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Le soutien et la prise en charge des victimes de violences conjugales

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 252 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 10/08/2020
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Durant la période de confinement, la ligne d'écoute pour victimes de violences conjugales a reçu trois fois plus d'appels qu'habituellement. Alors que le retour à la normale se confirme, le nombre d'appels reste deux fois plus élevé qu'avant la crise sanitaire.

    Même si ces chiffres ne signifient pas forcément que les actes de violences envers les femmes ont augmenté durant la période de confinement, ils permettent cependant d'attirer l'attention sur le phénomène préoccupant et toujours bien présent que constitue la violence conjugale. Ces chiffres inquiétants permettent également d'attirer l'attention sur la problématique du manque de structures d'accueil pour victimes de violences conjugales.

    C'est dans ce cadre que Madame la Ministre a récemment annoncé, d'une part, accorder un subside de 40 000 euros pour permettre à la ligne d'écoute d'engager davantage de personnel, et d'autre part, que les centres d'accueil et d'hébergement pourront bénéficier d'un solde de subside plein même s'ils n'atteignent pas le taux d'occupation prévu par la législation. Enfin, le Gouvernement wallon a approuvé la création de sept nouveaux centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles. Dix centres devraient donc être opérationnels d'ici 2023.

    Lorsqu'une victime de violences conjugales fait appel à la ligne d'écoute, comment se passe la prise en charge de cette personne ?

    En plus de se voir proposer un soutien psychologique, est-elle mise en contact avec un centre d'accueil et d'hébergement ?

    Comment sera réparti le subside de 40 000 euros justement dévolu à l'engagement de personnel pour la ligne d'écoute ?

    Comment ce nouveau personnel sera-t-il sélectionné ?

    Quels sont les profils professionnels recherchés ?

    Quels sont les prérequis nécessaires pour pouvoir candidater ?

    Madame la Ministre est-elle déjà en mesure de m'en dire davantage concernant le solde de subside plein auquel les centres d'accueil et d'hébergement pourront bénéficier ?

    Quel serait l'ordre des montants octroyés ?

    Enfin, peut-elle également m'indiquer où seront situés les sept nouveaux centres de prise en charge de victimes de violences sexuelles ?
  • Réponse du 02/09/2020
    • de MORREALE Christie
    Durant la crise sanitaire, les appels à la ligne d’écoute violences conjugales ont triplé. Pendant cette période, la ligne a été renforcée par l’ouverture d’un poste d’écoute supplémentaire et en élargissant le chat de 2 h/semaine à 10 h/jour. L’augmentation des appels et la gestion du chat étaient alors gérées par du personnel d’associations partenaires mis en télétravail.

    À l’heure de la reprise des activités dans le cadre du déconfinement, la ligne doit encore faire face au double d’appels par rapport à sa situation « habituelle ». Par ailleurs, le personnel venu en renfort de manière temporaire n’était plus disponible et le personnel de la ligne d’écoute était, quant à lui, épuisé psychologiquement par plusieurs semaines de travail intense avec un public extrêmement fragilisé.

    Au vu de ce contexte, j’ai décidé d’accorder à la ligne d’écoute « Violences conjugales » un subside spécifique de 41 730 euros, afin d’engager du personnel permettant ainsi de maintenir un troisième poste d’écoute et le « chat », à savoir 50 h par semaine, pour la période du 1er juin au 31 décembre 2020. Deux personnes, avec un profil social de niveau 1, ont été engagées depuis le 1er juin par les Pôles de ressources « Violences conjugales » pour assurer cette mission. Il est entendu que les personnes engagées ont été sélectionnées sur base de leur expertise sur les questions de violences conjugales.

    En ce qui concerne les mesures d’immunisation du secteur des maisons d’accueil prises dans le cadre des mesures de relance, le subside 2021 sera en effet octroyé indépendamment du taux d’occupation 2020.

    Par ailleurs, la ligne d’écoute répond à trois missions, à savoir celles de l’écoute téléphonique, de l’orientation et de l’information, que ce soit à destination des victimes, des auteurs, de leur entourage ou encore à destination de toute personne confrontée à titre privé ou professionnel à la problématique des violences entre partenaires.

    L’objectif premier de la ligne est d’offrir une écoute bienveillante, gratuite et confidentielle permettant à l’appelant de mettre des mots sur une situation de violence conjugale souvent complexe. Les écoutants s’emploient à créer un climat de confiance et de sécurité permettant aux appelants de s’exprimer librement.

    Au cours de l’échange téléphonique, l’écoutant peut transmettre différents types d’informations. Il peut s’agir d’informations d’ordre pratique qui vise à donner aux appelant.es des conseils (par exemple, comment mettre en place un scénario de protection en cas de danger imminent), d’informations d’ordre psychologique sur la dynamique à l’oeuvre dans la situation vécue et sur ses impacts sur les plans personnel ou familial, ou encore d’informations d’ordre juridique.

    En outre, la mission d’orientation vers des services est également importante. Il peut s’agir d’une orientation vers les divers organismes spécialisés (maisons d’accueil/maisons maternelles, Services d’assistance aux victimes (SAV), Services d’aide sociale aux justiciables (SASJ), Maisons de justice, Services ambulatoires dédiés aux victimes ou aux auteurs. En fonction de sa demande, la personne peut également être dirigée vers des structures plus généralistes telles que les CPAS, les Centres de guidance, les Centres de santé mentale, les Équipes SOS enfants…

    Enfin, lors de la dernière CIM Droits des femmes, la Ministre fédérale de l’Égalité des chances a annoncé l'extension du nombre de Centres de Prise en charge des victimes de Violences sexuelles (CPVS) à dix centres d’ici à 2023. Aujourd'hui, seuls trois centres sont opérationnels. De nouveaux centres vont voir le jour à Charleroi, Anvers et Louvain, ainsi qu’en Flandre occidentale, au Limbourg, à Namur et dans le Luxembourg. Un appel à candidatures destiné aux hôpitaux a été lancé par l’IEFH le 1er juillet dernier. Les procédures de sélection devraient déjà débuter cette année.