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Le nouveau rôle des conseillers du FOREm

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 237 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 15/07/2020
    • de PAVET Amandine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Comme le prévoyait la Déclaration de politique régionale, le Gouvernement wallon vient de terminer le plan pour la réforme du FOREm. Dans les changements, nous notons que les conseillers du FOREm vont désormais vérifier les démarches de recherches d'emploi.

    Quelles formations sont prévues pour les conseillers du FOREm ?

    Comment va-t-on s'assurer que le contrôle ne prenne pas le pas sur l'accompagnement ?
  • Réponse du 01/09/2020
    • de MORREALE Christie
    Le FOREm dispose en son sein d’une direction « Académie » en charge de la formation du personnel et en particulier des conseillers. L’offre de service de l’Académie est construite sur une dynamique de parcours de développement des compétences par fonction. Elle vise à soutenir le FOREm dans sa transformation organisationnelle et dans la transition numérique nécessaire, notamment, à la mise en place du nouvel accompagnement des chercheurs d’emploi. Dans ce sens, elle intègre déjà à ce jour bon nombre de modules visant à garantir un accompagnement personnalisé du demandeur d’emploi et des employeurs.

    L'objectif des parcours est de proposer une réponse adéquate et complète aux besoins de compétences que les collaborateurs doivent développer, dès leur prise de fonction et tout au long de l'exercice de leur métier.

    Chaque conseiller a accès à un programme de formation qui se décline en 3 parties :
    - les incontournables du métier : un ensemble de modules « obligatoires », à suivre durant les 6 premiers mois d’occupation ;
    - les essentiels du métier : une offre de consolidation à suivre idéalement avant la fin de la première année sous forme de modules individualisés ;
    - la formation continue : une offre évolutive, en fonction des besoins identifiés par le collaborateur et son manager, et dans un esprit de développement permanent.

    Outre la maîtrise des outils et procédures, une attention toute particulière est apportée à l’appropriation des compétences relatives à l’attitude coach, des compétences numériques et des connaissances en matière socio-économique.

    Dans le cadre de la mise en place de l’accompagnement TIM, la structuration du parcours de formation des conseillers se fera sur base de la logique « incontournables/essentiels/formation continue », expliquée ci-dessus, afin, d’une part, de s’assurer de l’appropriation des compétences de base « standard » de la fonction et, d’autre part, de prendre en considération le profil spécifique de chaque conseiller compte tenu de sa fonction d’origine. Le parcours s’articulera autour des axes suivants :
    * Philosophie globale de l’Accompagnement orienté coaching et solution : veiller à la bonne compréhension et surtout à l’appropriation par le conseiller des finalités de sa fonction, à savoir apporter une réponse aux besoins du chercheur d’emploi en vue de son insertion durable dans un emploi de qualité, en tenant compte de sa situation personnelle. Cette partie du parcours est développée dans une logique de « socle commun à l’ensemble des fonctions de l’Accompagnement TIM » et se veut évolutive en fonction du déploiement des différentes phases.
    * Philosophie de la fonction e-conseiller : cette partie du parcours se focalisera sur la finalité du métier de e-conseiller.
    * Outils, processus et cadre réglementaire : tant la partie « outils digitaux » que les procédures liées à l’e-conseil seront abordées dans cette partie du parcours.
    * Compétences portant sur les différentes postures liées à la fonction : conseil, accompagnement, mobilisation, évaluation. Cette partie de la formation portera sur les compétences tant techniques que comportementales visant à assurer une prise en charge optimale et une agilité dans l’activation des différentes actions de suivi et d’accompagnement nécessaires. Il s’agit probablement d’une des parties les plus déterminantes du parcours dans la mesure où il s’agira de permettre au conseiller d’apprendre à adapter sa posture dans une dynamique situationnelle et d’intégrer la dimension évaluative dans sa pratique. Les modules déjà existants, portant sur l’attitude coach, seront optimisés afin de prendre en compte cette dimension spécifique d’agilité.
    * Connaissance de l’environnement socio-économique : une attention particulière sera accordée à la connaissance des acteurs, des réalités du marché de l’emploi et des secteurs d’activité ainsi qu’à la maîtrise de l’offre de service disponible, notamment en matière de formation professionnelle.

    L’offre de service de l’Académie sera déployée graduellement à partir de 2021 en intégrant la logique des 5 axes mentionnés ci-dessus pour chacune des fonctions clés du dispositif global de l’Accompagnement TIM.

    La mise en place de l’accompagnement orienté coaching et solutions des chercheurs d’emploi implique l’intégration au sein du processus d’accompagnement d’une démarche d’évaluation des actions mises en œuvre par le demandeur d’emploi en vue de s’insérer durablement sur le marché de l’emploi. Il s’agit en effet de rencontrer le prescrit du cadre normatif fédéral en matière de contrôle de la disponibilité active. L’objectif est donc d’évaluer, régulièrement et lors de chaque interaction avec le demandeur d’emploi, les efforts consentis par celui-ci en vue de son insertion dans le marché du travail.

    Si l’évaluation comprend le contrôle de la disponibilité du chercheur d’emploi, son objectif premier reste l’optimisation du processus d’accompagnement. Le conseiller doit aider le demandeur d’emploi à remplir ses obligations et s’assurer qu’il est en capacité d’y parvenir. Ce n’est pas simplement un contrôle de type « fait ou pas fait », mais davantage une évaluation continue prenant en compte différentes facettes liées au vécu de la personne, au contexte socio-économique dans lequel elle évolue, à ses compétences, à son degré d’autonomie, etc.  Cette évaluation continue vise à éviter autant que possible que le demandeur d’emploi stagne ou décroche de son parcours d’accompagnement et se mette donc en risque par rapport à ses droits et obligations, en particulier lorsqu’il est en stage d’insertion ou indemnisé.

    Si le demandeur d’emploi n’est pas en capacité d’entreprendre les actions définies, soit parce qu’il n’est pas suffisamment autonome soit par ce qu’il ne collabore pas aux actions proposées, le conseiller mettra tout en œuvre pour le soutenir de manière plus cadrée. Cet accompagnement plus intensif n’atteint pas ses objectifs, le conseiller conviendra avec le demandeur d’emploi d’un plan d’action formel dont les étapes de suivi et les échéances seront clairement définies et imposées au demandeur d’emploi. En cas d’insuccès lié à un manque d’implication du demandeur d’emploi, le conseiller sera habilité à ouvrir un dossier de litige auprès du Contrôle à l’issue d’une procédure normée, clairement établie et communiquée au demandeur d’emploi dans le cadre de son parcours d’accompagnement.

    L’évaluation continue du chercheur d’emploi vise toutefois, avant tout, à adapter le processus d’accompagnement à la situation du demandeur d’emploi et aux difficultés qu’il rencontre. Ce n’est qu’en ultime recours que l’évaluation continue du chercheur d’emploi sera susceptible d’aboutir à une sanction dans le cadre du contrôle de la disponibilité.

    L’évaluation continue du chercheur d’emploi se veut constructive et au service du chercheur d’emploi et de son accompagnement. Elle s’inscrit dans la philosophie globale de la réforme TIM : proposer, dans une optique de coaching et de mobilisation, un accompagnement sur mesure au chercheur d’emploi, s’appuyant sur les talents de ce dernier tout en répondant à ses besoins et adapté à sa situation, en vue de favoriser son insertion durable dans un emploi de qualité.