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Le dépistage du cancer colorectal

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 17 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 30/09/2020
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Chaque année, en Belgique, plus de 9 000 nouveaux cas de cancer colorectal sont diagnostiqués. C'est à partir de 50 ans que le risque de cancer colorectal augmente.
    Afin de prévenir la maladie, un test de dépistage par recherche de sang occulte est recommandé tous les 2 ans aux personnes de 50 à 74 ans. Ce programme, lancé en 2009, est aujourd'hui une compétence régionale.

    Le dépistage mené par le Centre communautaire de référence pour le dépistage des cancers (CCR) permet de détecter ces lésions et de les traiter avant qu'elles n'évoluent.
    En Wallonie, si vous avez entre 50 et 74 ans et que vous n'avez pas de risque particulier, une lettre d'invitation vous est adressée personnellement : soit dans les deux ans après votre 50e anniversaire, soit 5 ans après une coloscopie négative. Le test est gratuit, seule la consultation chez le médecin est payante.

    Comment Madame la Ministre évalue-t-elle le succès de ces tests de dépistage ? Comment la Wallonie peut-elle encourager ses citoyens à se tester davantage ? Au vu de l'évolution du nombre de cancers colorectaux, certains médecins estiment qu'il faudrait recommander le test de dépistage dès 45 ans.

    Quelle est sa position face à ces avis ? Quel est l'impact de la crise de la Covid-19 sur les tests de dépistage ?
  • Réponse du 21/10/2020
    • de MORREALE Christie
    La première étape du dépistage du cancer colorectal est la détection d’hémoglobine humaine dans un prélèvement de selles afin de détecter au plus tôt les microlésions via un test iFOBT distribué en Kit par la Poste sur demande. Si le test est positif le patient est alors invité à faire une coloscopie, s’il est négatif il recevra un nouveau kit dans les 2 ans.

    Selon les chiffres donnés par le Centre Communautaire de Référence, sur 1000 personnes, les résultats indiquent que pour 75 d’entre elles une trace de sang est détectée parmi lesquelles 5 ont un cancer, 28 des lésions précancéreuses et 42 n’ont aucune lésion précancéreuse ou cancéreuse.

    Depuis la généralisation de l’utilisation du test immunologique en 2016, la participation à ce dépistage augmente régulièrement chaque année.
    Néanmoins, la participation actuelle de la population cible ne s’élève qu’à 18 %, ce qui est encore insuffisant.

    L’impact de la campagne médiatique initiée en septembre 2019 a été une réussite. Les chiffres, en comparaison avec ceux de l’année précédente, démontrent clairement les effets positifs de cette campagne. On relève par exemple près de 16 000 commandes de kits de dépistage en septembre 2019 contre moins de 9 000 en septembre 2018.

    Fort de ces résultats, une nouvelle campagne 2020 identique à celle de 2019 a été programmée à partir d’avril 2020 jusqu’en novembre 2020. La crise sanitaire n’ayant pas permis de rediffuser les spots radios et télés à partir d’avril, mais devraient reprendre fin septembre ou début novembre 2020.

    À la suite de la pandémie du coronavirus et aux mesures nécessaires prises par les autorités, la prise en charge des cancers dans notre pays a considérablement changé. Le 14 mars 2020, toutes les consultations, les examens et les interventions non essentiels ont temporairement été interrompus. Presque simultanément, les programmes de dépistage pour le cancer du sein et colorectal ont aussi été interrompus.

    Grâce à une livraison accélérée des données par les laboratoires d'anatomie pathologique, la Fondation Registre du Cancer a pu réaliser en juillet 2020 une première estimation de la diminution du nombre de nouveaux diagnostics de cancer. En ce qui concerne plus particulièrement le nombre de diagnostics de cancer colorectal, en avril 2020, ce nombre a diminué de 48 % chez les hommes et de 55 % chez les femmes.

    La cause de cette diminution est probablement multifactorielle : d’une part un diagnostic retardé chez des personnes présentant des symptômes et n’ayant pas consulté un médecin et d’autre part le dépistage interrompu chez des personnes asymptomatiques appartenant au groupe cible.

    Les possibilités d’appeler la ligne téléphonique dédiée du CCR ou de commander directement (sans devoir passer chez le médecin traitant) un kit de dépistage via le site du CCR ont été très appréciées par le grand public.

    La participation au programme a déjà repris son rythme normal en juin très rapidement après la reprise des activités en fin mai. Au vu de l’histoire naturelle très lente de cette maladie évoluant dans la plupart des cas sur plusieurs années, l’impact sur le pronostic des patients pourrait être négligeable. Seule la surveillance de cet impact par le Registre du Cancer sur plusieurs mois, voire années, permettra de le constater.