La proposition de Resa de développer une filière wallonne de production de compteurs intelligents
- Session : 2019-2020
- Année : 2020
- N° : 396 (2019-2020) 1
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Question écrite du 15/07/2020
- de NIKOLIC Diana
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Même si un même modèle de compteur est actuellement déployé tant en Flandre qu'en Wallonie, rien n'est encore prévu au-delà de 2023. L'idée est donc que la Wallonie puisse mettre ses compétences en réseau pour produire les compteurs communicants de demain sur son territoire.
Cela constituerait assurément un domaine porteur de valeur ajoutée, locale, pour laquelle la Wallonie dispose de toutes les compétences.
Comme pour la filière « masques » relocalisée sur notre sol, cela permettrait de rester maîtres de notre production et approvisionnement, ainsi que Monsieur le Ministre l'a à plusieurs reprises répété tant au sein de notre assemblée que dans les médias en tirant les conclusions de la crise sanitaire et économique.
Que pense-t-il de cette idée ?
Cette piste de production a-t-elle déjà fait l'objet de réflexions par le passé ?
Et sinon, ce secteur pourra-t-il être intégré dans la réflexion « Get up Wallonia ! » ou s'agit-il d'une problématique sans lien avec la crise sanitaire qui peut être envisagée en parallèle ?
À l'instar de Deltrian pour les masques, pourrait-on envisager d'identifier des opérateurs industriels susceptibles de mettre en place cette production ?
Réponse du 20/07/2020
- de BORSUS Willy
Actuellement, les compteurs double flux de RESA sont les mêmes compteurs que ceux d’Ores et Fluvius (GRD flamand), du moins pour la période de déploiement jusqu’en 2023. Ils sont majoritairement achetés à des firmes allemande, française ou suisse telles que Itron, Landis&Gyrr ou Sagemcom qui sont des groupes internationaux dont les lignes de production et d’assemblage se trouvent à l’étranger (Tunisie, Maroc, Chine, etc.).
En ce qui concerne le marché potentiel, il y a lieu de rappeler que les Gestionnaires de réseaux de distribution wallons sont propriétaires d’environ 2 millions de compteurs résidentiels (Gaz/Elec), qui devront tôt au tard, en fonction du choix politique de déploiement, être remplacés par des compteurs double flux. Ce remplacement s’étalera sur une longue période, car la durée de vie moyenne d’un compteur smart est d’environ 15 ans, ce qui signifie que lorsqu’un premier roll-out sera terminé, il faudra nécessairement recommencer à remplacer les premiers compteurs installés. En termes économiques, cela signifie qu’il y a un marché stable. Par contre, force est de constater que le volume de ce marché est extrêmement limité au niveau wallon et belge, si on le compare au volume des marchés européens et internationaux.
Pour être compétitif, produire en Wallonie seulement 2 millions de compteurs à destination du marché wallon ou belge n’est probablement pas suffisant. Il faudrait donc viser d’autres marchés et exporter. Je suis donc à ce stade sceptique sur le fait que des industriels wallons se lancent pour le marché wallon uniquement.
Par contre, l'association européenne des Gestionnaires de réseaux de distribution (EDSO) discute actuellement d’une relocalisation en Europe de la fabrication de ces compteurs, faisant suite à une récente étude sur le sujet. Cette étude recommande la mise en place de normes européennes pour ces compteurs. Si c’est bien le cas, les producteurs vont devoir faire évoluer leurs produits, ce qui pourrait les amener à relocaliser certaines chaines de production. Dans ce cas, il est clair que le Gouvernement serait favorable au déploiement de cette filière en Wallonie.