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La gestion courante de la sécheresse

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 25 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 16/09/2020
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Passer d'une gestion de crise à une gestion courante, c'est un enjeu politique et administratif, que Madame la Ministre a clairement annoncé dans le cadre du réchauffement climatique. Ce qui vaut pour la nécessaire adaptation des secteurs agricoles ou de la sylviculture, vaut également pour la gestion de l'eau et des espaces publics dans une perspective de résilience.

    Elle a indiqué que la gestion par le centre de crise ne se justifierait plus à l'avenir pour les cas de sécheresse, et que ce serait désormais l'administration en charge de l'environnement qui assurerait le suivi. Concrètement en quoi consiste ce suivi ?

    Quelle est la nature des dossiers que l'administration reprendra à son compte ?

    Quand aura lieu ce changement ?

    Et surtout, quelles sont ses orientations dans cette gestion courante de la sécheresse ?

    Elle a déjà dévoilé l'une de ces orientations dans la presse : la verdurisation des villes qui participe au rafraîchissement des quartiers. Gagner jusqu'à 5 degrés lorsqu'il fait 35° dehors, c'est remarquable. Cette verdurisation participe également à la diminution des gaz à effet de serre. Ces arbres deviennent des puits à carbone.

    Dès lors, la verdurisation des villes pourrait-elle être comptabilisée dans les efforts climatiques des communes, par exemple dans le cadre des PAED (Plans d'Action Énergie-Climat) de la Convention des Maires ?

    Comment axer la communication vis-à-vis des communes dans ce sens lorsque les budgets et les appels à projets seront établis ?

    Quel est le calendrier prévisionnel de cette nouvelle politique à mener ?
  • Réponse du 05/10/2020
    • de TELLIER Céline
    Concernant la nouvelle réalité de la sécheresse, je tiens à d’abord rappeler que la gestion des crises par le Centre régional de crise est efficace et restera sans doute indispensable dans les prochaines années.

    La mise en place de mesures plus structurelles visant à réduire et atténuer les situations de sécheresse à l’avenir est cependant ma priorité et, plutôt que d’un plan, je préfère à ce stade de la réflexion parler d’une stratégie intégrée, vu la dépendance entre les eaux de surface et souterraines, et concertée vu la multiplicité des acteurs.

    Cela dit, la mise au point d’un programme d’actions prioritaires concertées ne partira pas de rien.

    D’une part, l’administration en l’occurrence le SPW ARNE, met déjà en œuvre depuis 2 ans un dispositif interne reprenant une série de mesures de gestion des ressources en eau et de contrôle des prélèvements, relevant de ses compétences propres, qui nécessite des études techniques et juridiques.

    Il sera complété par une série de mesures et actions déjà existantes ou à développer relevant d’autres entités du SPW que de partenaires extérieurs. Je veux notamment parler de la mise à jour du Schéma régional des ressources en eau dans sa version 2.0 qui intègre bien évidemment la problématique du changement climatique et des sécheresses.

    D’autres dispositions seront envisagées comme la recharge des nappes en fonction de la disponibilité de l’eau, essentiellement en hiver ou l’accroissement de la valorisation les eaux d’exhaure.

    La création de nouvelles zones tampons sur les cours d’eau et d’espaces naturels favorisant la retenue d’eau ainsi que la réutilisation de l’eau ou l’infiltration dans les nappes devra également être envisagée.

    L’ensemble de ces mesures doit être complété par une meilleure gestion de la demande en eau, adaptée à la ressource et sa fragilité. Priorité sera effectivité accordée à la distribution publique et les besoins d’eau industriels et agricoles seront recensés par sous-bassins hydrographiques et leur évolution prévisible sera analysée.

    En résumé la stratégie sécheresse consistera à activer, de manière coordonnée et intégrée, une multitude de travaux dont certains sont déjà en cours et elle sera développée sur trois axes principaux :
    - l’écorésilience hydrique territoriale ;
    - la mobilisation de la ressource (vers les zones de stress) ;
    - la gestion de la demande en eau.

    Une « task force » réunissant notamment l’administration, les opérateurs régionaux de l’eau et mon Cabinet permettra de donner les impulsions nécessaires.

    En termes de calendrier, je compte dévoiler l’ensemble des mesures opérationnelles prioritaires, leur phasage dans le temps et les moyens alloués à l’adaptation durable à la sécheresse avant l’été prochain.