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Les tronçons routiers sujets à embouteillages

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 10 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 07/09/2020
    • de GARDIER Charles
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La Déclaration de politique régionale affiche l'objectif du Gouvernement de réduire de 55 % les émissions globales de gaz à effet de serre d'ici 2030, en agissant notamment sur la réduction de la pollution liée au transport. À cet égard, la DPR stipule que « le Gouvernement prendra les mesures nécessaires pour disposer d'un réseau de transport routier efficace et sûr. Outre leur impact économique énorme, les bouchons entraînent également des émissions de CO2 et de polluants inutiles. »

    Monsieur le Ministre peut-il me présenter les dernières statistiques à sa disposition concernant la réalité des embouteillages sur le réseau routier wallon par le prisme des conséquences de ces derniers sur la mobilité, notamment en matière de kilomètres de bouchons cumulés et de temps perdu dans ceux-ci ?

    Des tronçons sont-ils, à cet égard, identifiés comme problématiques au regard de leur situation géographique, par exemple les autoroutes traversant les villes, les rings, les échangeurs et leurs amonts directs ou encore les approches des postes frontières ? Si oui, selon quels critères ? Existe-t-il une liste noire des principaux tronçons routiers et autoroutiers qui sont régulièrement sujets à embouteillages ? Si oui, peut-il me la communiquer ?

    La récente adaptation du Plan infrastructures 2020-2026 entraînera-t-elle prochainement une réflexion sur l'identification de tels tronçons ?

    Plus spécifiquement quant aux projets entamés en vue de lutter contre les embouteillages et inclus dans la DPR, le Gouvernement poursuivra la mise en place des « routes intelligentes », au moyen de « panneaux d'information et affichage des vitesses variables en fonction des circonstances, promotion des itinéraires multimodaux, réflexion par rapport au possible développement des voitures autonomes, aires d'autoroutes fréquentes, de qualité et munies de services de recharge électrique et au gaz ergonomiques et performants ».

    À cet égard, développer les routes intelligentes fait partie de la volonté du Gouvernement dans le cadre du Plan ITS, lancé en 2018. En vue d'améliorer la sécurité routière et la mobilité, l'un des objectifs de ce plan est d'augmenter la sécurité ainsi que le confort des usagers et de retarder la formation de congestions, en réduisant notamment le nombre et la gravité des embouteillages et des accidents aux points névralgiques du réseau routier. Le huitième cahier des charges de ce plan consiste à cet égard en la rénovation et l'installation de nouveaux panneaux à messages variables (PMV). L'une des fonctionnalités de tels panneaux consiste notamment en l'affichage dynamique de la vitesse maximale autorisée. La vitesse devient dès lors adaptable selon les circonstances, par exemple lorsqu'un accident ou un embouteillage est localisé en aval dudit panneau.

    Monsieur le Ministre peut-il me préciser dans quelles proportions le réseau routier wallon est-il équipé de panneaux électroniques permettant l'affichage dynamique de la vitesse maximale autorisée ?

    Lui est-il possible de ventiler cette réponse en fonction de leur présence sur les tronçons autoroutiers et sur d'autres types de routes ?

    Quels furent les motifs ayant conduit à leur utilisation sur ces tronçons ? Quels sont les critères sur base desquels il est procédé à leur installation ?

    Dans quelle mesure la mise en œuvre du Plan ITS pourrait-elle augmenter la présence de tels panneaux sur le réseau routier wallon ?
  • Réponse du 26/02/2021 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    Compte tenu de l’utilisation sans cesse croissante des infrastructures routières, il est de plus en plus fréquent que la capacité de celles-ci atteigne ses limites, spécialement aux heures de pointe et aux approches des grandes villes. De la même manière, à l’occasion d’évènements particuliers, aussi divers que les départs en vacances, de fortes chutes de neige ou la réalisation d’un chantier, certaines sections connaissent de fortes perturbations de la circulation impliquant une augmentation significative des temps de parcours.

    Ces conditions génèrent des bouchons cumulés sur le réseau structurant wallon qui représentent (Tableau A en annexe) :
    - un cumul d’encombrement de 43 000 kilomètres par an ;
    - un volume d’encombrement de 32 183 h.km. Ce volume représente un nombre global d’heures perdues par des véhicules qui ont été touchés par les encombrements et il est calculé en multipliant la durée du bouchon (exprimée en heures) par la longueur moyenne (exprimée en km) ramenée à une file.

    Il n’existe pas de liste officielle exhaustive des points noirs en Région wallonne du fait de la définition et de la variabilité de ce qu’on peut appeler un point noir. Cependant, les données statistiques en possession de l’administration permettent d’identifier les zones où il y a des problèmes structurels de congestion.

    La majorité des embouteillages sont dus à des accidents, des incidents ou alors des chantiers avec réductions des voies de circulation. Les problèmes de congestion dits « structurels » correspondent aux passages frontières, à l’entrée des échangeurs et aux abords des grandes villes. Les axes les plus concernés par des problèmes structurels sont les suivants : l’A3/E40, l’A4/E411, l’A7/E19 et l’A15/E42. Des embouteillages peuvent également se produire sur les autres axes, mais ceux-ci sont impactés plus occasionnellement (travaux, accidents, et cetera).

    Sur l’A3 (Bruxelles - Aix), la zone problématique correspond au tronçon entre Loncin et Cheratte dans les deux sens de circulation, mais également au tronçon entre Battice et Alleur en direction de Bruxelles. (Tableaux B et C en annexe)

    Sur l’A4 (Bruxelles - Luxembourg), la zone problématique correspond au tronçon entre Rulles et Autelbas (frontière luxembourgeoise) dans les deux sens de circulation et au tronçon entre Rosière et Wavre en direction du Luxembourg. À noter que la situation habituelle de la congestion du trafic à l’entrée de Bruxelles en matinée n’apparaît que faiblement, car le réseau wallon s’arrête à Rosière (zone à partir de laquelle les files commencent). (Tableaux D et E en annexe)

    Sur l’A7 (Bruxelles - Hensies), la zone problématique correspond au tronçon entre Le Roeulx et Hautrage dans les deux sens de circulation. (Tableaux F et G en annexe)

    Sur l’A15 (Liège - Le Roeulx) vers Le Roeulx, les zones problématiques correspondent aux tronçons entre Couthuin et Daussoulx et entre Chapelle-lez-Herlaimont et Houdeng-Goegnies.
    En direction de Liège, les zones problématiques correspondent aux tronçons entre Houdeng-Goegnies et Courcelles, entre Heppignies et Fleurus, entre Rhisnes et Daussoulx et entre Grâce-Hollogne et Loncin. (Tableaux H et I en annexe)

    L’analyse ci-dessus se base sur les données statistiques depuis 2016. L’année 2020 n’a pas été prise en compte dans les chiffres présentés, car les impacts de la Covid sur la baisse de la circulation et des bouchons auraient totalement biaisé l’interprétation des chiffres.

    Pour faire face à cette congestion structurelle ou occasionnelle, il est important de chercher des solutions permettant de mesurer le phénomène, le limiter et d’informer les usagers le plus précisément possible. Afin de réaliser ces objectifs, mon administration s’est engagée dans une vaste modernisation des outils permettant, entre autres :
    - la surveillance du réseau (au moyen d’équipements gérés par mon administration, mais également via les données provenant des applications de mobilité externes au SPW) ;
    - l’anticipation des évènements pouvant perturber le fonctionnement du réseau et constituer un danger ;
    - l’évaluation des conséquences et analyse de mesures permettant de les atténuer ;
    - l’apport d’une réponse à tout évènement pouvant perturber le fonctionnement du réseau et constituer un danger (gestion du temps réel) ;
    - le partage de l’information aux acteurs de l’exploitation et aux usagers ;
    - l’édition automatisée de rapportages.

    Concernant le nouveau Plan infrastructures 2020-2026, c’est en concertation avec l’administration que mes services travaillent afin que soient étudiés et aménagés en priorité les aménagements favorisant la mobilité. Nous veillons notamment à développer les pôles multimodaux, les parkings de covoiturage, d’autres modes de transports alternatifs, en vue d’optimiser le trafic.

    En ce qui concerne l’équipement de PMV, panneaux à messages variables, en Wallonie, nous disposons de 45 PMV sur grand portique. Ils sont répartis sur toute la Wallonie de la façon suivante : 5 en Province de Liège ; 12 sur les Provinces de Namur et du Luxembourg ; et 28 sur les Provinces de Hainaut et du Brabant wallon. À ces chiffres, il faut ajouter 20 PMV latéraux sur potence qui se trouvent sur l’A15 entre Sambreville et Horion Hozémont.

    Les grands portiques sont situés aux endroits stratégiques des autoroutes c’est-à-dire en amont d’échangeurs autoroutiers importants et aux portes de la Région wallonne. Ceux sur la A15 ont été installés à l’époque d’une autoroute à 2 bandes afin, surtout, d’empêcher le dépassement des poids lourds à certaines heures de la journée. Depuis la mise à 3 voies sur l’ensemble du tronçon, ces panneaux permettent d’informer l’usager de problèmes sur la route ou, par exemple, de la phase SMOG, en cas de pollution dans l’air.
    Sur les routes régionales, il n’existe que des PMV aux abords des écoles pour indiquer dynamiquement la zone 30.

    La rénovation et l’installation de nouveaux PMV sont toujours bien envisagées. Néanmoins, ce déploiement de panneaux sur le réseau routier wallon nécessite une réflexion complémentaire sur l’impact budgétaire et les pistes de financement.