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La préservation des abeilles en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 13 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 11/09/2020
    • de GARDIER Charles
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    À de nombreux égards, la présence d'abeilles est importante pour l'agriculture. Selon les premiers mots du Plan Maya, adopté par la Wallonie en 2011, « un tiers de l'alimentation humaine et trois quarts de nos cultures agricoles dépendent de la pollinisation ». La Déclaration de politique régionale va dans ce sens et stipule que « le Gouvernement soutiendra l'installation de ruches, encouragera la formation d'apiculteur et luttera contre les espèces envahissantes qui nuisent à l'écosystème. Les abeilles et les pollinisateurs assurent l'équilibre de l'agriculture. Leur travail de pollinisation joue un rôle essentiel dans la productivité de nombreuses cultures et pour la préservation de la biodiversité. La capacité d'accueil des pollinisateurs sauvages sera encouragée tant en milieu rural qu'en milieu urbain. »

    Ce sont cependant les seuls mots de la DPR abordant les abeilles, se limitant dès lors à quelques lignes dans le chapitre 15 de cette dernière, alors que le travail de pollinisation qu'elles accomplissent est de toute première importance quant à la préservation de la nature et de l'environnement. Si nous en revenons au Plan Maya, « 350 espèces sauvages d'abeilles et de bourdons permettent la fécondation et la reproduction de plus de 80 % d'espèces végétales. » Grâce au Plan Maya, les communes, provinces et particuliers en Wallonie peuvent devenir des lieux d'accueil pour les insectes pollinisateurs en s'engageant à réaliser aménagements propices à leur bien-être et à leur développement. En effet, le pollen constituant la seule source de protéines pour les abeilles, développer les essences végétales propices à leur développement constitue dès lors un objectif environnemental de tout premier plan.

    Madame la Ministre peut-elle me présenter le succès de ce plan d'un point de vue environnemental depuis sa mise en œuvre ?

    Parmi les provinces et communes de Wallonie, combien sont-elles des répertoriées comme tel ?

    Peut-elle également me préciser le nombre de « Jardins Maya » mis en place par des particuliers ?

    Outre la mise à disposition de prairies fleuries, les souscripteurs au Plan Maya doivent composer leurs haies d'au moins deux tiers de plants mellifères. Cela en est-il de même pour les 4 000 kilomètres de haies, lesquels constituent l'un des objectifs affichés dans la DPR par le Gouvernement en vue de respecter ses objectifs climatiques ?
  • Réponse du 02/10/2020
    • de TELLIER Céline
    Le Plan Maya est une initiative du Service public de Wallonie qui fut lancée en 2011. Il avait pour objectif de sauvegarder les populations d’abeilles et d’autres insectes pollinisateurs. 216 communes et 4 provinces adhèrent actuellement au Plan Maya.
    Les communes et les provinces Maya s’engagent à maintenir et/ou à restaurer un réseau d’espaces propices à la vie des insectes pollinisateurs. Le Plan les incite à atteindre cet objectif en plantant des végétaux mellifères (haies, arbres d’alignement, arbres fruitiers) ou en semant des « prairies ou pelouses fleuries », ainsi qu’une série d’actions transversales dont certaines facultatives.

    L’honorable membre trouvera ci-après les chiffres d’aménagements implantés via le plan Maya de 2011 à 2019 :
    - 12 558 ares de prairies fleuries ;
    - 11 007 arbres fruitiers ;
    - 20 355 arbres d’alignement ;
    - 367 666 plants de haies ou massifs ;
    - 415 « Jardins Maya » ont été mis en place par des particuliers (depuis 2020, le plan n’est plus accessible aux particuliers, qui sont orientés vers des actions similaires dans le réseau associatif, comme le Réseau Nature de Natagora.

    Les communes et les provinces souscrivant au Plan Maya peuvent jusqu’à présent prétendre à un subside annuel de maximum 2 500 euros accordé par le Service public de Wallonie pour réaliser ces plantations ou ces semis.

    Le Plan Maya est actuellement proposé à côté d’autres types de subventions permettant aux communes (principalement) de réaliser des actions en faveur de la biodiversité : Semaine de l’arbre, Cimetière Nature, et cetera. Comme il peut le constater également, les actions Maya font écho à une démarche plus transversale d’actions en faveur de la biodiversité (gestion différenciée et raisonnée, plantations de haies, soutien aux pollinisateurs via une diversité d’actions, sensibilisation, et cetera)

    Notre objectif est de continuer à soutenir ces différents types d’actions, ainsi que de faciliter et élargir l’accès à ces outils pour toutes les communes, notamment en rationalisant la charge administrative liée à ces différents plans (au bénéfice des communes et de l’administration régionale) tout en conservant, voire en augmentant, les budgets à disposition pour mener toutes ces actions.

    Tout comme l’honorable membre, je suis consciente et attentive à la problématique du déclin des pollinisateurs et au rôle essentiel qu’ils jouent dans notre environnement et notre économie. La thématique des pollinisateurs est complexe et les actions menées en leur faveur doivent être adaptées de manière à renforcer leur efficacité réelle sur le terrain. Mon équipe consulte actuellement les experts en la matière afin de mieux préciser le type d’actions à mener et qui seront soutenus par l’administration.

    Notamment, il convient à cet égard de rester attentif à la spécificité et à la complémentarité entre actions à mener en faveur de la diversité des espèces de pollinisateurs sauvages (abeilles sauvages et autres types d’insectes pollinisateurs) et celles qui pourraient être menées en faveur des abeilles domestiques, une compétence qui échoit d’ailleurs à mon collègue Willy Borsus.

    Dans le cadre de la plantation des 4 000 km de haies, les services rendus par les haies sont multiples. Le support à la biodiversité par la fourniture de pollen et de nectar est en effet un des services majeurs. L’outil d’accompagnement (subvention) est « l’AGW haies » qui prévoit bien que les haies mises en œuvre doivent être composées des espèces se trouvant dans l’arrêté ministériel annexe (100 % de plantes indigènes), d’au moins 3 espèces différentes, et d’au moins 2/3 d’espèces entomophiles (pollinisées par les insectes).