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Le programme "Wallonie amie des aînés" (WADA)

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 12 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 24/09/2020
    • de MAUEL Christine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    L'AViQ et l'Université catholique de Louvain ont mis ensemble sur pied le programme « Wallonie amie des aînés » (WADA) afin d'accompagner les communes wallonnes dans leurs initiatives et d'encourager la collaboration entre les CPAS, les plans de cohésion sociale ou encore les conseils consultatifs communaux des aînés par exemple.

    Le programme WADA vise à interroger des citoyens des communes participantes âgées de 65 ans sur invitation ou sur base volontaire sur 8 domaines et champs d'action qui les concerne directement.

    Le vieillissement de la population est un enjeu important en Belgique puisqu'il est estimé qu'un tiers des citoyens sera âgé de 65 ans ou plus en 2025. Cette catégorie de personnes sera particulièrement confrontée à des problèmes de mobilité, de santé, du mobilier urbain ou de solitude ou d'accès aux services tels que les banques, les commerces ou les bureaux de poste par exemple.

    Le programme WADA permet dès lors d'anticiper ces problèmes tant chez les (futurs) seniors que dans le chef des communes.

    Madame la Ministre peut-elle me faire un état des lieux actuel du projet ?

    En fonction des premiers résultats, des problématiques précises ou méconnues ressortent-elles ?

    Combien de communes participent-elles au projet ?

    Les enquêtes menées par les communes ou les CPAS seront-elles mises en commun afin que des communes puissent mieux cibler des problématiques propres à leur localité ?
  • Réponse du 21/10/2020
    • de MORREALE Christie
    Le programme Wallonie Amie des Aînés (WADA) s’inscrit dans une démarche qui inclut les aînés comme partenaires privilégiés, via les conseils consultatifs communaux des aînés (CCCA) ou un groupe les représentant s’il n’y a pas de CCCA. Il s’agit d’une démarche inclusive, participative et citoyenne, qui accorde une attention spécifique aux besoins d’ordre social et spatial des aînés.

    WADA s’inscrit dans la filiation des Villes Amies des Aînés telle que soutenue par l’OMS, avec un premier outil de diffusion paru en 2007, le Guide mondial des villes-amies des aînés.

    C’est en 2012 que l’intérêt pour les Villes Amies des Aînés est apparu en Région wallonne avec le soutien d’actions ponctuelles pour 60 communes.

    En 2013, Mons est entrée dans ce programme avec le soutien de l’Observatoire de la Santé du Hainaut. Toujours en 2013, une première recherche a permis de dresser les conditions nécessaires au développement de la démarche en Wallonie.

    En 2016-2017, la démarche Ville Amie des Aînés a été lancée dans 4 communes de la Province de Namur, avec le soutien de la Direction des Affaires sociales et sanitaires.

    C’est aussi en 2016 qu’a été initiée une deuxième recherche afin d’approfondir les conditions de mise en œuvre des Villes Amies des Aînés en Wallonie. Il s’agit d’une recherche-action participative menée par, pour et avec les aînés, intitulée « Étude pilote pour une approche méthodologique intégrée en faveur de « communes amies des aînés » – Wallonie Amie des Aînés (WADA) ».

    Six communes pilotes ont été choisies pour mener ce programme en raison de la diversité de leurs ancrages territoriaux et de leurs caractéristiques démographiques et socio-économiques. Il s’agit de Braine-l’Alleud (Province du Brabant wallon), Farciennes (Province de Hainaut), Malmedy (Province de Liège), Namur (Province de Namur), Sprimont (Province de Liège), Vaux-sur-Sûre (Province de Luxembourg). Il faut y ajouter une commune qui a servi de modèle pour WADA, Mons, membre du Réseau mondial OMS des villes et des communautés amies des aînés depuis 2014.
    Depuis 2018, l’accompagnement des communes pilotes se poursuit afin d’assurer la continuité du projet, la pérennisation de la démarche WADA et son extension à toute la Wallonie. L’objectif est de susciter l’intérêt et l’engagement progressif d’un nombre de communes suffisant, capables de faire bras de levier pour constituer une véritable région amie des aînés. Actuellement, une soixantaine de communes wallonnes sont engagées ou souhaitent devenir une commune WADA.

    WADA propose une réponse citoyenne aux enjeux posés par le vieillissement démographique, en soutenant l’intégration des aînés au sein de leur communauté. Ce programme rencontre la Déclaration de politique régionale pour la Wallonie 2019-2024 qui dédie plusieurs axes de travail en matière de participation citoyenne et de dynamiques locales. Il est notamment spécifié que « le Gouvernement entend […] faciliter les consultations populaires locales ; encourager les communes à mettre en place et pérenniser des budgets participatifs ; encourager les communes à créer des conseils consultatifs thématiques (enfants, jeunes, aînés, personnes porteuses d’un handicap, etc.) ».

    Dans ses orientations, le Gouvernement wallon priorise aussi diverses actions concernant l’accompagnement des aînés, en particulier, les personnes âgées plus dépendantes. Parmi celles-ci, on peut relever la nécessité de diversifier l’offre locale en matière de lieux de vie et de favoriser la vie de quartier et les relations intergénérationnelles.

    Cette ouverture à la parole des aînés les soutient dans l’affirmation de leurs besoins et aspirations, qui touchent tant à l’environnement social qu’à l’environnement spatial. En effet, la ville recouvre à la fois des réalités vécues par les personnes (liens sociaux, activités, services, etc.) et des dispositifs physiques (bâtiments, espaces publics, infrastructures de transport, etc.).

    Aujourd’hui, le Guide wallon Ville Amie des Aînés, fruit de trois années de travail, est pratiquement finalisé. Il devrait soutenir les communes à mettre en œuvre la démarche avec un maximum d’autonomie. Il se compose de cinq documents complémentaires :
    - l’Introduction à la démarche WADA présente le contexte des Villes Amies des Aînés et les spécificités de Wallonie Amie des Aînés, avec ses objectifs, ses acteurs, ses thématiques et ses étapes ;
    - un Cahier des acteurs relève les différents rôles endossés par les personnes qui s’engagent dans la démarche ;
    - un Cahier des thématiques développe les huit domaines d’action WADA et montre, à travers des exemples, les effets concrets de la démarche ;
    - un Cahier des étapes s’intéresse au déroulement de la démarche et en indique les balises incontournables ;
    - un Carnet des méthodes présente des outils utiles à l’observation des besoins et à la formulation des aspirations des aînés.

    WADA est en voie d’entrer comme réseau wallon dans le Réseau mondial OMS des villes et des communautés amies des aînés, au même titre que le Réseau des Municipalités Amies des Aînés au Québec (MADA) et que le Réseau francophone des Villes Amies des Aînés (RFVAA).

    Des journées d’échange de pratiques, offrant la possibilité aux communes pilotes de partager leurs expériences, ont été organisées à Louvain-la-Neuve (UCLouvain, Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme), le 28 novembre et le 13 décembre 2017 ; les 21, 23, 24 et 25 mai 2018, avec la visite de lieux de vie pour aînés et une rencontre à Braine-l’Alleud ; le 7 mars 2019, avec l’apport de l’Université de Cambridge sur l’évaluation de la démarche.

    Une journée d’échange de pratiques est prévue en 2020, ainsi qu’une journée d’études visant la présentation du Guide wallon Ville Amie des Aînés. Le contexte sanitaire actuel freine l’organisation de ces journées qui rassemblent des aînés.

    Ce sont les aînés des communes pilotes qui ont réalisé les diagnostics concernant leurs besoins, soutenus par des agents communaux ou les CPAS. Les résultats des audits participatifs menés par les aînés lors d’entretiens, de focus groupes et de diagnostics en marchant, révèlent des besoins transversaux qui touchent tous les aînés, voire parfois tous les citoyens, et des besoins de nature spécifique propre à une communauté locale ou à un âge.

    Au niveau transversal, les problèmes suivants sont fréquemment évoqués : isolement social et solitude ; insécurité ; habitat non adapté ; trottoirs étroits, détériorés ; disparition des petits commerces ; manque de bancs publics ; signalétique déficiente ; etc. Au niveau spécifique, on peut relever les éléments suivants : accotements impraticables en raison du fauchage tardif ; hameaux isolés, dépeuplés ; tunnels insécures ; difficulté d’accès aux services communaux ; et cetera.

    Des actions de nature transversale ont été mises en place : séances d’information sur l’adaptation du logement ; ajout de bancs publics ; amélioration de l’éclairage ; amélioration de la signalisation d’espaces culturels et sportifs, d’un hôpital ; goûters intergénérationnels ; soutien du droit de vote des aînés via le projet Aînés aux urnes ; formation à l’usage des outils numériques ; et cetera.

    Des actions spécifiques ont permis de répondre à des besoins précis : boîte aux lettres relais en centre-ville ; extension du circuit d’une navette Proxibus ; aide au déneigement de seuils de porte ; plateforme Volontariat pour l’accompagnement de personnes isolées ; commerce mobile ; pose de caméras de surveillance ; identification des zones problématiques dues au fauchage tardif ; nettoyage de murets ; et cetera.

    L’accord de subvention 2018-2020 avec l’UCLouvain, qui a permis le suivi des communes pilotes, la diffusion de la démarche et la finalisation du Guide, se termine le 31 décembre 2020.