser l'utilisation de l'eau et minimiser les émissions carbones. Ce programme permettrait aux 37 clubs de golf une évolution éco-responsable, de recensement de la biodiversité présente sur les terrains et de consacrer des zones plus larges à la préservation de cette biodiversité.

    Toutefois, les clubs de golf ainsi engagés à préserver l'environnement se trouvent dans une situation compliquée quant à la préservation de leur « green ». En effet, les terrains se détériorent depuis l'entrée en vigueur du décret du 1er juin 2018 sur l'interdiction de l'usage des produits phytopharmaceutiques pour l'entretien des greens. Tous les produits phytopharmaceutiques sont interdits, ce qui inclut des produits issus de l'industrie chimique, mais aussi des produits phyto biologiques (substances de base, produits naturels, produits agréés en agriculture biologique…) qui permettraient de les remplacer. Il est donc impossible de mettre en place des alternatives naturelles et cela déstabilise tout un secteur économique et sportif. Pourtant au vu de son engagement récent, l'AF Golf est favorable à la mise en place de solutions durables et respectueuses de la nature. La Flandre, mais aussi d'autres pays octroient, eux, des dérogations pour l'utilisation de produits phyto d'origine biologique.

    L'engagement de l'AF Golf en faveur de l'environnement est intéressant. Dès lors, quelles pourraient être les solutions ou dérogations envisagées pour éviter à ce secteur la détérioration de ces « greens », tout en respectant son engagement au respect de l'environnement et de la biodiversité ?
  • Réponse du 25/09/2020
    • de TELLIER Céline
    Il est positif que le secteur des golfs s’engage en faveur de la protection de l’environnement et de la biodiversité.

    Cet engagement est en partie lié à des obligations incombant à l’ensemble des gestionnaires d’espaces publics.

    En effet, les terrains de sport sont soumis à l’arrêté du Gouvernement wallon du 11 juillet 2013 et à l'article 5 qui interdit l'usage de produits phytopharmaceutiques sur les terrains de sport accessibles au public.

    Cette interdiction a été décidée en 2013 et est effective depuis le 1er juin 2018.

    En novembre 2018, soit 5 mois après l’interdiction d’utilisation de PPP sur les surfaces engazonnées de sport, la Greenkeepers’ Association of Belgium (GAB) rapportait lors d’une séance plénière du Comité régional PHYTO :
    * Que différentes techniques de gestion culturale pouvaient prévenir l’apparition de pathogène (principalement fongiques) et stimuler les défenses naturelles des graminées.
    * Que l’usage de substances de base (comme les sucres, la chitine ou la silice) pouvait aussi stimuler la physiologie des plantes et limiter les attaques de pathogènes. ;
    * Qu’il n’y avait pas de solution alternative aux PPP pour lutter spécifiquement contre les adventices dicotylées (c’est-à-dire remplacer les herbicides sélectifs). Toutefois, les méthodes de désherbage mécanique ou à la vapeur d’eau peuvent remplacer les herbicides totaux. Les herbicides totaux naturels, à base d’acide pélargonique par exemple, seraient utiles ; et,
    * Que l’usage de biopesticides de type insecticide, à base de bactéries par exemple, était la seule solution alternative aux PPP pour lutter contre les insectes.

    Même s’il existe quelques biopesticides pour l’application sur terrains de golf en Belgique, une difficulté réside dans le manque de produits agréés pour un usage sur les terrains de sports et dans l’absence d’une définition légale du terme « biopesticide » même si des travaux sont en cours par le Fédéral à ce sujet.

    Afin d’aider au respect des obligations, l’ASBL ADALIA 2.0, financée pour ce faire par la Wallonie, va redévelopper ses contacts avec ces gestionnaires de terrains de sport engazonnés.

    Une nouvelle rencontre avec le secteur sera organisée avec le cabinet afin d’avoir un état des lieux précis et une présentation plus détaillée de la nouvelle stratégie environnementale du secteur des golfs.