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La stratégie de testing en maison de repos

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 262 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 26/08/2020
    • de DESQUESNES François
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Même si, pour l'instant, nous sommes très loin de la situation à laquelle les maisons de repos ont été confrontées à la fin du premier quadrimestre de 2020, avec un manque d'équipements nécessaires et de tests pratiques, il s'agit de pouvoir aujourd'hui agir anticipativement dans les maisons de repos, pour éviter, ou en tout cas faire face au mieux à une deuxième vague.

    Fin juillet, le secteur appelait à une vraie stratégie de testing en maison de repos. À la veille du CNS du 23 juillet dernier, la demande de faire plus de tests en maisons de repos avait ainsi été formulée par l'UVCW, Femarbel, Santhea et Unessa, dans le contexte d'un rebond de la pandémie et de ses conséquences potentielles pour ce public à risque.

    Les signataires de cette lettre adressée à Sophie Wilmès, en tant que présidente du CNS, avec copie aux Ministres régionaux de la Santé - dont Madame la Ministre fait partie -, demandaient « avec la plus haute insistance au CNS, des tests PCR aux nouveaux professionnels permanents et temporaires, y compris étudiants ou stagiaires, intervenant en établissement, et ce, 2 jours avant leur intervention au sein de la maison de repos, à l'instar de ce que fait la France depuis mi-juin ». Ces organisations demandaient en outre un test PCR fait par l'hôpital pour chaque résident de maison de repos hospitalisé, au moment de sa sortie, « et ce dans un souci de précaution et d'efficacité », et le remboursement des tests sérologiques pour les résidents dans l'hypothèse où une maison utilise ces tests dans le cadre d'une stratégie locale de gestion de risque.

    Qu'en est-il aujourd'hui de la stratégie globale de testing en maison de repos en Wallonie ? Quelles réponses concrètes Madame la Ministre a-t-elle apportées à cette lettre du secteur datée du 22 juillet, pour rencontrer ses inquiétudes ?

    Peut-elle faire un point précis sur les circonstances, la manière et les conditions dans lesquelles les tests sont aujourd'hui effectués dans les maisons de repos wallonnes ? Qui paye les tests qui sont effectués dans les maisons de repos ? Un financement pour un testing systématique dans les maisons de repos wallonnes est-il prévu ?

    De quelle capacité de tests dispose aujourd'hui la Wallonie ? À la lumière de ce chiffre, prévoit-elle enfin un nouveau « screening » en maisons de repos, pour isoler les porteurs du virus et protéger les autres résidents ? Le cas échéant, peut-elle en préciser les contours (timing, nombre, procédure…) ?
  • Réponse du 25/09/2020
    • de MORREALE Christie
    Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, des mesures ont été prises pour développer les tests, tant en termes d'élargissement systématique de la définition de cas, d'augmentation de la capacité des laboratoires et du matériel de laboratoire ou encore de l’augmentation de la capacité de prélèvement d'échantillons.

    La stratégie et les priorités nationales de test prévoient trois phases en fonction du nombre de cas positifs accumulés pendant 14 jours pour 100 000 habitants au niveau national. Chacune de ces phases comporte une liste d'indications de test et une priorisation de ces indications de test. Sciensano, en collaboration avec le « Risk Assessment Group » (RAG) qui comprend des experts scientifiques, détermine et communique dans quelle phase nous sommes.

    Lors de la Conférence interministérielle (CIM) du 5 août 2020, les ministres de la Santé publique du pays se sont accordés sur la stratégie du dépistage et les priorités des tests. La CIM a recommandé un dépistage préventif de l'ensemble du personnel des collectivités d'hébergement dès que l'incidence cumulée par habitant dépasse 50 cas Covid confirmés/100 000 habitants sur 14 jours (= zone épidémique).

    Dès qu'une commune atteindra ce taux d'incidence, le personnel des collectivités d'hébergement pour aînés (maisons de repos et maisons de repos et de soins) pourra bénéficier d'un test préventif dans son ensemble (tant soignant que non-soignant, lié par un contrat de travail ou indépendant, tant jobiste, qu'étudiants, bénévoles, volontaires). Le 28 août, j’informais les établissements des modalités pratiques de ce testing préventif :

    « Pratiquement,

    1. L'AViQ prévient les établissements du fait que la commune où ils sont implantés est en zone épidémique et qu'à ce titre, ils peuvent bénéficier du dépistage préventif des membres de leur personnel. L’établissement qui souhaitera bénéficier de ce testing indiquera alors le nombre de tests nécessaires et la date souhaitée pour le testing.

    2. Chaque établissement décide de la manière dont il procédera pour effectuer les tests, soit via le médecin coordinateur et conseiller, soit via d'autres médecins, soit via les services de la médecine du travail. Quelle que soit l'option choisie, le coût du prélèvement sera à charge de l’établissement. Il convient de noter que l'acte de frotter peut-être effectué par un infirmier. Cependant, l'accès à la plateforme fédérale d'encodage des tests continue de passer par un médecin qui doit s'identifier.

    L'AViQ se charge, quelle que soit l'option retenue, de faire la commande des tests auprès de la plateforme fédérale pour chaque établissement. Les tests doivent en effet être commandés par l'AViQ pour que le coût de leur analyse par les laboratoires fédéraux soit pris en charge par l'INAMI.

    3. La plateforme fédérale livre les tests au plus tard la veille du jour du test. La livraison comprend :
    - le protocole de procédure dans lequel se trouve un numéro de contact général ainsi que le numéro du transporteur ;
    - les kits de dépistage avec tubes et les swabs ainsi que les sachets afin d'y déposer les échantillons ;
    - le matériel de protection nécessaire.

    4. Les tests sont enregistrés sur la plateforme fédérale Cyberlab. Une fois les tests réalisés, les échantillons sont récupérés à la date convenue avec la plateforme fédérale et analysés par les laboratoires fédéraux ».

    Depuis ce 31 août, la Région wallonne a déployé ce système du testing préventif et à ce jour (10 septembre 2020), 43 établissements ont bénéficié de ce testing pour un nombre global de tests demandés à la plateforme fédérale de 3 996 tests.

    Parallèlement à ce testing préventif et depuis le 29 mai, l’AViQ a introduit auprès de la plateforme fédérale pour des reprises de foyers épidémiques 45 demandes de tests pour des membres du personnel et/ou des résidents pour un nombre total de 5 531 tests.