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L'évaluation des mesures de soutien à la commercialisation du gibier wallon

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 417 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 25/08/2020
    • de COURARD Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    À la faveur de la crise de la peste porcine, on s'est rendu compte que les rayons de nos magasins étaient remplis de viande de gibier issue des pays de l'Est. L'explication est simple, pour la viande de cerfs et de biches, la demande est supérieure à l'offre wallonne. De ce fait, les grossistes doivent passer des contrats avec des importateurs. Ces contrats prévoient que les grossistes doivent prendre des sangliers s'ils veulent du cervidé.

    Afin de dynamiser la filière, le Gouvernement wallon a décidé d'octroyer une prime de 70 euros par sanglier repris par les marchands.

    Cette prime est-elle toujours d'actualité ? Quel est le montant total qui a ainsi été déboursé par la Wallonie ? Monsieur le Ministre estime-t-il que ce mécanisme est efficace pour dynamiser le secteur ?

    Aujourd'hui, des craintes se font jour et il semble que de nombreux chasseurs craignent de ne pas pouvoir écouler les sangliers qu'ils vont tirer cette année. Dispose-t-il de ces mêmes informations ?
  • Réponse du 14/09/2020
    • de BORSUS Willy
    La décision prise par le Gouvernement précédent ne visait pas au sens strict à dynamiser la filière de commercialisation du gibier wallon. Cette décision s’inscrivait en réalité dans le cadre du Plan de lutte contre la peste porcine africaine (PPA) chez les sangliers et ne se justifiait qu’à ce titre (arrêté du Gouvernement wallon du 8 novembre 2018 relatif à l’octroi d’un soutien aux ateliers de découpe de gibier dans le cadre de la prise en charge des carcasses de sangliers pour lutter contre la peste porcine africaine (MB 21/11/2018)).

    Ce plan que la Belgique devait obligatoirement déposer auprès de la Commission européenne, suite à l’apparition de la PPA sur son territoire en septembre 2018, devait notamment comprendre des mesures préventives vis-à-vis de la PPA en dehors des zones directement concernées par la lutte contre la maladie. Outre le renforcement de la surveillance passive sur tout le territoire wallon (fonctionnement d’un système d’alerte en cas de mortalité suspecte d’un sanglier), la principale mesure de prévention envisagée a été de réduire les populations de sangliers sur tout le territoire wallon, pour limiter le risque de propagation de la maladie.

    Le monde de la chasse a immédiatement évoqué de probables difficultés d’écoulement du surcroît attendu de carcasses de sangliers et évoqué la possibilité d’abandon de ces carcasses dans la nature, faute de preneur.

    Un tel abandon pouvait perturber l’efficacité de la surveillance passive et représentait sur le plan sanitaire un risque réel, qu’on ne pouvait absolument pas courir dans le contexte de crise lié à l’apparition de la PPA sur notre territoire.

    Les ateliers de découpe du gibier ont donc été sollicités pour reprendre d’office toutes les carcasses de sangliers présentées par les chasseurs. Cette reprise d’office dans le cadre de cette crise sanitaire de la PPA a justifié que l’on puisse les reconnaître comme des entreprises assurant un service d’intérêt économique général (SIEG) leur donnant droit, sous certaines conditions, à une aide « de minimis », sans contrevenir à la réglementation européenne qui interdit en règle générale l’octroi des aides d’État.

    Cette aide a bien fonctionné (près de 2 300 000 euros d’aides accordées ou en voie de l’être), mais il ne m’appartient de me prononcer ici sur le maintien de cette aide maintenant que la crise de la PPA est en bonne voie de se terminer. C’est en effet d’abord à ma collègue Madame Tellier, en charge de la gestion de la PPA, de se prononcer sur cette question.

    Quoi qu’il en soit, cette aide a dû en principe permettre aux ateliers de découpe d’adapter leurs installations de manière à pouvoir traiter et stocker un plus grand nombre de sangliers. La crainte de difficultés d’écoulement des sangliers au niveau des chasseurs existe peut-être encore, mais la situation aujourd’hui devrait en principe être meilleure qu’en 2018. D’autant que, si l’effort de réduction des populations de sangliers doit encore se poursuivre malgré deux années de prélèvement battant tous les records, on peut espérer qu’à terme on en arrive à devoir prélever moins de sangliers, les populations ayant été réduites.