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L'organisation du télétravail au sein de la fonction publique wallonne

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 220 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 24/07/2020
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Une enquête menée en juin 2020 par le secrétariat social SD Worx et l'Union wallonne des entreprises (UWE) nous informait que, selon 92 % des entreprises wallonnes interrogées, le télétravail se déroule aussi bien, voire mieux que prévu.

    Neuf employeurs sur dix devraient ainsi continuer à offrir à leurs collaborateurs la possibilité de faire du télétravail, alors qu'ils n'étaient que 50 % avant la crise. Deux employeurs sur cinq souhaiteraient augmenter le recours au télétravail.

    La tendance qui se dessine veut donc que le télétravail continue à se développer et soit ainsi appelé à devenir structurel. Ainsi, après la crise, une personne sur trois travaillera de manière structurelle depuis son domicile.

    À la lumière de ces éléments, Madame la Ministre voudrait-elle m'informer dans quelles proportions les membres du personnel de la fonction publique wallonne ont recours au télétravail occasionnel et au télétravail régulier ?

    Qu'en est-il des outils collaboratifs déployés, du matériel et de l'assistance informatique mis à leur disposition ?
    L'infrastructure IT est-elle adaptée à un recours plus important à ce mode de travail ?

    Le 27 avril dernier, le Gouvernement a chargé le collège des fonctionnaires généraux de déterminer les impacts et les besoins informatiques particuliers résultant de la gestion de la crise de la Covid-19 par le SPW et les UAP .

    Quelles sont les grandes lignes des conclusions présentées ?

    Comment entend-elle tirer parti des enseignements et des opportunités que la crise a générés pour repenser les modes de travail à l'heure où le télétravail séduit une proportion significativement plus grande d'agents de la fonction publique wallonne ?

    Quelles balises entend-elle définir afin que le service rendu aux citoyens, le bien-être au travail des agents du SPW et des UAP, auxquels s'ajoutent, en filigrane, des enjeux de mobilité, soient, dans cette perspective, optimisés ?

    Une concertation sociale visant à s'accorder sur la politique à mener au sein de la fonction publique wallonne relativement au télétravail s'opère-t-elle ?

    A-t-elle déjà entretenu des discussions avec les partenaires sociaux à ce propos ou le projette-t-elle ?
  • Réponse du 12/08/2020 | Annexe [PDF]
    • de DE BUE Valérie
    Je remercie l’honorable membre pour sa question, car elle va me permettre de faire le point sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur.

    À la question relative à une étude sur la proportion des membres de la fonction publique wallonne qui ont recours au télétravail occasionnel et régulier, je puis fournir, pour le SPW, les données suivantes :
    - 185 personnes ont effectué du télétravail occasionnel au moins un demi-jour en 2020 (entre 1 et 2 % du personnel) ;
    - 2 121 personnes bénéficient actuellement d’une autorisation de télétravail d’au moins un jour par semaine (environ 21 % du personnel) ;
    - 4 007 personnes ont réalisé au moins un jour de télétravail exceptionnel Covid-19 dans le courant du mois de juillet 2020. Sur ces 4 007 travailleurs, 2 279 n’avaient pas d’autorisation de télétravail régulier (soit environ 57 % des personnes ayant réalisé du télétravail exceptionnel Covid-19).

    Bien entendu, le confinement lié à la pandémie de la Covid-19 a quelque peu changé la donne, et le nombre d’autorisations de télétravail « régulier », c’est-à-dire, accordé en application de l’arrêté du Gouvernement wallon du 5 décembre 2019, ne cesse d’augmenter. En effet, selon une enquête menée pendant cette période, 43 % des travailleurs ayant télétravaillé pendant la pandémie qui ne bénéficiaient pas du télétravail régulier souhaitent continuer à faire du télétravail et ont l’intention d’introduire une demande. Ce constat vaut également pour le personnel encadrant ayant répondu à l’enquête. En effet, 42 % d’entre eux ayant expérimenté le télétravail pendant la crise alors qu’ils ne bénéficiaient pas de télétravail régulier souhaitent également introduire une demande de télétravail régulier. (voir graphiques en annexe)

    Concernant la deuxième question relative aux outils collaboratifs déployés, au matériel, et à l’assistance informatique mis à disposition des agents, je tiens ici à souligner qu’un travail remarquable a été réalisé par les équipes du département informatique du SPW, pour permettre la continuité des activités du SPW dans un contexte qui a radicalement changé du jour au lendemain.

    Toute la politique d’accès aux différentes ressources informatiques du SPW a dû être complètement changée pour permettre des accès distants massifs tout en préservant, d’une part, un niveau de convivialité suffisant pour les utilisateurs, pour une partie desquels c’était d’ailleurs la première fois qu’ils travaillaient à distance et, d’autre part, un niveau de sécurité suffisant, puisque l’honorable membre n’est pas sans savoir que la Covid a aussi donné lieu à une augmentation de la cybercriminalité.

    Le déploiement des outils collaboratifs a été finalisé, la fourniture de PC portables et de smartphones a été accélérée, le service « desk » a été renforcé, les opérations techniques se sont déroulées de manière transparente pour les utilisateurs, la coordination a été améliorée et une communication régulière mise en place de sorte que 80 % des personnes sondées lors de l’enquête de satisfaction mentionnée ci-dessus se sont estimées satisfaites des outils leur permettant de réaliser leur travail à distance et que, de façon générale, les agents consultés ont été très satisfaits des outils collaboratifs déployés, du matériel et de l’assistance informatique mis à leur disposition.

    Au vu des tendances de croissance du télétravail qui s’annoncent dans le contexte de la crise, des mesures complémentaires ont également déjà été prises. Elles visent tout d’abord à poursuivre l’accélération du remplacement des PC fixes par des portables afin de terminer l’opération d’ici fin 2020/début 2021. Cela concerne malgré tout encore presque 2 000 PC en fin de vie. Elles visent aussi à assoir dans la durée des mesures de sécurité complémentaires pour réduire divers risques qui ont de facto augmenté suite précisément à la généralisation des portables, de la mobilité et des accès distants.

    L’ensemble de ces mesures ont bien évidemment un coût, qui se chiffre en millions d’euros au vu du nombre d’agents du SPW dont le budget devra être validé par le Parlement. Il en va clairement de la pérennité de fonctionnement de notre administration.

    Comme l’indique l’honorable membre, le 27 avril 2020, le Gouvernement a bien chargé le Collège des fonctionnaires généraux dirigeants de déterminer également les impacts et les besoins informatiques particuliers résultant de la gestion de la crise pour les UAP, mais le SPW attend toujours un certain nombre d’informations déterminantes à ce sujet. Les grandes lignes des conclusions de cette analyse n’ont donc pas encore été présentées.Les grandes lignes des conclusions de cette analyse n’ont pas encore été présentées. En effet, le SPW attend toujours un certain nombre d’informations déterminantes pour tirer les conclusions concernant l’impact et les besoins informatiques résultants de la gestion de la crise Covid-19.

    Au sujet de la question relative aux enseignements et opportunités que la crise a générés pour repenser les modes de travail à l’heure où le télétravail séduit une proportion significativement plus grande d'agents de la fonction publique wallonne, je l’informe que la fonction publique wallonne avait déjà conscience des enjeux et défis qui se présentaient à elle avant la pandémie de coronavirus.

    Le confinement n’a fait que précipiter la réflexion déjà en cours et faciliter l’expérimentation de nouvelles pratiques managériales. À titre d’exemple, depuis le 1er janvier dernier, le nouvel arrêté que le Gouvernement a adopté sur le télétravail, sur ma proposition, a rendu le télétravail beaucoup plus accessible au sein de la fonction publique wallonne pour tous les membres du personnel dont la fonction s’y prête, dans des délais beaucoup plus réduits, et au travers de procédures simplifiées.

    Je reste convaincue que le télétravail s’inscrit dans une politique RH globale à repenser dans son ensemble afin de permettre à la fonction publique de faire face aux défis et enjeux qui se présentent à elle. Dès lors, le recours au télétravail tel qu’il est envisagé depuis le 1er janvier 2020 sera repensé dans le contexte général des autres pratiques managériales déjà en cours de réflexion.

    L’honorable membre m’interroge également sur les balises à définir afin que le service rendu aux citoyens, le bien-être au travail des agents du SPW et des UAP, auxquels s'ajoutent, en filigrane, des enjeux de mobilité, soient, dans cette perspective, optimisés et si une concertation sociale visant à s'accorder sur la politique à mener au sein de la fonction publique wallonne relativement au télétravail s’opère bien.

    Bien entendu, tous les projets portant sur l’organisation du travail et les conditions de vie au travail des travailleurs seront concertés avec les organisations syndicales représentatives.

    Au stade actuel, les balises restent à définir. Il faut prendre du recul avant de décider. Concilier à la fois un meilleur service aux citoyens, les bien-être des agents et les enjeux de mobilité, n’est pas chose aisée. J’ajouterai également l’impact du télétravail sur l’immobilier et la consommation énergétique de la Région wallonne.

    Le 25 juin 2020, le Gouvernement a chargé le collège des fonctionnaires généraux dirigeants de mener une réflexion pour la période postérieure au 30 septembre 2020, en vue notamment d’une réforme du télétravail.

    Les résultats de cette réflexion sont attendus pour la fin du mois de septembre.