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La fracture numérique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 31 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 22/09/2020
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    À l'heure de la crise de la Covid-19, certaines inégalités sont encore davantage exacerbées.

    La Fondation Roi Baudouin vient de publier le baromètre de l'inclusion numérique réalisé à son initiative par une équipe de chercheuses de l'UCLouvain et la VUB.

    La fracture numérique couvre trois dimensions auxquelles sont associées des inégalités marquées. Les personnes avec des faibles revenus (moins de 1 200 euros) et un niveau de diplôme peu élevé sont particulièrement à risque.

    Le baromètre met également en lumière d'autres publics susceptibles de rencontrer des difficultés avec le numérique : personnes âgées, jeunes issus de milieux fragilisés, personnes en difficulté avec l'écrit, personnes vivant seules, femmes…

    S'il convient évidemment de garder un service de proximité, facile d'accès et disponible pour toutes et tous, je souhaitais interroger Monsieur le Ministre sur réduction de cette fracture numérique.

    Quelle est sa position par rapport aux conclusions de cette étude ?

    Quelles sont les actions entreprises et à venir pour réduire cette fracture numérique ?

    Comment y remédier très concrètement au niveau régional ?

    Des pistes de travail existent-elles avec les associations de terrain telles que « Lire et écrire » ?

    Des actions spécifiques par catégories (personnes âgées, etc.) sont-elles prévues ?
  • Réponse du 08/10/2020
    • de BORSUS Willy
    La question de l’honorable membre porte sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur, à savoir le développement de « citoyen numérique. »

    Comme elle le sait, le Gouvernement wallon souhaite, comme indiqué dans la DPR, renforcer sa politique de lutte contre la fracture numérique. La crise sanitaire que nous traversons ne fait que révéler la nécessité et l’urgence d’agir en la matière.

    Comme elle, j’ai lu avec intérêt et attention les constats posés par le baromètre de l’inclusion numérique réalisé à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin. Ces constats rejoignent ceux qui avaient été mis en avant dans le baromètre 2019 de maturité numérique des citoyens wallons réalisé par l’Agence du Numérique (AdN)

    Ces différents indicateurs renforcent l’idée que les inégalités numériques se manifestent aujourd’hui plus par des difficultés à utiliser les services numériques et à les comprendre qu’à disposer d’un accès Internet au domicile. Les compétences numériques font partie des compétences transversales de base pour l’accès à l’emploi, au même titre que la lecture, l’écriture et le calcul. Les démarches de recherche d’emploi et de formation tendent aussi à se numériser, avec notamment le dossier unique virtuel du demandeur d’emploi. Pour favoriser l’insertion socioprofessionnelle des publics les plus éloignés de l’emploi, les compétences de base et l’autonomie numérique sont donc essentielles.

    C’est la raison pour laquelle, le SPW Emploi-Formation et l’AdN ont, depuis plusieurs mois, réuni et travaillé en étroite concertation avec les principaux acteurs concernés (Centre de ressources des EPN, PMTIC, Interfédération des CISP, FOREm, Fédération des CPAS) afin d’élaborer un plan d’action pour la médiation numérique de tous les Wallons. Celui-ci est en cours de finalisation et sera vraisemblablement présenté d’ici la fin de l’année au Gouvernement en bonne collaboration avec ma collègue, la Ministre Morreale.

    Pour être pertinent, ce plan doit, selon moi, miser sur la plus grande cohérence possible entre les acteurs et les dispositifs existants, mais aussi les multiples initiatives et projets qui touchent cette thématique et qui sont aujourd’hui financés par la Région.

    Il doit miser sur une mobilisation du public à travers des parcours de médiation numérique ciblés en fonction des publics mobilisés : les ménages précarisés avec enfants, les jeunes / étudiants / les personnes isolées dont les séniors, les familles monoparentales, les demandeurs d’emploi éloigné(e)s de l’emploi, les travailleurs précarisés et indépendants fragilisés, ainsi que les personnes et ménages surendettés. Chacun doit pouvoir ainsi, tout au long de sa vie, développer et entretenir ses compétences numériques.

    Pour ce faire, le plan devra également permettre de sensibiliser les acteurs de première ligne (pouvoirs locaux, secteurs de la jeunesse, de l’insertion et de l’éducation permanente) quant à la disponibilité, la qualité et la visibilité de leur offre de médiation numérique (inclusion et formation) sur l’ensemble du territoire wallon. Je souhaite donc que toutes les forces vives soient mobilisées autour de cet objectif.

    La Wallonie aura à cœur, quant à elle, d’accompagner et d’animer ce réseau d’acteurs de proximité à travers un partage des contenus, une formation continue des médiateurs numérique, mais aussi une communication structurée et globale.

    L’honorable membre l’aura compris, le défi de la médiation numérique est un enjeu de société fondamental en termes d’équité sociale (accès aux droits et aux services), d’autonomie des individus pour favoriser, par exemple, le maintien au domicile des aînés à travers la « silver économie. » C’est également capital pour le développement économique à travers la valorisation des compétences, devenues indispensables pour l’insertion sur le marché de l’emploi.