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L'incitation à la haine contre les cyclistes

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 7 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 15/09/2020
    • de HAZEE Stéphane
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Le journal Sudpresse a attiré l'attention il y a quelques jours sur ce phénomène inquiétant : la création, sur les réseaux sociaux, de groupes contre les cyclistes.
    Ces groupes font la promotion de la haine contre les cyclistes ainsi que de comportements dangereux et délictueux sur la voie publique, en incitant à l'accident et au délit de fuite : « suggestion » de « faire un strike » avec une photo d'une voiture fonçant sur un groupe de cyclistes, « regret » de ne pas « avoir foncé dessus » en vis-à-vis d'une photo d'un cycliste accidenté …

    Une telle situation doit nous préoccuper et préoccupe certainement les autorités en charge de la sécurité routière.

    Rien ne peut toutefois justifier l'incitation à la haine et au comportement criminel.

    Je souhaite dès lors interroger Madame la Ministre à ce sujet.

    Quelle est son analyse de la situation ?

    L'Agence wallonne de la sécurité routière est-elle informée de cette situation et a-t-elle prévu un dispositif de surveillance et un suivi ?

    La Région a-t-elle saisi la justice ?

    Des initiatives sont-elles par ailleurs prévues pour augmenter la sensibilisation et l'éducation au respect du Code de la route, au respect des usagers les plus faibles et au partage de l'espace public ?
  • Réponse du 25/09/2020
    • de DE BUE Valérie
    Ces mouvements de violence verbale et de haine malheureusement trop courants sur les réseaux sociaux sont regrettables, préoccupants et répréhensibles. Ils relèvent des services policiers et judiciaires.

    L’agressivité dans la circulation routière est aussi préoccupante et il est important de pointer la directive du Ministre de la Justice du 20 juillet 2000 portant précisément sur l’agressivité dans la circulation routière.

    Cette directive se veut un instrument de réponse aux comportements agressifs ayant pour cadre la sécurité routière et vise à attirer l’attention des services de police et des parquets sur des infractions circonstancielles pour lesquelles il n’y aurait pas d’incrimination spécifique, mais nécessitant une réaction uniforme et systématique de leur part.

    L'aspect agressif de l'infraction se déduit notamment du caractère conscient du comportement infractionnel c'est-à-dire le fait de poser un comportement dont l'auteur savait ou ne pouvait ignorer le caractère délictueux eu égard aux règles de roulage, ainsi que de l'intention de causer un dommage à autrui ou de perturber la conduite normale de son véhicule et le caractère dangereux de la conduite adoptée.

    Sont notamment visées les menaces, insultes, gestes obscènes ou encore, la dégradation des véhicules.

    En ma qualité de Ministre de la Sécurité routière, je reste soucieuse de cette stigmatisation négative de l’autre usager parce que souvent méconnu.

    Consciente de cette difficulté à circuler ensemble sur les routes, l’AWSR a d’ailleurs lancé en ce mois de septembre 2020 une campagne de sensibilisation sur le partage de la route, et le respect entre usagers.

    Cette campagne s'inscrit aussi dans le cadre de la rentrée scolaire et du développement des deux roues à la suite du confinement.

    Pour cette campagne, l’AWSR a pris le parti d’humaniser les panneaux de signalisation indiquant la présence de piétons et de cyclistes. Il s'agit de prendre conscience que derrière chaque panneau de signalisation se cache une vraie personne. Au-delà des affiches, le spot radio est assez éloquent en la matière.

    Cependant, l'AWSR développera encore de nombreuses campagnes sur les thèmes du partage de la route et de la courtoise.