/

Les rejets de produits dans la Meuse à hauteur de la centrale nucléaire de Tihange

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 351 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 31/08/2020
    • de DEMEUSE Rodrigue
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En ce mois d'août, de la mousse blanche en quantité importante est apparue sur la Meuse à hauteur de la centrale nucléaire de Tihange.

    Selon Engie Electrabel, l'apparition de mousse pourrait être causée par le nettoyage des tuyaux autour de la tour de refroidissement de Tihange 2, tuyaux par lesquels passe l'eau de la Meuse. Cette opération serait d'ordinaire invisible, mais les températures élevées combinées à un débit de la Meuse lent expliqueraient l'apparition de mousse durant le week-end du 15 août.

    Madame la Ministre pourrait-elle me confirmer qu'il s'agit bien de la cause de l'apparition de cette mousse ? Quels sont le volume et la nature des produits utilisés sur le site nucléaire qui se retrouvent ainsi dans la Meuse ? Y a-t-il un impact quelconque sur la faune et la flore ?

    Quelles sont enfin les normes applicables en la matière et comment les contrôles sont-ils menés ?
  • Réponse du 25/09/2020
    • de TELLIER Céline
    La présence de mousse sur la Meuse à Tihange n’était pas connue des services du SPW ARNE, aucun appel n’ayant été enregistré à ce propos au call center SOS Environnement Nature.

    Il n’y a donc pas eu de prélèvement à la sortie pour vérifier si les normes de rejet étaient conformes ou non par rapport au permis octroyé.

    Le phénomène de la mousse blanche apparue pourrait s’expliquer par les opérations d’entretien des circuits de refroidissement. Pour ce faire, la centrale de Tihange procède à des opérations régulières de chloration de ses circuits d’eau de circulation (dits circuits CEC) destinés au refroidissement des parties non nucléaires.

    Cette chloration des eaux de refroidissement est une méthode conforme au permis et est utilisée selon les principes suivants :
    - pour lutter contre le développement des mollusques, les chlorations du circuit CEC sont hebdomadaires en période larvaire, càd +/- mai-juin et septembre;
    - durant les mois de juillet et août, la chloration vise principalement le développement éventuel de légionelles et est effectuée en moyenne tous les 15 jours.

    Lors des chlorations, les eaux circulent en circuit fermé et ne sont rejetées en Meuse qu’après vérification du taux de chlore libre (inférieure à 0,5 mg/l) autorisé par le permis. Les résidus des matières organiques dégradées par l’hypochlorite de soude lors de cette opération peuvent former une mousse blanche au rejet.

    Par analogie, ce phénomène se retrouve en automne, au pied des chutes d’eau naturelles le long des cours d’eau. Il est dû à la dégradation de la matière organique présente à cette époque (feuilles mortes en abondance).