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Les conducteurs fantômes

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 4 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 11/09/2020
    • de GARDIER Charles
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    L'actualité routière et les flashs de radioguidage/info-trafic sont régulièrement marqués par la présence de conducteurs fantômes, soit des conducteurs empruntant une chaussée dans le sens inverse de circulation, mettant automatiquement en danger chaque automobiliste qu'il croiserait. Bien que les statistiques divergent en gravité selon les sources, les conséquences d'accidents provoqués par des conducteurs fantômes sont la plupart du temps extrêmement graves, parfois en raison du caractère frontal de la collision, mais surtout en raison de l'inconscience dudit conducteur. À l'égard de la sécurité de manière générale, la DPR mentionne que « le Gouvernement poursuivra des objectifs ambitieux en matière de sécurité routière, afin de diminuer le nombre de décès annuels à 100 en 2030 et atteindre une « vision zéro » en 2050. » En outre, la presse s'est récemment fait l'écho du test prometteur de l'éclairage « intelligent ». Sur un tronçon routier, la lumière est par défaut éteinte, mais s'allume lorsqu'une voiture passe, ce qui permet de repérer si un véhicule roule dans le sens inverse et de prévenir les autres utilisateurs, par exemple par un clignotement de l'éclairage.

    Madame la Ministre peut-elle me présenter les statistiques à sa disposition concernant la présence de conducteurs fantômes et la survenance d'accidents causés par ceux-ci en Wallonie depuis le début de l'année 2020 ?

    Peut-elle ventiler ces statistiques par nombres d'accidents causés et par nombre de décès constatés ?
    Que peut-on en conclure ?

    Constate-t-on une augmentation sur les trois dernières années ?

    En sus de ces statistiques, se dégage-t-il en outre une redondance quant à des routes davantage sujettes à la survenance d'un tel danger ?

    Outre l'éclairage dans le cadre du Plan Lumières 4.0, quels outils sont-ils actuellement mis en œuvre afin de lutter contre ce phénomène, notamment en ce qui concerne les panneaux routiers, le marquage au sol et la prévention ?
  • Réponse du 28/09/2020
    • de DE BUE Valérie
    Les conducteurs « fantômes » ou plus exactement les conducteurs roulant à contresens constituent un enjeu qui fait l’objet d’une attention soutenue et continue de l'administration des routes et de la Police.

    Sur les autoroutes de Wallonie, on dénombre en moyenne 5 à 6 accidents corporels par an impliquant des conducteurs « fantômes ». Ces accidents sont beaucoup plus graves que les autres puisqu’ils occasionnent en moyenne quasiment 2 tués par an. La gravité des accidents impliquant un conducteur « fantôme » est ainsi 6 fois plus importante que la gravité moyenne des accidents sur les autoroutes en Wallonie.

    Ces données chiffrées sont relativement constantes depuis une dizaine d'années.
    Les accidents impliquant des véhicules « fantômes » sont heureusement assez rares, au regard du nombre de conducteurs fantômes signalés. Un conducteur à contresens sur autoroute est signalé quasiment tous les 3 à 4 jours.

    La plupart des accidents se déroulent de nuit et le conducteur « fantôme » est très souvent seul dans le véhicule. Près de 60 % des conducteurs roulant à contresens et ayant pu être testés pour l'alcool sont positifs.

    Selon une étude couvrant la période 2008-2017, 70 % des tués et 35 % des personnes blessées dans un accident impliquant un conducteur « fantôme » étaient des occupants du véhicule « fantôme ».

    En Wallonie, un ensemble de mesures s'inscrivant dans une démarche structurée est mis en œuvre pour éviter les véhicules à contresens. Cela passe par la géométrie des carrefours et des accès au réseau autoroutier, la séparation des entrées et sorties, une configuration claire en cas de chantier, la signalisation dont le signal « main stop », etc.
    Il s'agit d'actions préventives efficaces sur le long terme qui se font en correspondance avec les règles de bonnes pratiques européennes discutées notamment en groupe de travail à la Conférence européenne des Directeurs des routes (CEDR).

    Par ailleurs, des mesures sont également prises afin de détecter un véhicule à contresens et afin d’avertir rapidement les usagers de la route de la présence d’un conducteur fantôme sur un tronçon. En Wallonie, dès que le centre PEREX est informé de la présence d'un conducteur fantôme, notamment au travers du partenariat avec COYOTE, l'information est diffusée sans délai par les médias.

    L’information peut également être communiquée via les panneaux à affichage variable présents sur les autoroutes, le système COYOTE et l'éclairage clignotant qui est une innovation du plan Lumière 4.0.

    Les consignes à tout un chacun confronté à cette situation critique peuvent être formulées comme suit :
    en cas de conducteur « fantôme » annoncé dans votre direction, modérez votre vitesse et serrez votre droite en évitant d'effectuer un dépassement. Arrivé à sa hauteur, vous pouvez donner un coup de klaxon ou un appel de phare. Après l’avoir croisé, arrêtez-vous sur la bande d’arrêt d’urgence et signalez-le à la police en localisant précisément le lieu où vous vous trouvez. Si vous êtes le conducteur « fantôme », roulez lentement, allumez vos feux de croisement et vos feux de détresse, et, surtout, serrez votre droite ! Il s'agit ensuite de s’arrêter de préférence dans un raccordement transversal sur votre droite ou, à défaut, le plus à droite possible, abandonner le véhicule pour vous mettre en sécurité derrière les barrières de sécurité et y appeler les secours. La police vous aidera à manœuvrer afin de vous remettre dans le bon sens de circulation.