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Les perspectives d'une union "rail-aérien"

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 136 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 14/07/2020
    • de WITSEL Thierry
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Monsieur le Ministre a récemment évoqué une piste de réflexion qui serait une union « rail-aérien ». Concernant l'aéroport de Charleroi, il souhaite une liaison avec Bruxelles. Il a également évoqué une traversée ferroviaire qui démarrerait de Lille passant par Mons, Charleroi, Namur, Liège pour finir en Allemagne, soit une véritable dorsale wallonne. Concernant Liège, cette suggestion s'inscrit dans le développement du fret que le confinement a encore renforcé.

    Dès lors, comme lui, je pense qu'il serait particulièrement opportun de proposer une solution alternative au fret routier, particulièrement polluant et dont l'impact sur nos routes est non-négligeable. La principale question qui se pose est celle du financement. En la matière, nous savons que la répartition au sein de la SNCB n'est pas à l'avantage de la Wallonie, c'est la raison pour laquelle il soulève l'idée de recourir à l'Europe pour compléter le montage financier.

    Monsieur le Ministre a-t-il concerté le Ministre fédéral Bellot sur cette thématique qui le concerne également ? Si oui, comment envisage-t-il une collaboration ?

    À combien de millions d'euros estime-t-il ces projets ambitieux ? Ces montants sont-ils inscrits dans le plan pluriannuel de la SNCB ?

    Un dossier a-t-il déjà été introduit à l'Europe afin de leur demander un soutien économique ? Par quel biais envisage-t-il cette intervention : FEDER, prêt à taux zéro, cofinancement, intervention directe par le biais du Fédéral ?

    En ce qui concerne la mise en œuvre de cette proposition, comment compte-t-il concrètement y travailler ?
  • Réponse du 11/08/2020
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Comme je l’ai effectivement dit dans la presse, il me semble essentiel que les aéroports wallons soient connectés d’une manière ou d’une autre avec le rail et ce, aussi bien dans le cadre du développement de leurs activités que dans un objectif de lutte contre le réchauffement climatique.

    La problématique n’est pas neuve et il est vrai qu’à ce jour une solution n’a pas encore pu être dégagée entre les différents acteurs.

    La Région et nos aéroports ne sont cependant pas restés inactifs dans ce domaine.

    Ainsi, Liege Airport a développé depuis plusieurs années, avec d’autres aéroports européens et les sociétés de chemin de fer nationales, le projet Carex. Celui-ci consiste à relier des aéroports frets importants entre eux via le TGV ; celui-ci étant moins énergivore et plus efficace sur des distances de moins de 1 000 km.

    Liège a bien avancé dans ce projet puisque :
    - la maîtrise foncière est acquise : les terrains concernés par le projet sont propriété de la SOWAER et réservés au plan de secteur ;
    - les études de faisabilité technique et économique ont été réalisées avec le soutien financier du Gouvernement wallon de la Commission européenne ;
    - le dossier de demande de permis est prêt à être déposé.

    Le projet est toutefois à l’arrêt pour l’instant, car les autres partenaires européens (Paris, Lyon, Amsterdam) sont de loin beaucoup moins avancés et que d’autres se sont retirés (Londres suite au Brexit) ou sont intéressés , ais ne franchissent pas le pas (l’Allemagne) et qu’enfin les sociétés de chemin de fer nationales et gestionnaires de réseaux ferrés ne font pas toujours preuve de beaucoup de dynamisme.

    Liege Airport est, comme moi, convaincu que le transport de marchandises par rail est complémentaire à l’aérien et non concurrent. Preuve en est, outre le projet Carex, du succès des liaisons ferrées entre la Chine et Liège dont un grand nombre est exploité pour compte d’Alibaba et qui arrivent à la plateforme de transbordement rail-route de Liège Logistics située à 1,5 km de l’aéroport.

    En ce qui concerne l’aéroport de Bruxelles-Charleroi, celui-ci accueille aujourd’hui plus de 8 millions de passagers.

    La présence d’une liaison ferroviaire efficace apparaît donc comme une nécessité afin de favoriser la mobilité douce et la complémentarité des modes de transport.
    C’est ainsi qu’un projet de gare implantée directement sur le site de l’aéroport a déjà pu être envisagé avant d’être abandonné pour des raisons budgétaires , ais également au vu de la contestation de riverains.

    Le bon sens commande de créer une complémentarité avion/train et cela nécessite que des choix soient faits notamment au niveau du Gouvernement fédéral.

    Des investissements publics importants ont été consentis pour renforcer les connexions ferroviaires au niveau de l’aéroport de Zaventem implanté en Flandre, il semble donc logique de réaliser des investissements pour un aéroport public qui a un impact économique régional et national.