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L'augmentation du taux de pauvreté spécifique due à l'actuelle crise sanitaire

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 9 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 24/09/2020
    • de de COSTER-BAUCHAU Sybille
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) met en garde la Belgique quant à son taux de pauvreté infantile important. Avec un enfant sur cinq (20,6 %) vivant dans un foyer avec un revenu inférieur à 60 % de la moyenne, des mesures correctives sont nécessaires. La Belgique se classe à la 29e position, sur 42, des pays de l'UE et de l'OCDE au niveau du taux de pauvreté infantile. L'Unicef a appelé à des mesures correctives immédiates, sans quoi ce taux augmentera. L'organisation s'inquiète également des conséquences de la crise du coronavirus et craint que des milliers d'enfants privés d'école, d'opportunités de jouer et de contacts sociaux ne se relèvent jamais de cette perte. Le suicide, le mal-être, l'obésité et les mauvaises compétences sociales et scolaires (lecture et mathématiques) sont devenus des caractéristiques bien trop courantes de l'enfance dans les pays riches. C'est ce que rapporte le dernier bilan du centre de recherches Innocenti de l'Unicef, qui s'appuie sur des données d'avant la crise. La pandémie de la Covid-19, quant à elle, représente en outre des menaces importantes pour le bien-être des enfants.

    De plus, ce nouveau rapport classe les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège parmi les meilleurs pays de l'UE et de l'OCDE pour le bien-être des enfants. La Belgique y occupe le 8e rang. Premier indicateur principal étudié, celui de la santé des enfants belges, considérée comme « préoccupante ». Le pays occupe ainsi la 17e position concernant leur bien-être mental, avec un taux de suicide chez les jeunes « relativement élevé » de 6,1 pour 100 000 adolescents. La dimension physique de la santé, le second indicateur, permet à la Belgique d'émarger au 7e rang, avec un taux de surpoids ou d'obésité de 23,9 % (presque 1 sur 4) et un taux de mortalité infantile de 0,8 pour 1 000 enfants âgés de 5 à 14 ans.

    Une « task force » wallonne d'urgence sociale Covid-19 a été mise en place le 19 mars dernier sous la coordination du cabinet de Monsieur le Ministre-Président. Celle-ci associe le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP), la Fédération des CPAS, la Fédération des services sociaux (FDSS), le SPW Secrétariat général, le SPW Intérieur Action sociale, l'Agence pour une Vie de Qualité (AVIQ) et tous les cabinets des Ministres du Gouvernement wallon.

    Dans ce cadre, de quelle façon la problématique particulière de la pauvreté infantile y a-t-elle été prise en compte ?

    Disposerait-il de chiffres actualisés en matière de pauvreté infantile en Région wallonne ?

    Aurait-il enregistré un quelconque changement substantiel depuis le début de la pandémie de coronavirus ?

    Au vu des constats énoncés par l'Unicef, des mesures spécifiques sont-elles à l'étude ?
    Dans l'affirmative, quelles sont-elles ?
  • Réponse du 19/01/2021
    • de DI RUPO Elio
    La « task force » d’urgence sociale avait pour mission de proposer des mesures visant à venir en aide au public précarisé au cours de la crise. À cet égard, la question de la situation des enfants, et plus globalement des familles, a fait l’objet d’une attention particulière.

    Les mesures décidées au cours de la crise ont porté sur :
    - l’accès aux besoins de base : le logement (prêt à taux zéro pour payer le loyer, suspension des expulsions, etc.), l’énergie (suspension du prépaiement pour les compteurs à budget, octroi de crédits gaz et électricité, et cetera) et l’aide alimentaire ;
    - les sources de revenus : soit du travail (on peut par exemple citer le maintien du salaire des personnes sous contrat titre-service), soit des aides sociales (revalorisation du fonds spécial de l’aide sociale de 5 000 000 d’euros).

    Comme l’honorable membre, j’ai pu prendre connaissance du rapport de l’UNICEF et de ses conclusions. La réduction de la pauvreté infantile est un des objectifs de la politique de sortie de la pauvreté que je déploie.

    La note d’orientation relative au Plan de sortie de la pauvreté 2020-2024 a été adoptée par mon Gouvernement le 25 juin 2020. Cette note inclut les enfants dans les groupes prioritaires de son action.

    Cette préoccupation se traduit par ailleurs dans certaines mesures :
    - envoi d’une information proactive relative aux compléments sociaux des allocations familiales auxquels les parents pouvaient prétendre en cas de perte de revenus ;
    - rétablissement de l’équité dans le paiement de divers suppléments des allocations familiales (orphelin, familles nombreuses, et cetera) ;
    - gratuité progressive des transports en commun pour les jeunes jusqu’à 25 ans ;

    D’autres mesures impacteront également les enfants, bien qu’elles ne leur soient pas exclusivement destinées, comme :
    - déploiements des maisons médicales, particulièrement en zone précarisée ;
    - soutien à l’installation de médecins généralistes dans les zones en pénurie où les indicateurs d’inégalité sont élevés.

    Ces mesures ne sont données qu’à titre d’exemple, le Plan en comptant 24.

    Le Plan de sortie de la pauvreté est appelé à accueillir des mesures supplémentaires en fonction des besoins qui pourraient émerger. À cet égard, la pauvreté infantile reste un sujet d’attention prioritaire pour mon Gouvernement.