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Les stations d'épuration collectives en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 10 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 11/09/2020
    • de GARDIER Charles
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En matière d'environnement, le Gouvernement avance dans la Déclaration de politique régionale que la « gestion de l'eau doit être solidaire, efficace et respectueuse de la santé et de notre environnement », et pour y parvenir, il compte « maintenir une gestion entièrement publique du cycle de l'eau ». Parmi les étapes du cycle de la consommation d'eau, la dernière étape constitue l'objet de la présente question, à savoir le traitement des eaux au sein des stations d'épuration collectives (STEP).

    Au 31 décembre 2018, la Wallonie était dotée de 451 STEP, lesquelles couvraient largement les besoins en épuration mis en rapport avec la taille de la population, la charge à traiter étant inférieure à la capacité épuratoire nominale. Mentionnons à cet égard la Directive européenne 91/271 du 21 mai 1991 « relative au traitement des eaux urbaines résiduaires », laquelle stipule expressément que l'épuration des eaux usagées permet de protéger l'environnement contre une détérioration de ce dernier ainsi qu'une amélioration de l'état écologique et sanitaire des cours d'eau, notamment en ce qui concerne le traitement des métaux lourds présents dans ces eaux.

    Il s'agit là d'un enjeu environnemental majeur dont il faut préserver le bien-fondé et l'efficacité, afin de respecter un autre prescrit de la Déclaration de politique régionale quant à la modernisation des « stations d'épuration les plus anciennes et optimiser les réseaux de collecteurs et (de) la gestion des réseaux d'égouts ».

    À l'heure actuelle, combien de stations d'épuration collectives (STEP) équipent-elles la Wallonie en matière de traitement d'eaux usées ?

    Rapporté au nombre d'habitants, à quelle hauteur le taux d'équipement de la couverture épuratoire s'établit-il ?

    Selon mes informations, ce taux était fixé à 92,1 % au 31 décembre 2018. A-t-il évolué depuis lors ?

    Madame la Ministre dispose-t-elle de statistiques récentes en matière de traitement de métaux lourds récupérés après épuration des cours d'eau ?

    Est-il possible de quantifier la présence de tels métaux dans les eaux épurées en Wallonie ?

    Peut-elle nous en présenter l'évolution au cours des trois dernières années ?

    Peut-elle me préciser les modalités que le Gouvernement entend appliquer quant à la modernisation des stations d'épuration telle que l'indique le prescrit susmentionné de la Déclaration de politique régionale ?
  • Réponse du 16/10/2020 | Annexe [PDF]
    • de TELLIER Céline
    L’état de situation du parc épuratoire de la Wallonie est établi au 31 décembre de chaque année.

    Au 31 décembre 2019, il y avait 435 stations d’épuration (STEP) en exploitation, pour une capacité de dimensionnement totale de 4 330 199 équivalents-habitants (EH). Il est important de comprendre que ce dernier chiffre ne peut pas être mis directement en rapport avec la population wallonne, pour les raisons suivantes :
    - les STEP traitent les eaux usées urbaines (population et secteur tertiaire), mais aussi des eaux industrielles ;
    - lors de leur construction, les STEP sont dimensionnées de manière à tenir compte des évolutions attendues (augmentation de la population, développement du secteur tertiaire, évolution des charges industrielles) ;
    - des eaux usées wallonnes sont envoyées vers des STEP hors Wallonie et réciproquement ;
    - une partie de la population wallonne est en zone d’assainissement autonome (c’est-à-dire non connectée à une STEP publique).

    Bien que la Wallonie épure toutes les agglomérations de 2 000 EH et plus, ce qui répond au prescrit de la Directive européenne 91/271/CEE relative au traitement des eaux urbaines résiduaires, il reste encore quelques zones d’assainissement collectif pour de plus petites agglomérations, pour lesquelles des ouvrages complémentaires doivent être réalisés.

    Au regard de ces objectifs, et donc pas de la population wallonne, le taux d’équipement est de 92,2 % au 31 décembre 2019.

    En matière de métaux lourds, il convient de préciser que la Directive européenne susmentionnée, et transposée dans le Code de l’Eau wallon, ne comprend aucune norme sur la présence de ces éléments dans les eaux épurées.

    La Directive E-PRTR impose cependant un suivi annuel de ces paramètres pour les installations de grande taille. L’honorable membre trouvera en annexe l’évolution constatée au cours des trois dernières années en sortie des 23 stations actuellement concernées par cette obligation.

    Il est à noter qu’en termes de capacité épuratoire, le parc des STEP est relativement récent puisqu’en 20 ans, soit depuis la création de la SPGE, le taux d’équipement est passé de 37 % à plus de 92 %.

    L’honorable membre l’aura donc compris, ces dernières années, la priorité a davantage été donnée à équiper la Wallonie en nouveaux ouvrages d’épuration, plutôt qu’à assurer la modernisation des STEP existantes.

    Il est cependant évident que dans les années à venir, la part de la réhabilitation ou de la modernisation des STEP dans les investissements d’assainissement va augmenter sensiblement. La SPGE a d’ailleurs d’ores et déjà prévu de mobiliser d’importants moyens pour ce faire.

    À ce stade, sans pour autant que cela ne soit figé actuellement, car les programmes d’investissements futurs, et notamment pour la période 2022-2027, n’ont pas encore été approuvés, la SPGE prévoit un montant de l’ordre de +/- 100 millions d’euros d’ici 2027 pour des travaux de réhabilitation des ouvrages et réseaux d’assainissement, dont plus de 20 stations d’épuration d’ici 2027.