/

Le rapport demandé à Liege Airport relatif à l'impact du développement de l'aéroport sur le survol de la centrale nucléaire de Tihange

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 143 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 31/08/2020
    • de DEMEUSE Rodrigue
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    La centrale nucléaire de Tihange se trouve en ligne droite dans le couloir aérien de l'aéroport de Bierset, puisqu'elle est située directement dans l'axe de la piste d'atterrissage. Il est de plus en plus fréquent que des riverains fassent état du survol des installations nucléaires par des avions, essentiellement des B747 lors des phases de décollage et d'atterrissage. Or, la centrale nucléaire n'est pas prévue pour résister à la chute de tels avions.

    Lorsque j'ai interrogé Monsieur le Ministre à ce sujet en juin dernier, il m'indiquait avoir commandé un rapport à Liege Airport relatif à l'impact du développement de l'aéroport sur le survol de la centrale.

    Dès lors, a-t-il reçu ce rapport ? Quels en sont les enseignements et quelles conclusions en tire-t-il ? Les règles en vigueur quant au survol du site nucléaire sont-elles bien systématiquement respectées ?

    La région de Huy est-elle plus fréquemment survolée qu'auparavant ? Quelles sont notamment les perspectives en termes de type d'avion et de survol de la centrale dans le cadre du développement de Liege Airport ?
  • Réponse du 28/10/2020
    • de CRUCKE Jean-Luc
    A la suite de ma demande d’un rapport relatif au survol de la centrale de Tihange, Liege Airport a sollicité la SOWAER qui dispose des outils nécessaires au suivi des trajectoires qui sont du ressort de SKEYES.

    La SOWAER peut fournir différents éléments.

    Concernant la centrale de Tihange, deux procédures peuvent être plus particulièrement perçues sur les quatre procédures principales relatives à l’aéroport de Liège.

    On retrouvera celles-ci sur le site web www.sowaer.be/diapason.

    Lors de l’utilisation du sens habituel de la piste (piste 22) les appareils décollent en évitant généralement le survol à proximité de la centrale de Tihange : ils tournent selon la procédure standard, bien avant la centrale, au niveau de St Georges-sur-Meuse, vers la Hesbaye afin de limiter l’impact environnemental en termes de bruit et suivent alors différents itinéraires selon la destination finale de l’avion.

    La sécurité prime toujours, mais il est possible que de rares mouvements liés à cette procédure puissent passer plus près de la centrale afin d’assurer les séparations entre les aéronefs.

    La seconde procédure perçue de la centrale de Tihange concerne les atterrissages lors de l’utilisation du sens inhabituel de la piste 04. Ces mouvements représentent une minorité des atterrissages à Liège, mais sont néanmoins requis pour des raisons de sécurité par vent ayant une composante de secteur nord-est.

    Les vols en sens inverse ont été plus nombreux ces derniers mois vu la direction du vent et ont donc entraîné un survol plus important de la région de Huy.

    Lors de cette procédure, les appareils sont généralement à une altitude de 3000 pieds par rapport au niveau de la mer au-dessus de Tihange, et sont guidés par un instrument « ILS » qui peut être considéré comme un « toboggan virtuel » destiné à guider précisément les avions vers la piste.

    La centrale nucléaire de Tihange est située dans une zone réglementée dont le survol est interdit en dessous de 2300 pieds (environ 700 mètres) au-dessus du niveau de la mer, sauf en cas de nécessité opérationnelle.

    La règlementation belge en la matière est stable et suit parfaitement les normes en vigueur et les meilleures pratiques tant européennes qu’internationales.

    Le survol de la centrale nucléaire de Tihange n’est que partiellement interdit.

    Une interdiction totale de survol du site de la centrale n’est pas envisagée et rien n’indique qu’elle puisse l’être à l’avenir.

    Une interdiction totale de survol des sites de centrales ou d’autre site SEVESO ne parait pas envisageable pour deux raisons majeures :

    - D'une part, les indéniables conséquences importantes que ce type de mesure aurait sur les trajectoires actuelles. Celles-ci ayant été optimalisées pour la sécurité, la capacité, la fluidité des flux de trafic et la réduction des nuisances sonores au sol.
    - D'autre part, une telle mesure d'interdiction totale de survol n'apporterait pas de garantie supplémentaire en termes de prévention de chute d'avion sur la centrale en raison de la capacité à planer des avions de ligne.

    Skeyes confirme bien qu’il n’est pas anormal que des survols des sites Seveso ou d’une centrale nucléaire soient effectués dès lors que ceux-ci respectent les impératifs de sécurité et s’inscrivent dans le strict respect des restrictions imposées par les différentes législations et instructions belges et européennes.

    S’il est vrai que la Région de Huy a bien été survolée plus fréquemment ces derniers mois en raison d’un nombre plus élevé d’atterrissages en sens inverse dû aux conditions climatiques (sens du vent), il ressort des éléments qui précèdent que les règles en vigueur quant au survol du site nucléaire sont bien systématiquement respectées.

    En ce qui concerne les perspectives en termes de type d’avion, celles-ci concerneront des avions performants comme les B737, B747 et B777.

    Je rappellerai enfin que tout ce qui touche au survol du territoire est de compétence fédérale et est géré par la DGTA ainsi que par Skeyes pour les aspects de contrôle aérien.

    Il en va de même de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires qui sont du ressort du Ministre fédéral de l’Intérieur et de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN).

    La Région wallonne et l’aéroport de Liège ne bénéficient donc d’aucune maîtrise sur le choix des trajectoires et les interdictions de survol.