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Les panneaux photovoltaïques en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 16 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 10/09/2020
    • de GARDIER Charles
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Aux côtés des objectifs ambitieux du Gouvernement en matière de biodiversité et de protection de la nature, la mobilisation de sources d'énergie renouvelable constitue l'un des vecteurs à disposition de la Wallonie en vue de respecter ses objectifs climatiques, en particulier « la neutralité carbone au plus tard en 2050 et la définition d'un objectif minimal de -55 % de gaz à effet de serre en 2030 ».

    À cet égard, dans le chapitre 12 de la Déclaration de politique régionale, le Gouvernement s'engage à faire de la rénovation des bâtiments et de l'efficacité énergétique « une priorité régionale majeure » en veillant notamment à « la poursuite de l'installation de panneaux solaires sur les toits et encouragera les opérateurs publics et les entreprises privées à réaliser des installations photovoltaïques de grande dimension ».

    Ce sont bel et bien lesdits panneaux qui constituent l'objet de la présente question. Ils sont composés principalement de tellurure de cadmium ou de carbure de silicium, soit des composés chimiques issus d'un processus de transformation nucléaire. Leur durée de vie n'est en outre pas éternelle et leur utilisation implique des contraintes particulières en vue de leur nettoyage, mais également de recyclage.

    Monsieur le Ministre peut-il me présenter les dernières statistiques à sa disposition quant à la surface de panneaux photovoltaïques déployés en Wallonie ?

    Lui est-il possible de ventiler ces statistiques en fonction de leur disposition sur des bâtiments publics ou privés ?

    Lui est-il possible d'également me préciser l'origine desdits panneaux par pays de fabrication ainsi que leurs composants chimiques ?
    Sont-ils conçus et mis au point en Belgique ? En Europe ? Hors d'Europe ?

    En vue de respecter l'objectif du Gouvernement quant à la sortie du nucléaire tel qu'inclus dans la Déclaration de politique régionale, la conception des panneaux photovoltaïques sera-t-elle prise en compte dans la définition de la vision énergique que le Gouvernement s'est engagé, toujours dans la DPR à présenter avant 2025 ?
  • Réponse du 05/10/2020 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    Je me permets tout d’abord d’apporter une précision concernant les éléments constitutifs de ces installations : les panneaux solaires se composent de cellules photovoltaïques fabriquées à partir d’un matériau photosensible semi-conducteur : le silicium (Si). Plus de 90 % du marché photovoltaïque utilise le silicium en tant que matière première. Cet élément est relativement abondant dans la croûte terrestre (qui serait selon les estimations composée d’environ 28 % de silicium). Dans son état naturel, le silicium n’est pas pur et doit passer par une phase de raffinage avant de pouvoir être exploité. On l’extrait d’abord de différents minéraux qui contiennent de la silice (ou dioxyde de silicium SiO2) dont la principale forme naturelle est le quartz.

    En outre, comme j’ai déjà eu l’occasion de le spécifier, les statistiques énergétiques dont nous disposons ne comptabilisent pas la superficie des panneaux, mais bien la puissance installée. Outre la puissance de ces installations, des paramètres techniques (technologie, orientation, inclinaison, données climatiques) leur sont appliqués pour déterminer la réalité du parc photovoltaïque d’un point de vue énergétique (et notamment la production annuelle).

    Ainsi, les données statistiques provisoires à la fin de l’année 2019 (estimations APERe) font état d’une puissance totale installée en Wallonie d’environ 1 260 MWc pour une production d’environ 1 060 GWh.

    La répartition des installations photovoltaïques en fonction du type de bâtiment (public ou privé) n’est pas disponible auprès de l’administration régionale de l’énergie, mais les bilans énergétiques permettent de ventiler les installations photovoltaïques selon les secteurs suivants : logement, tertiaire, industrie et agriculture (cf. tableau en annexe pour les chiffres relatifs à l’année 2018).

    Les panneaux photovoltaïques installés en Belgique sont fabriqués dans plusieurs pays d’Europe, d’Asie et aux États-Unis. La Chine domine largement le marché de la production des panneaux solaires. En Belgique, quelques sociétés en font seulement l’assemblage.

    Il est évident que dans une perspective de relocalisation de l’économie et de préférence accordée aux circuits courts, disposer d’une installation de production de composants photovoltaïques sur le territoire serait idéal. Un tel dispositif permettrait par ailleurs d’accroître l’indépendance énergétique de notre région en se prémunissant contre les éventuelles crises susceptibles d’affecter les chaînes d’approvisionnement et autres évènements disruptifs.

    Il s’agit là d’une considération stratégique. Toutefois, le développement éventuel d’une telle filière doit pouvoir répondre également à des impératifs économiques. En définitive, toute initiative susceptible de participer à l’atteinte de nos engagements énergétiques et climatiques est positive et doit être soutenue, mais il y a lieu aussi de veiller à ce qu’elle ne représente pas dans les faits à un frein à l’atteinte de ces mêmes objectifs.